La Cinémathèque québécoise

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Anciens périodiques

J – Propositions pour coordonner ces activités (chapitre 41-47)

41 – Il est clair que la coordination ciné­matographique gouvernementale doit être revue si l’on veut planifier le progrès de la propagande filmique. Cela entraînerait d’importantes économies. Mais plus important encore est le fait qu’il est impossi­ble dans les conditions actuelles d’en arriver à une utilisation créa­trice des ressources humaines et matérielles. Chaque ministère tour­ne ses propres films éducatifs; le Ministère de l’Industrie et du Com­merce, puisque c’est sa fonction première, réalise des films de pu­blicité; personne n’est responsable d’imprimer une orientation nationa­le aux sujets traités. Si, comme je le suggère, la publicité commer­ciale ne peut pas être efficace sans une solide base de propagande na­tionale ou de prestige, cette respon­sabilité revient naturellement au Ministère de l’Industrie et du Com­merce et son Office du film est le mieux placé pour remplir cette mission. En même temps les mi­nistères doivent dépasser leurs in­térêts immédiats et collaborer à un plan de propagande plus global; chacun peut fournir des sujets de première importance pour la pro­pagande nationale et en traitant avec imagination ses activités, servirait mieux ses relations publiques.


PROPOSITIONS

42 – Je formule les propositions suivan­tes en ce qui a trait à la coopéra­tion et à la coordination.

43 – Je suggère de créer un comité qui contrôle les activités de l’Office du film et les activités cinémato­graphiques réelles ou potentielles des autres ministères. Si le pré­sident de ce comité est un repré­sentant du Ministère de l’industrie et du commerce, on doit choisir deux membres hors des services gouvernementaux, un représentant du Haut-commissaire à Londres et les deux autres membres peuvent provenir des autres ministères. Il est préférable que chaque ministère soit représenté à tour de rôle plu­tôt que de créer un grand comité où tous les ministères seraient re­présentés.

44 – Il se peut qu’il soit difficile de s’as­surer la coopération immédiate de tous les ministères à cause de leurs engagements antérieurs avec des organismes extérieurs. Il faudra quand même faire un effort parti­culier pour coordonner l’activité ci­nématographique des ministères de l’industrie et du commerce, de l’a­griculture, des postes, des mines et des richesses naturelles, du trans­port et des pêcheries.

45 -Le Ministère de l’industrie et du commerce devrait confier à un membre de son personnel la res­ponsabilité des liaisons avec les autres ministères. Cette mission serait la mieux remplie par le Commissaire du gouvernement à la cinématographie qui verrait son au­torité reconnue par les ministres des autres ministères avec lesquels il collabore.

46 – On devrait viser les ententes sui­vantes :
Production

  1. Tous les ministères devraient uti­liser les services techniques de l’Office.
  2. Les ministères devraient se garder le droit de surveiller la production des films destinés à leurs conférences spécialisées ou à leurs services éducatifs. Mais
  3. lorsque les films sont destinés au grand public, on devrait con­sidérer leur mise en forme ci­nématographique comme du res­sort professionnel du commis­saire et de ses producteurs ad­joints. On devrait éviter toute production amateur en ce qu’el­le est du gaspillage et risque d’être au-dessous de la qualité requise pour l’exploitation pu­blique.
  4. Le coût des films publicitaires pour lesquels des crédits ont été votés devrait émarger au budget du ministère concerné ou être partagé entre ce ministè­re et le Ministère de l’industrie et du commerce; celui-ci pour­rait fournir les services pro­fessionnels et techniques et celui-là combler le solde des dé­penses. Cela implique donc de régler le plan de travail annuel à la lumière des crédits dispo­nibles au Dominion Tourist Bu­reau, au National Parks Bureau, au Ministère des mines, au Mi­nistère de l’agriculture, au Mi­nistère des pêcheries, etc.

DISTRIBUTION

47 –

  1. On doit éliminer les trop nom­breux services de distribution.
  2. On doit considérer que négocier la distribution commerciale est un domaine qui exige une com­pétence professionnelle et que c’est l’organisme cinématogra­phique gouvernemental respon­sable qui est le mieux habilité à exercer cette tâche.
  3. La distribution non-commerciale peut se développer au pays et à l’étranger et nécessite donc une agence centrale. Il y aurait autrement dépense inutile en en­tretien, en transport, en secré­tariat et en relations publiques. En réalité le gouvernement de­vrait créer une cinémathèque centrale où l’on conserverait tous les films non spécialisés et où l’on répondrait à toutes les demandes non-commercia­les.
  4. Tous les films pour l’étranger proviendraient exclusivement de cette cinémathèque centrale.
  5. Si l’on développe à l’échelle du Canada des unités de projection itinérantes, il n’y aurait rien de tel qu’un service centralisé de distribution pour répondre à leurs besoins.
  6. Au terme de cette entente, il n’existerait qu’un seul catalogue de films canadiens, un seul ser­vice de liaison avec les écoles et autres organisations, un seul service de liaison pour la dis­tribution à l’étranger et un seul service commercial pour la dif­fusion en salles.
  7. L’utilisation spécialisée pour fins éducatives devrait demeu­rer du ressort de chaque minis­tère et il ne devrait y avoir au­cune difficulté pour distinguer où cesse la distribution publi­que et où commence l’utilisa­tion spécialisée. Cela suppose que certains ministères pos­séderont quelques projecteurs et une petite cinémathèque. L’en­tretien des films et des projec­teurs devrait néanmoins relever de l’Office du film et le commis­saire à la cinématographie de­vrait donner son accord à toute demande d’achat.
L'Office national du film à Ottawa à l'époque de la guerre
L’Office national du film à Ottawa à l’époque de la guerre
© ONF
Les premiers jours de l'ONF : Stuart Legg seul dans le studio
Les premiers jours de l’ONF : Stuart Legg seul dans le studio
© ONF