Présentation
Le présent catalogue recense et présente les films de la production québécoise de long métrage pour l’année 1980. Quelques films réalisés en 1979 y sont également retenus, n’ayant pas été inscrits dans le précédent répertoire de la Cinémathèque.
Les bornes que nous nous sommes fixées pour déterminer le choix des films sont d’ordre géographique, c’est-à-dire que les films retenus, qu’ils soient réalisés par des sociétés indépendantes, par des cinéastes artisans, par ou pour la télévision, par l’Office national du film, ou encore en coproduction avec d’autres pays, devaient avoir été produits en totalité ou en partie au Québec.
Les 47 films de cet annuaire sont classés par ordre alphabétique et numérique.
Le générique (le plus complet possible et dont les abréviations sont expliquées au début de l’ouvrage), un résumé du scénario et de nombreuses photographies constituent une approche substantielle et identique pour chaque long métrage traité.
Cinq index ont été établis renvoyant aux 47 films traités. Les index des noms et des maisons de production classés par ordre alphabétique permettent de lire immédiatement les renseignements filmographiques concernant la personne ou la firme citée.
Le cinéma québécois de long métrage s’est particulièrement illustré en 1980 par la sortie en salle commerciale de plusieurs films dont l’identité québécoise ne faisait aucun doute. Cette récente percée populaire d’un cinéma que l’on croyait dans le passé peu accessible et peu intéressant pour le grand public, à cause d’opinions souvent préconçues, est révélatrice d’une évolution encourageante en terme de ressources financières. Que l’on retienne seulement ces quelques statistiques: en 1980, à Montréal seulement, CORDELIA a tenu l’affiche durant 27 semaines, LES BONS DÉBARRAS 24 semaines, MOURIR À TUE-TÊTE 19 semaines, L’AFFAIRE COFFIN 13 semaines. Au total, selon l’Office des communications sociales, 26 films produits au Québec ont été présentés en première vision, à Montréal, en 1980.
Malgré cette situation favorable, le cinéma québécois traverse une période de crise. Après la ruée, inconséquente et désordonnée, vers les coproductions (de 1964 à 1980, seulement 9 des 36 films coproduits au Québec ont été tournés par des réalisateurs d’ici), une autre situation dangereuse frappe notre cinéma : l’apparition d’un type de film incolore et sans saveur, fréquemment tourné en anglais, avec des budgets excessifs dus aux politiques de déduction de l’impôt fédéral (Abri fiscal). Des “trust” sont devenus ainsi les canaux quasi nécessaires à la production de films: l’imaginaire cinématographique de toute une société confié à l’aptitude des courtiers!
Ajoutons à cela une habile “autocensure” suggérée aux réalisateurs par les différents organismes d’aide au cinéma au stade même de la scénarisation pour un produit plus “internationalisable”. Ces incitations, de plus en plus fréquentes, qu’on peut qualifier de chantage au financement, risquent de développer un cinéma ni chair ni poisson, sans identité.
Le cinéma québécois d’aujourd’hui dévie gravement vers la reproduction de ce qui existe déjà. Il y a une léthargie, une absence de recherche et d’audace qui fait que l’on piétine sur place. Ne serait-il pas temps que les divers offices accordant des subsides au cinéma, soutiennent des projets moins conventionnels, plus percutants et personnels?
Pierre Jutras
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