P – Les films à l’Empire Library (appendice A)
Puisque plusieurs de ces films ont été réalisés dans le but d’encourager la population d’Amérique du Nord à voyager, on y met l’accent sur les paysages, les sports et les loisirs. On néglige, sauf exception, de montrer l’homme au travail. Il y a beaucoup de scènes touristiques et beaucoup trop de scènes montrant les sports et les loisirs qui existent au Canada. Cela peut intéresser suffisamment la population locale, mais cela donne une image inadéquate du Dominion. On n’y voit pas l’importance du Canada en tant que pays.
Quelques films montrent le travail à la campagne mais se limitent la plupart du temps aux ouvrages pittoresques. Il y a plusieurs bons films sur l’industrie de la forêt, suffisamment sur les pêcheries et très peu sur le commerce.
On traite adéquatement des sujets suivants :
Tourisme
Pêche
Chasse
Scènes de la vie des bois (particulièrement les films de Grey Owl)
Abattage du bois
Mais la plupart de ces films sont dépassés quant au style et au contenu.
Par exemple un excellent film, THE HARVEST OF THE MAPLE SUGAR TREE, nous semble drôle parce que les gens portent des vêtements démodés et que certains procédés ne doivent plus s’utiliser.
Le problème principal n’est pas celui des sujets mais du thème. Dans la plupart des films, il n’y a pas de thème; il n’y a que des prises de vues. L’enregistrement impeccable de la vie en forêt n’est couplé à aucune idée, donc demeure sans objectif. Il en résulte que toute la philosophie de la National Park Administration nous échappe et que toutes ces images n’ajoutent rien à ce que l’on voit, par exemple un séquoia. On aimerait pouvoir tout recommencer avec des idées qu’illustrerait le matériel que l’on possède.
Les quelques films spécifiquement conçus à des fins éducatives tiennent encore le coup. ARCTIC et REGIONS OF CANADA sont des films excellents parce qu’ils sont narratifs, même si le récit tient plutôt aux sous-titres qu’à l’action du film. WATERWAY (The Great St-Lawrence) montre bien comment un film même dépassé peut retenir notre attention lorsqu’une idée de base préside à sa réalisation. WATERWAY c’est plus qu’une succession de plans, c’est un thème illustré. L’eau est le lien qui rattache en séquence le blé, le bois, les fruits et les autres matériaux. Elle justifie leur apparition dans le film. La plupart des films n’ont même pas ce minimum d’organisation et il en résulte qu’ils nous montrent des lieux et non des gens, des choses et non des produits. À l’exception du modeste REGIONS OF CANADA, on n’en retire aucune idée du Dominion, tant au point de vue du climat que du travail, des races ou des possibilités. Bizarrement même, on ne parle pas de l’histoire des Indiens, si romantique au cœur des Européens.
On pourrait donc dire en résumé que ce qui manque à chaque film c’est :
– un récit
– une observation organisée
– une progression planifiée
– Les nouvelles techniques cinématographiques
En général nous échappe :
– Une compréhension du Canada en relation avec le Royaume-Uni et les autres Dominions
– le compte rendu du Canada au travail
– l’histoire du Dominion
– l’avenir du Canada
Toutes ces remarques s’appliquent à chaque film tant au point de vue de l’intérêt général que de la valeur éducative.
INTÉRÊT GÉNÉRAL
Il existe assez de films pour bâtir des programmes d’intérêt général si on fait jouer vraiment le premier rôle aux nouveaux films importants. Certains films « touristiques » du National Park sont suffisamment intéressants pour avoir une fonction de soutien, mais rien de plus. Les films d’intérêt spécifique, comme THE MAPLE SUGAR TREE, qu’on pourrait utiliser dans un but éducatif, ne soutiennent pas la comparaison avec les films analogues qui nous viennent d’ailleurs. Le sujet de certains autres films comme RIDE ’EM COWBOY est assez vivant pour que ceux-ci soient utilisés en complément de programme.
Il faudrait des films de qualité et d’intérêt général sur les sujets suivants :
- Un film sur l’Indien rouge
- Les chemins de fer au Canada
- L’histoire du Nord-ouest
- L’histoire de la Police montée
- Un film complet sur l’industrie forestière
- Un film complet sur le blé
- Un film sur l’élevage dans les ranchs
- L’histoire de l’énergie hydroélectrique
- Un film sur les pêcheries et leur mise en conserves
- Un film sur la récolte fruitière et leur mise en conserves
- Une représentation claire des Parcs nationaux
- La planification économique au Canada et la relation économique du Dominion avec la Grande-Bretagne.
- L’avenir du Canada
- L’aviation civile
- Les ressources minières
ÉDUCATION
Le cinéma éducatif constitue l’autre grande catégorie de films. Ils doivent fournir un aperçu documentaire ou illustrer la matière des cours. L’instituteur britannique n’a pas beaucoup de temps à consacrer à la géographie du Canada. Les films doivent donc être brefs pour l’aider dans son programme ou montrer un intérêt général suffisant pour servir dans d’autres cours. Par exemple, le film sur la menthe canadienne est très intéressant, mais ce sujet n’est pas particulièrement canadien. Par ailleurs le film sur l’érable à sucre est authentiquement canadien. Si le cinéma ne doit satisfaire que la curiosité naturelle,
il existe une multitude de choix possibles, mais si on veut l’inscrire dans une perspective éducative sérieuse, on doit ordonner les films selon un plan. En voici un :
1- Un film historique
L’Homme rouge (le Canada avant la colonisation)
Les colons français; l’héritage français
Les Britanniques
La migration vers l’ouest
2- Un film sur le développement des communications
Les pistes
Les portages
Les transports en traîneau Les routes
Les chemins de fer; le rôle du CPR
Les vapeurs sur les lacs et les rivières
Les canaux
Le service aérien
Les services postaux
3- “À travers le Canada” (un film pour donner un aperçu physique du pays)
Impressions d’un voyage d’est en ouest en car d’observation (un rapide survol de tout le continent)
Les Laurentides
Les provinces maritimes
Le St-Laurent jusqu’à Montréal
De Montréal aux Grands Lacs
Les Grands Lacs
Le Niagara (tourisme et hydroélectricité)
La prairie (hiver et été)
Les plaines, Saskatchewan et Alberta
Les Rocheuses
La Colombie-Britannique
Le Yukon
Le littoral de l’ouest
Les forêts nordiques
La toundra
4- Un film sur les principales occupations
La pêche, sur les côtes est et ouest
La pêche au saumon
La chasse aux phoques
Les fourrures, trappe et élevage
L’exploitation forestière
Le blé des Prairies
Les ranchs
Les fermes laitières
La culture mixte : l’Est
La culture fruitière : l’est des Maritimes
La culture fruitière : le sud de l’Ontario
La culture fruitière : la Colombie britannique
5- Un film sur les mines (que des coups d’œil sur celles nommées ci-dessous, avec quelques cartes pour montrer les principaux centres miniers au total environ trois films)
Charbon
Or
Cuivre
Argent
Plomb
Zinc
Cobalt
Amiante
Aluminium
Nickel
Fer
Pétrole
6- Un film sur les industries associées
Mise en conserve et réfrigération du saumon
Exploitation forestière et sciage du bois
Pulpe et papier
Acier
La construction navale
La conservation de la viande
L’industrie laitière
La mise en conserve et le marketing des fruits et légumes
7- Un film sur les principales villes Halifax (port d’hiver)
St-Jean
Montréal
Québec
Ottawa
Toronto
Les ports des Grands Lacs : Port Arthur, Port Williams
Port Nelson, Fort Churchill
Winnipeg
Regina, Calgary
Edmonton
Rossland
Vancouver
Victoria
Prince-Rupert
8- Un film sur l’exportation des marchandises
Le blé : des prairies aux navires (avec cartes animées si nécessaire)
La manutention aux autres cargos (ports de l’Est)
La manutention aux autres cargos (ports de l’Ouest)
Les brise-glaces sur le St-Laurent
Scènes à la bourse
Les conditions hivernales, les traverses du St-Laurent
9- Un film sur les régions sauvages
Les réserves indiennes
Les Esquimaux
Les forêts vierges
En descendant le Mackenzie vers l’Arctique
Les postes de traite de la Baie d’Hudson
La Gendarmerie royale du Canada
10- Autres sujets généraux
Les sports d’hiver et d’été
Les parcs nationaux
L’éducation, les écoles urbaines
L’éducation, les écoles rurales et éloignées
Le système gouvernemental
Le réseau des chemins de fer
La diversité climatique, le contraste entre la côte est et la côte ouest
On devrait aborder ces dix thèmes en dix films. Cela permettrait de donner un aperçu complet sur le Canada. Peu d’instituteurs ont la possibilité de montrer plus de dix films sur le Canada. Il est préférable d’avoir moins de sujets et plus de copies.
Ces films pourraient être divisés en films “illustratifs”. Il y a de plus en plus de demandes pour ces courts films de trois minutes; mais cet objectif est secondaire.