La Cinémathèque québécoise

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Anciens périodiques

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Notes sur la conservation des collections non-films

Entrepôt de conservation : Lieu d’entreposage des documents photographiques, des affiches, des fonds d’archives, des disques 1 et des éléments d’animation (dessins, cellulose), où l’environnement est contrôlé et stable.

Conditions de conservation : L’entreposage des documents d’archives nécessite un environnement où la température se maintient à 20°C et l’humidité relative à 45%. L’atmosphère est filtrée contre la poussière, les gaz polluants (tels l’ozone, le bioxyde de soufre, l’hydrogène sulfuré) et les rayons ultra-violets provenant de la lumière du jour et des fluorescents.

Humidité relative : Trop élevée, elle favorise le développement de moisissures et de bactéries qui attaquent les documents. Un air ambiant trop humide provoque l’adhérence des photos les unes aux autres. Par contre, une enceinte trop sèche affecte la gélatine qui peut se séparer du support ou se craqueler. Dans ce cas, les manipulations sont risquées. Une température élevée associée à une humidité également élevée constitue les causes majeures de dégradation de tout document d’archives.

Détérioration : Le résultat visible de l’action souvent irréversible des virus chimiques, physiques ou biologiques sur des documents. Il est important de vérifier régulièrement l’état des collections afin de détecter des problèmes éventuels : taches, signes de moisissure, variation de la couleur du papier, effritement, présence d’insectes, etc.

Archivé : Se dit de toute information écrite, visuelle ou sonore dont le support plus ou moins stable fait l’objet de mesures particulières en vue d’en assurer la longévité.

Méthodes de rangement : Les photos sont rangées émulsion contre émulsion dans des enveloppes et des chemises appropriées, disposées verticalement dans des classeurs métalliques inoxydables. Les photos chimiquement détériorées sont mises dans des enveloppes à part puisqu’elles peuvent contaminer les autres, et seront par la suite reproduites sur négatif 4×5. Les documents de nature différente ne sont pas classés ensemble : ex., les négatifs, les diapositives. Ces éléments sont rangés dans des enveloppes en plastique inerte (polypropylène ou polyéthylène) ne contenant aucun PVC (polychlorure de vinyle). La manipulation se fait avec des gants de coton, afin d’éviter des empreintes digitales nocives et on inscrit les informations requises pour l’identification au moyen d’un crayon de plomb (6B). On n’utilise jamais d’encres (tampons, stylos feutres, à bille), d’adhésifs (rubans, autocollants), de trombones ou d’élastiques. Ces dernières mesures valent aussi pour l’archivage de tout autre document de papiers. Les affiches sont rangées par groupe de trente dans de grandes chemises neutres placées horizontalement dans des tiroirs métalliques où l’air peut circuler. Entre chaque sérigraphie, on dispose des feuilles intercalaires à cause de la fragilité des encres.

Entoilage : (appelé aussi marouflage). Technique surtout pratiquée en Europe, elle consiste à fixer une affiche sur une toile, lui donnant ainsi un support dit réversible. Le débat reste ouvert quant à la pertinence de ce procédé en termes de conservation, puisqu’il ne fait pas l’unanimité. Les produits de blanchiment de la toile ainsi que les colles et les solvants utilisés peuvent provoquer une dégradation du papier à la longue, s’ils sont de mauvaise qualité. Cette méthode est toutefois moins dommageable que le laminage qui lui, est irréversible.

Acidité : En conservation, on utilise fréquemment les mots acide, non acide et neutre. Ces termes se réfèrent au degré de concentration de l’acidité contenue dans les papiers. On sait qu’au contact des acides chlorhydriques et sulfuriques entre autres, les fibres du papier finissent par se détériorer, parce que ces produits en attaquent la cellulose. L’acidité peut être contenue dans les papiers dès leur fabrication, ou peut provenir de facteurs externes comme la pollution de l’air. De plus, les acides se transfèrent par contact d’un papier à l’autre. On exprime le degré d’acidité par le pH en valeur numérique, sur une échelle variant de 0 à 14, représentant la concentration des ions d’hydrogène dans la substance ou la solution mesurée. Entre 0 et 6, le produit est acide; on le qualifie d’alcalin entre 8 et 14, le point neutre étant situé à 7. Les fournitures à pH neutre telles les enveloppes, les chemises et les boîtes servent ainsi de tampon protecteur et retardent la détérioration des documents.

Traitement archive : Les photos noir et blanc se conservent mieux que les photos couleurs. Les colorants qui composent ces dernières sont instables et résistent difficilement à la lumière ou à un conditionnement inadéquat. En photographie noir et blanc, il existe deux types de support : les papiers fibres ou barytés, et les papiers résines (RC) ou plastifiés. D’usage courant, ces derniers ont été introduits dans les années 70 et comportent certains avantages telle une réduction appréciable de temps de traitement exigé en chambre noire : les couches de plastique qui les composent empêchent l’absorption des produits chimiques par le support et écourtent le temps de lavage. Cependant, quand on vise la préservation d’une image photographique en termes d’archivage, i.e. deux cents ans et plus, il est préférable d’utiliser les papiers fibres conventionnels. L’attention accordée au traitement en chambre noire au moment du fixage et du lavage, associée à de bonnes conditions de conservation assure la permanence des documents. Un fixage trop court affecte les basses lumières. Un fixage trop long peut blanchir ou décolorer l’image, ajouté à la difficulté d’éliminer les résidus chimiques non désirables. L’utilisation d’un fixateur épuisé peut provoquer des taches jaunes dans les hautes lumières, ou un noircissement possible de l’image. Après un temps de lavage inadéquat, le fixateur et ses composantes continuent de la décolorer et la dégrader. Le virage au sélénium et l’utilisation d’un aide-lavage liés à un lavage prolongé et approprié constituent le meilleur traitement du papier photographique que l’on veut archiver.

Restauration : L’ensemble des techniques spécialisées visant à réparer, renforcer ou désacidifier un document original dont l’état de détérioration est jugé nuisible à sa préservation.

Alain Gauthier

Notes:

  1. Cette collection comprend 900 microsillons et une centaine de 45 tours et regroupent plus de 1 100 titres de films.