La Cinémathèque québécoise

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Anciens périodiques

Une nuit éphémère

La dernière expérience anglophone appartient à la Mount-Royal Films. En 1950, la compagnie RFD vit ses dernières heures. Rien ne va plus. Un des administrateurs de la compagnie, Tancrède Beaudoin, avec quelques autres, décide de former une nouvelle compagnie qui ne serait pas empêtrée dans les démêlés de RFD. Avec l’aide de l’avocat Jacques Beauchemin (déjà re­présentant des actionnaires de RFD), il incorpore le 23 août 50 la nouvelle compagnie.

Quelques jours plus tard, on apprend que la nouvelle compagnie a déjà terminé la réalisation d’un film, THE BUTLER’S NIGHT OFF, sous la di­rection de Roger Racine. Le tournage débute le 24 avril. On filme quelques scènes au studio Renaissance, puis vers la fin de semaine et le début de la deu­xième semaine, on s’occupe des prises de vues extérieures. Le 5 mai, 5 jours avant l’horaire prévu, et bien que les studios aient été loués jusqu’au 9, tout est terminé, à un coût avoisinant 21,000 $. Par contre les travaux de labora­toire sont effectués à New York.

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Coll. Cinémathèque québécoise

C’est là que Beaudoin et Racine se rendent en ce début septembre pour négocier des contrats de distribution. Dans Le Petit Journal du 24 février 57, on rapporte que Beaudoin refusa alors malheureusement 70,000 $. Résultat : le film ne fut jamais montré en salles. En novembre 53, on entendit briève­ment parler du film lorsqu’un homme d’affaires en fit l’acquisition pour le lancer sur le marché. Mais cela n’eut pas lieu. La version qui existe au­jourd’hui du film est une version abrégée pour la télévision: un peu moins d’une heure. CBC l’aurait d’ailleurs déjà présenté dans cette version, du moins en 1972. Si tel est le cas, cela ne fit pas beaucoup de bruit. THE BUTLER’S NIGHT OFF est le seul film des années 50 qui connut une aussi aberrante carrière.

Le valet : Peter Sturgess
Le valet : Peter Sturgess
Coll. Cinémathèque québécoise
La riche héritière : Mary Lou Hennessy
La riche héritière : Mary Lou Hennessy
Coll. Cinémathèque québécoise

THE BUTLER’S NIGHT OFF

noir et blanc, 57 min. 12 sec. (5147’)

Réalisation et production : Roger Racine. Assistant à la production et caméraman : José Ména. Assistant caméraman : Benoit Jobin, Pierre Comte. Ingénieurs du son : Walter Burlone, Claude Pelletier. Mixage : Yves Lafond. Scripte : Andréanne Lafond. Dialogues : Stanley Mann. Décou­page : Anton Van de Water. Scénario et responsable du casting : Silvio Narizzano. Producteur délégué : Denis Mason, assisté de Michael Gardner. Publicité : André Gingras. Accessoires : Percy Graveline. Techniciens: Paul Sauzède, Ovila Savard, Marcel Jasmin, Roméo Roy, Lionel Bien­venue. Directeur artistique : Claude Perrier, assisté de Guita Belland. Maquillage : Gérard Le Testut, assisté de Gilles André Vaillancourt. Musique : Neil Chotem.
Interprétation : Peter Sturges (le domestique Sturges), Eric Workman (le père), Paul Colbert (le garçon Roger Laroche), Mary Lou Hennessy (la fille), Charles Rittenhouse, Willard Sage, Bill Shatner, Maurice Gauvin (les bandits), Robin Pratt, Michael Oliver, Leroy Fallana, Ken Ito (les enfants),Henry Ramer, Patsy Davis, Paul de Rosa, Richard Sweeny, Edward Wilson, Germain Beaudoin, Phyllis Gibson, Gordon Warren, Hilda Grey, Sheila Rogers, Robert Ito.
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Un valet, Sturges, est amoureux de la fille de son maître. Il la suit partout, en ca­chette, surtout lorsqu’elle va rendre visite à son amoureux, Roger Laroche, instruc­teur sportif dans un pensionnat pour garçons. La jeune fille annonce à Roger qu’elle lui a menti, que son père est très riche et qu’il va donner de l’argent pour le camp de vacances des enfants. Pendant qu’elle rentre à la maison, le valet va traîner dans les tavernes. Dans une ruelle, trois bandits poursuivent un homme et l’abattent. Ils vont le cacher dans une caisse. Sturges, qui passait par là, les voit faire. Il rentre ensuite à la maison. Le matin venu, il informe le père des fréquentations de sa fille et lorsque Roger lui est présenté par sa fille, le père lui fait un chèque non signé et le met à la porte. Pour obtenir l’argent nécessaire, la fille propose à Roger de cambrioler son père pendant que les deux assistent à une réception. Mais Sturges entend tout et, faisant semblant de prendre sa soirée, va chercher le cadavre et l’amène à la maison, en ne sachant pas qu’il est poursuivi par les bandits. Ces derniers attrapent Roger qui fuit en voyant le cadavre. Arrive la jeune fille; elle voit le mort et dit à Sturges que tout est de sa faute. Mais pour l’amour d’elle, le valet essaie de trouver une solution. Il va délivrer Roger des mains des bandits qui se mettent à leur poursuite. Les deux hommes se réfugient dans le dortoir du pensionnat. Les bandits y pénètrent et c’est la bagarre générale. Prévenue par le père, la police arrive et arrête les malfaiteurs. Le père est conquis par les enfants, les amoureux s’embrassent et Sturges, triste, sort dehors où il se porte à l’aide d’une femme qui appelle au secours.