Présentation
Dans un premier ouvrage, nous avons étudié deux compagnies particulièrement actives dans le champ cinématographique québécois durant la période de l’après-guerre : France-Film et Renaissance (à travers ses métamorphoses). Cette étude nous a permis d’aborder deux problèmes plus généraux: la diffusion du film parlant français au Québec et le cinéma d’inspiration catholique.
Avec notre second dossier, nous complétons maintenant le portrait de la production de longs métrages pour la même période. Cette fois-ci, nous avons mis l’accent sur le discours tenu par la presse, car une historiographie cinématographique ne peut se concevoir hors de celui-ci. Que les critiques de cette époque, quoique l’on puisse penser de leurs textes, prennent cette option comme une reconnaissance de leur travail qui facilite aujourd’hui celui des historiens.
Nous nous sommes donc attardés à écrire les annales de la Québec Productions Corporation, ainsi qu’à décrire les activités de plusieurs petites compagnies éphémères. Nous avons également tâché de montrer que la production cinématographique québécoise de l’époque s’inscrivait dans un contexte plus large, canadien et américain, que nous avons résumé en trois combats : celui de la taxe et des quotas, celui du Canadian Coopération Project et celui de la Commission Massey.
Nous avons finalement esquissé le contexte socio-historique dans lequel baignent le Québec et le Canada à l’époque qui nous concerne, période duplessiste avec son cortège de luttes ouvrières (v.g. la grève de l’amiante), d’affrontements avec les intellectuels, période du triomphe de l’église et des valeurs catholiques, période d’anticommunisme effréné (il n’y a pas un journal que nous ayons consulté qui ne publie un texte sur ce thème) qui atteint son paroxysme avec la guerre de Corée, période enfin où un fossé sépare les préoccupations du cinéma de celles de certains autres artistes, ainsi qu’en témoigne la publication du Refus global en 48. Mais cette période, malgré son apparente cohérence, est complètement pourrie, minée et marche vers son éclatement. C’est un géant aux pieds d’argile. Comme certains journalistes l’avaient pressenti, le cinéma 44-53 reflète bien cette époque troublée et malsaine.
Nous espérons que ces deux dossiers donneront le goût à leurs lecteurs non seulement d’étudier la période et les films qu’ils couvrent, mais également de se transformer, eux aussi, en chercheurs d’informations et de documents. Nous ne pouvons que reprendre ici notre appel du dossier 3: Que tous ceux et celles qui ont été, à divers degrés, des acteurs et des spectateurs avertis de l’histoire de notre cinéma, et qui en ont conservé des souvenirs, des photos, etc., que ceux-ci donc entrent en contact avec la Cinémathèque québécoise. Car c’est avec la collaboration de tous que peuvent s’enrichir des archives de cinéma et se construire véritablement l’histoire du cinéma au Québec.
Nous devons maintenant remercier les personnes et les organismes qui ont collaboré avec nous :
La Bibliothèque nationale du Québec, particulièrement le personnel de la succursale A. Fauteux
Le Bureau de surveillance du cinéma
Le Centre national de la cinématographie (Paris)
la Compagnie France-Film, particulièrement Mlle Thérèse de Grandpré
La Presse (centre de documentation)
le Ministère des Coopératives et institutions financières (service des compagnies)
le Ministère de la Justice (palais de justice de Montréal)
la Ville de Montréal (archives)
les Archives nationales du film, particulièrement D. John Turner
Georgette Bigras
Jean Boisvert
Roger Champoux
Maynard Collins 1
Kirwan Cox1
Jean Devaivre
Roméo Gariépy
André Garimond
Gratien Gélinas
Nicole Germain
Piers Handling1
Paul L’Anglais
José Ména
Oscar Marcoux
Claude Pelletier
Marc Thibeault
Nous désirons aussi spécialement remercier les cinéastes et les compagnies de distribution ou de production qui ont déposé à la Cinémathèque québécoise les films dont il est question aux Dossiers 3 et 7. Par ce geste, ces films sont désormais préservés pour l’avenir.
Notes:
- co-recherchistes avec nous sur le film HAS ANYBODY HERE SEEN CANADA? de John Kramer (ONF) ↩