La Cinémathèque québécoise

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Pour la première fois notre annuaire des longs métrages répertorie aussi les films vidéo. Sur les 53 titres relevés cette année (quelques-uns sont de 1983 et 1984), 14 sont tournés en vidéo. Nous identifions 29 fictions, 11 documentaires, cinq adap­tations filmées de spectacles théâtraux, quatre films intégrant à la fois la fiction et le documentaire et quatre enregistrements de spectacles musicaux. De ces titres, 17 sont en version originale anglaise et, ce qui apparaît comme une nouvelle tendance, quatre sont filmés à la fois en anglais et en français (double shooting). Seulement huit productions bénéficient d’une entente officielle de coproduction avec des socié­tés étrangères.

Guillaume Lemay-Thivierge dans LE MATOU Photographie Robert Marquis
Guillaume Lemay-Thivierge dans LE MATOU
Photographie Robert Marquis

Le secteur privé est, dans 83% des cas, le maître d’œuvre des productions; seulement neuf longs métrages sont entiè­rement réalisés à l’intérieur d’organismes publics tels Radio-Canada, Radio-Québec ou l’ONF. Par ailleurs l’ONF collabore à neuf autres films sous forme d’aide attri­buée en services techniques ou encore, plus directement, à titre de coproducteur asso­cié à une compagnie privée.

Les organismes gouvernementaux qui subventionnent la production cinématogra­phique, répartissent leurs subsides de la façon suivante : Téléfilm Canada investit dans 27 projets, la Société Générale du cinéma du Québec dans 13, et le Conseil des Arts du Canada dans trois autres. Sou­lignons aussi que les télédiffuseurs aident financièrement 29 productions.

Les coûts de production semblent avoir un peu diminué par rapport à l’an dernier; il coûte en moyenne 1 324 431$ pour réaliser un long métrage au Québec en 1985 alors qu’il en coûtait 1 943 500$ en 1984. Cette baisse est due, en partie, à l’insertion des vidéos dans le calcul de cette année. Par contre une analyse détail­lée et réaliste de ce montant nous fait découvrir que 53% des productions n’assu­rent leur financement qu’avec un budget inférieur à 500 000$. Cette disparité, de plus en plus inquiétante, affecte principa­lement les films d’auteur; en exemple, rap­pelons que le budget de CELUI QUI VOIT LES HEURES est de 85 000$ alors que celui de HOLD-UP se chiffre aux environs de neuf millions.

En 1985, 27 longs métrages québécois prennent l’affiche en salle, à Montréal et ses environs; 20 d’entre eux y restent plus de trois semaines. LA GUERRE DES TUQUES, MARIO et LE MATOU sont les grands succès de l’année avec chacun 18 semaines de présence en salle.

Et, pour garder trace de ce qui s’écrit sur tous ces films, une bibliographie inven­torie les articles des journaux, revues de cinéma, périodiques divers et monogra­phies variées publiés ici et à l’étranger: un outil précieux de plus de 500 notices pour ceux et celles qui veulent connaître les réactions de la critique aux films qué­bécois.

Pierre Jutras

 
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