Cahiers des rencontres > CAHIER 2 : RÉPERTOIRE DES GROUPES > Europe
Sommaire :
> République fédérale allemande
> Belgique
> Danemark
> Finlande
> France
> Italie
> Norvège
> Pays-Bas (Hollande)
> Portugal
> Royaume-Uni
> Suède
> Suisse
> YougoslavieNote : les informations qui suivent sont issues du cahier no 2 des Rencontres de Montréal. Elles datent de 1975 et n’ont pas été mises à jour depuis.
République fédérale allemande
Arsenal
1- Berlin-30, Welserstrasse 25. tél: 24.68.48. (Dir.: Ulrich Gregor. Ass. Wilhelm Roth.)
Origines et historique
Ce groupe est né d’abord du travail de l’Association des amis de la cinémathèque (Freudes der Deutsch Kinematek), soit l’Archive de Berlin-Ouest. L’Association fut créée en mai 1963. Elle a organisé des projections de films classiques, et d’avant-garde à la Kunst Akademie de Berlin-Ouest.
Fin 69 l’Association, qui avait accumulé un certain nombre de films en dépôt laissés par plusieurs cinéastes étrangers fit l’acquisition d’une salle située dans le centre de Berlin. Le 3 juin 1973 le Kino Arsenal ouvrait ses portes et présentait 3 séances de cinéma par jour.
Mais son travail se fit particulièrement sentir avec la création en 1970-71 du Forum des Jungen Filmes, qui bien que né d’une contradiction et du besoin de « normaliser » la présence d’un cinéma plus résolument « engagé » au sein du Festival international de Berlin, a néanmoins permis au groupe Arsenal d’effectuer un important travail de diffusion des films « politiques ».
En défrayant le sous-titrage, et assurant une diffusion en R.F.A. de ces films, Arsenal est venu consolider la permanence et la continuité de la diffusion des films d’un « autre » cinéma en Allemagne. 75 % des films sélectionnés pour le Forum sont diffusés par Arsenal dans les groupes politiques, universités, ciné-clubs et autres secteurs. Par sa documentation, ses brochures, son programme mensuel et son catalogue, Arsenal diffuse sur un plan prioritairement non commercial des films socialement impliqués, un cinéma d’information et de contre-information. Tant au forum qu’à l’Arsenal, les films montrés et/ou diffusés sont débattus avec le public.
Principales activités
Arsenal distribue et montre, à Berlin, sa propre collection de films, de même qu’il présente des programmes en échange avec d’autres groupes, musées de cinéma, archives etc. Une trentaine de programmes différents par semaine sont offerts au public berlinois. Des programmes souvent structurés autour de films d’époques différentes mais à thèmes similaires, (ex: Arsenal a présenté Coup pour coup de Karmitz avec Salt of the Earth de Biberman.) Certains de ces programmes circulent à travers la R.F.A. Arsenal diffuse également les films dont il possède les droits à travers le pays, et parfois ailleurs en Europe. Le groupe travaille de façon non commerciale, avec des films en 35 mm et en 16 mm. Depuis 1970, Arsenal organise, conjointement et dans le cadre du Festival international du film de Berlin, le Forum des Jungen Films. Événement annuel consacré à la présentation de films progressistes dans le cadre d’un véritable forum où participent le public et les cinéastes présents. Des débats quotidiens sont organisés après le visionnement de chaque film. La plupart de ces films sont par la suite acquis par le groupe Arsenal qui en assure la diffusion dans ses circuits, ou s’occupe de la vente des films à des distributeurs, réseaux de TV etc.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Le catalogue 72/73 de l’Arsenal comprend près de 300 titres de films dont une collection importante de titres de films de l’Amérique latine, des films produits par la majorité des groupes de cinéma militant et progressistes d’Europe et d’Amérique du Nord. Chaque film est répertorié et documenté par une fiche complète et détaillée. En plus de montrer des films à l’Arsenal à Berlin, le groupe organise ou approvisionne plusieurs groupes militants tant à Berlin qu’ailleurs en Allemagne.
Bibliographie
- Uber das Kinomachen. Berlin 72. Publié par la D.F.F.B.- Catalogue des groupes allemands.
- Fïlmkritik. vol: 15, no: 9, Sept. 1971. « Kleines Wôrterbuch Filmpolitik/Filmwirtschaft ».
- Documents brochures publiées par Arsenal et le Forum.
Koilektiv Westberliner Fimlarbeiter
1-Berlin- 31, Uhlandstrasse 142. tél: 87.70.61
Principales activités
Production et diffusion militante de films sur des problèmes urbains et ouvriers centrés sur Berlin. Le groupe travaille tant avec le film qu’avec le vidéo. Il possède également une unité mobile de projection.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Unidoc
8-Munchen-19, Sudliche Aufahrtsallee 72. tél (0811) 17.79.621. (resp: Erwin Jedamus). Das Team: 8-Munchen-45, Heidemannstrasse 310, (resp: Julia Schuhler, Klaus Eder).
Origines et historique
Le groupe de production Dasteam est né vers 1963. Il a été formé par des cinéastes membres ou sympathisants du Parti communiste allemand (D.K.P.), à la suite de rencontres et de discussions entre les cinéastes et les unions, syndicats. Ces discussions ont d’abord permis de dégager à l’origine les sujets politiques et d’actualité qu’il fallait traiter.
Le travail s’est limité à la production de courts-métrages sur des sujets qui les concernaient, tout comme il s’est intéressé aux besoins d’information du Parti. Les films furent d’abord diffusés par le groupe Das Team. Vers 67-68, Unidoc fut formé pour distribuer ces films ainsi que d’autres acquis pour les besoins du D.K.P. Le groupe Das Team n’est pas, à l’instar de ceux d’UniteleFilm ou d’Unicité en Italie ou en France, une unité de production du Parti, mais bien un regroupement libre de cinéastes préoccupés par les questions du cinéma et de la politique.
Le groupe travaille également sur le plan de la politique cinématographique en Allemagne. Il travaille en ce sens au sein d’un Front des travailleurs culturels.
Principaux films produits
L’unité de production Das Team travaille en 16 mm et 35 mm et produit des films sur différents sujets d’actualité pour le parti communiste Aalemand, les syndicats et autres groupes. La majorité des films sont en allemand et traitent des sujets suivants: la lutte des apprentis pour leurs droits légitimes; quelques films sur les luttes antimilitaristes; sur la lutte des locataires; des documents de contre-information sur les manifestations néonazies; des documents sur des grèves de grandes fabriques (Bayer, Seeufer, Denninger). Le groupe dispense une formation technique et anime des ateliers politiques.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Unidoc, en plus de distribuer des films produits par le groupe Das Team, et par d’autres groupes de la RFA diffuse plusieurs films produits dans la D.D.R. (R.D.A.) par la Defa et la télévision est-allemande. Quelques films soviétiques, des films produits par Newsreel, quelques films latino-américains. Le groupe publie un catalogue et des fiches sur les films qu’ils diffusent.
Bibliographie
- Film Kritik, Sept. 1971.
Zentral Film Verleih
2-Hambourg-13, Alte Rabenstr. 8. tél: (0411) 34.55.44 (resp: Alfred Hilsberg).
Principales activités
Groupe de diffusion politique. Achète et diffuse des films de plusieurs origines et de plusieurs pays, qu’il diffuse auprès d’un réseau de groupes de solidarité, de groupes ou associations politiques. 16 mm seulement. Diffuse des films sur les sujets suivants: la socialisation, les travailleurs émigrés, les luttes pour le logement dans les villes allemandes, la lutte des classes en France, Italie, Royaume-Uni, Irlande, Vietnam, Chine, des grèves, des démonstrations et manifestations, et des films éducatifs. Le groupe publie un catalogue annuel.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
NOTE:
Comme nous le soulignions dans notre introduction les conditions objectives de production et de diffusion varient souvent d’un pays à l’autre. Ainsi dans le cas de l’Allemagne fédérale nous sommes confrontés à une situation fort complexe. Certains regroupements de cinéastes « progressistes » se sont fait sur le plan des revendications gouvernementales pour une législation cinématographique plus souple, ou du moins plus démocratique. Il nous a donc semblé utile ici d’inclure à ce répertoire les adresses de deux organismes et/ou associations qui ont fait un certain travail sur le plan de la politique cinématographique allemande, dans le but de faire opposition aux monopoles qui contrôlent la production et la distribution des films en Allemagne fédérale.
Il s’agit de:
Arbeitsgemeinschaft Neuer Deutscher Speilfil-produzenten
8-Munchen-23, Kaulbachstrasse 85. tél: (0811) 34.87.30. (Dir: Michael Dost).
Principales activités
Il s’agit d’un « syndicat » de jeunes cinéastes producteurs (parmi lesquels: Werner Grassmann, Werner Herzog, Michael Verhoeven, Alexander Kluge, etc) fondé dans le but de briser le monopole de l’Association des producteurs et exploitants, qui regroupe l’industrie du cinéma d’exploitation en Allemagne. Le A.N.D.S. travaille au niveau des politiques du film. Ses membres produisent leurs films indépendamment de cette association.
Film Verlag Der Autoren
8-Munchen-40,Tengstrasse 34, tél: (0811) 44.14.34. (Michael Fengler resp.)
Principales activités
Il s’agit d’une « compagnie de production » qui fonctionne sous forme de coopérative et qui regroupe une quarantaine de cinéastes comme: Schamoni, Furstenberg, Brandner, et qui à travers son organisation, parraine des projets de jeunes cinéastes à travers les garanties financières qu’elle peut obtenir collectivement. Le groupe diffuse maintenant ses propres films en Allemagne fédérale et à l’étranger, il partage les recettes des films sur une base démocratique entre tous les cinéastes membres et tente de favoriser la circulation de films de jeunes cinéastes progressistes étrangers en Allemagne.
Bibliographie
On peut trouver plus de détails sur ces groupes et organismes dans le cahier spécial publié par la revue Film Kritik, Vol: 15, no: 9, Sept. 1971. « Kleines Wôrterbuch der Filmpolitik und Filmwirtschaft in der Bunderrepublik ». par Whilhelm Roth. Et dans la brochure: Uber das Kinomachen. Publié par le Deutsche Film und Fernsehakademie. Berlin 1972. Hans Helmut Prinzler et Helene Schwarz.
Belgique
Bevrijdings Films
Quinten Metsyplein 4, 3000- Louvain. tél: (016) 329.35. (resp: Pablo Franssens.)
Objectifs
Bevrijdings Films est une organisation qui projette des films qui traitent de: la lutte de libération des peuples opprimés; la lutte de classe dans les pays capitalistes; les réalisations dans les pays socialistes. Le but du groupe est d’informer et de conscientiser.
Principales activités
Le groupe ne loue pas les films dont il possède les droits. Les projections sont faites avec le matériel de l’organisation et sont présentées par un des membres. Le groupe présente certains films d’autres groupes et présente également certains films distribués par les circuits commerciaux, accompagnés d’un animateur.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Le groupe diffuse: Le peuple et ses fusils de Joris Ivens; Les semences de l’aurore, un film du groupe Taller de Montevideo; Hommes libres en Guinée-Bissau, de Rudi Spee et Axel Lohman, des films sur la Chine, et La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo.
Fugitive CinEma
Britselei 34, Anvers. Tél: (03) 32.84.86. (dir. Robbe de Hert).
Origines et historique
Le groupe fut formé en 1966. Il voulait au départ devenir un interlocuteur valable auprès du gouvernement afin de décrocher directement les subventions à la production, dans le but de garder le plus grand contrôle possible sur la fabrication des films. Ayant constaté que plusieurs producteurs spéculaient sur les subventions pour assurer le financement de leurs entreprises, les jeunes cinéastes flamands d’Anvers décidèrent de former le groupe Fugitive.
Objectifs
Fugitive s’est engagé résolument dès le début, dans la voie d’un cinéma plus socialement conscient, vers un type de cinéma qui marque une rupture avec le système. Il s’agissait aussi pour Fugitive de permettre au public de juger des buts du groupe, de promouvoir et de créer un climat nouveau dans le cinéma belge.
Principales activités
D’abord intéressé par la production, Fugitive s’est également impliqué au niveau de la diffusion afin de distribuer directement les films qu’il produisait, soit à travers les services éducatifs des ministères ou dans le cadre de la télévision. Il a donc mis sur pied une unité de distribution, et plus tard, vers 1972 il a mené une expérience de projection de ses films et d’autres films qu’il a pris en distribution non commerciale, en ouvrant un cinéma club appelé 2001. Il a présenté des films belges inédits à Anvers, ainsi que des films comme Oz Fuzis de Guerra; Voices de Richard Mordaunt; Trains étroitement surveillés de Jiri Menzel; In The Year of The Pig de Emile de Antonio.
Principaux films produits
- Camera Sutra. Robbe de Hert. 80min, n&b/coul, 16 mm. Un portrait anarchico-critique de la Belgique des années 1970.
- La bombe, ou Le comité du désespoir. Robbe de Hert. 30 min, b&b, 16 mm/35 mm. Un fermier trouve par hasard une bombe atomique égarée en état de marche. Il n’accepte de la restituer que si le gouvernement belge décide de supprimer les crédits militaires.
- S.O.S. Fonske. Patrick Lebon, Guido Hendrick, Robbe de Hert. 14 min, n&b, 16 mm. Enquête cinématographique à propos de la faillite de la compagnie d’assurance Belfort.
- La grève ou Combattre pour nos droits. Frans Buyens. 59 min, n&b, 16 mm. Une chronique des grandes grèves belges de 1960-61.
- La mort d’un homme sandwick, Guido Hendrickx, Robbe de Hert. 16 mm, n&b, 33 min. Un reportage accablant qui accuse une certaine conception mercantile du sport cycliste, tourné après la mort de Jean-Pierre Monseré, champion du monde.
Bibliographie
Le groupe a publié plusieurs documents et un catalogue complet des films produits et diffusés. Le cinéma en Belgique. Cinémathèque québécoise, fév. 1972. (brochure).
Front pour un Autre Cinéma et une Autre Télévision (F.A.C.T.)
Unité de distribution. Épicerie Murillo, 19 rue Murillo 1040, Bruxelles, tél: (02) 734.93.86 (représentants: Marian Thiery Coene, Micheline Creteur)
Origines et historique
Regroupement de jeunes cinéastes belges qui s’est fait tout d’abord lors du Festival de Knokke en 1973, et qui s’est intensifié lors des événements de la grève de l’IAD (grève de la section Cinéma & TV à la suite d’un conflit avec la direction, la grève était appuyée par les professeurs, plusieurs renvois, suppression des examens, etc.)
A l’été 73, soit au plus fort du conflit de l’IAD le groupe, en collaboration avec d’autres groupes belges (Fugitive (Anvers), Slon (Belgique), Cinéma Parallèle et Groupe Yenan (Bruxelles)) fonde l’Unité de distribution (UD) qui est un appareil de distribution et de diffusion de films.
Objectifs
Avec d’autres travailleurs culturels ils décident de mettre en commun leurs forces pour assurer en Belgique la distribution de films qui subissent la censure économique, politique, morale de la bourgeoisie dominante.
Le groupe se propose en outre d’informer et de témoigner des conditions dans lesquelles cinéastes et techniciens belges font le cinéma en Belgique. De travailler à la recherche et à la pratique d’un fonctionnement différent du cinéma tant sur la plan de la diffusion que sur celui du rapport avec le public.
Buts: se lier concrètement aux luttes de la classe ouvrière, des masses populaires et des intellectuels pour une société socialiste; développer et structurer un réseau alternatif de distribution qui puisse répondre à la demande politique et culturelle de plus en plus large pour un cinéma reflétant la réalité sociale du point de vue des masses; renforcer ses rapports avec tous ceux qui en Belgique et au niveau international sont prêts à construire et utiliser un cinéma d’intervention politique sur tous les fronts; mettre sur pied un groupe de production: l’Atelier populaire de cinéma.
Principales activités
En outre le groupe publie, à travers un collectif de rédaction une revue: Contre-Champ, 3 numéros parus. Parmi les activités du groupe une équipe de production a été créée dans le but de définir une pratique nouvelle également sur ce plan.
Principaux films produits
- Un film de long métrage, produit à travers les canaux « normaux »: La cage aux ours. Marian Handwerker. 35 mm, coul, 88 min. Le film raconte un moment de crise dans une famille de la toute petite bourgeoisie urbaine. Trois générations, dont la dernière découvre dans le mouvement de politisation l’explication de sa situation.
- Têtes de Turcs. Mariam Handwerker. 16 mm, n&b, 34 min. Un film produit par le groupe IAD/Slon, (1970) sur la situation des travailleurs turcs en Belgique. Pois, Pois. Mariam Handwerker. 16 mm, n&b, 55 min. Produit par IAD/Slon. Un jeune ouvrier portugais qui travaille en Belgique retourne dans son village, au centre du Portugal à l’occasion des fêtes de Pâques.
- Wallonie 71. 16 mm. n&b, 45 min. Atelier IAD/Slon. (collectif) Un film-enquête tourné dans la région de La Louvière.
- On a raison de se révolter. Première production collective de l’Atelier populaire de cinéma. 16 mm, coul., 40 min. A partir de la mort de deux ouvriers dans un accident de travail, une enquête est menée par des cinéastes militants dont le but est d’élever le niveau de conscience des masses.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
L’UD diffuse des films en 16 mm et en 35 mm. En regroupant les formations dispersées, le groupe espère fournir une alternative à la concentration de la distribution entre quelques firmes, principalement américaines, qui contrôlent le marché en Belgique. L’UD à contribué à développer un réseau, et des groupes de diffusion qui peuvent prendre en charge l’information, l’animation de certains films, fournir la documentation, et préparer des programmes. L’UD diffuse les films de Fugitive (Anvers), des films chiliens: (La première année de P. Guzman; Companero President, un entretien de Régis Debray avec Allende; Septembre chilien, de Bruno Muel et Théo Robichet; Les uns les autres, de Ben Saleh; Le charbonnier de M. Bouamari; Les dupes de Tewfik Saleh; Kafr Kassem de B. Alaouie; plusieurs films chinois.
Bibliographie
- Les numéros 0, 1 et 2 de la revue Contre-champ.
- Plusieurs catalogues et documents de travail. Cinéma 72 (mars)- No: 164.
Danemark
Film Workshop
Gothersgade 2, 1123 Copenhague K. (Erik Thygeson, Preben Andersen). Groupe de production récemment formé.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Kino Valde
c/o Dagmar Cinéma, Jernbanega- de 2, 1608 Copenhague K. tél: 14.65.14. (resp. Dola Bonfils).
Origines et historique
Créé le 1er mai 1971, Kino Valde est un cas quelque peu à part dans le tableau des différents groupes répertoriés ici. Au début, la formule fut créée afin de permettre une meilleure diffusion des films de court-métrage danois produits par le Statens Film Centraal (un organisme étatique de distribution de films éducatifs, culturels etc.) Le directeur du cinéma Dagmar à Copenhague, le cinéaste Henning Carlssen, eut l’idée de montrer des films dans le hall de son cinéma plutôt que de vendre du pop-corn. Le cinéma vend ses billets à l’avance et Kino Valde présente les films en 16 mm dans le foyer du cinéma. Le prix du billet au Dagmar permet de voir les films du Kino Valde.
Objectifs
Le premier but du Kino Valde était donc d’offrir un débouché aux courts-métrages danois. La formule a considérablement évolué depuis. Comme le Statens Film Centraal achète aussi des films longs et courts, de productions étrangères, la formule Kino Valde fut élargie pour permettre d’y montrer des films des cinéastes du Tiers-Monde. Les programmes présentés au Dagmar étaient préparés et pleinement documentés dans le but d’offrir au public un cinéma à la fois différent et de contre-information par la projection de films documentaires, et aussi de films produits par d’autres groupes politiques étrangers.
Principales activités
Ainsi Kino Valde ne distribue, ni ne produit de films. Il s’agit de programmes de films de long et de court métrage qui en plus d’être présentés au Dagmar circulent maintenant dans tout le pays. La formule Kino Valde a connu un succès appréciable et a permis à sa directrice de montrer d’autres films et plus tard de faire acheter ces films (souvent du Tiers-Monde) par le Statens Film Centraal. Les programmes ainsi préparés circulent maintenant à travers plusieurs organisations, bibliothèques, collèges, universités, groupes sociaux et contribuent à alimenter des circuits fort importants, en films divers mais toujours d’un intérêt socio-politique. Kino Valde a d’abord montré au Dagmar des films sur la question du Marché commun, des films sur l’alcoolisme, sur l’Amérique latine. A l’occasion, certains des films ou des programmes offerts pour circulation, étaient accompagné d’un cinéaste ou d’un animateur, directement concerné par le sujet traité dans la programmation ou le film. Chaque programme comprend une description du film, des informations filmographiques, des éléments de discussion. Des groupes locaux se chargent de la diffusion des films et de leur présentation au niveau des villes et/ou village où ils sont envoyés.
Bien que le travail de Kino Valde se poursuive, une plus grande part du travail est consacrée à la construction d’une meilleure sélection de films progressistes provenant de toutes les parties du monde, dans le but de les mettre à la disposition de groupes d’information, ou de militants et dans le but de favoriser un meilleur travail politique avec le cinéma.
Finlande
Film Kontakt
(Elokuva kontakti) Vyokatu 11, 0180 Helsinki 17. tél: 63.11.60 (dir: Hannu Eerikainen).
Origines et historique
Fondé en 1970, par des étudiants, quelque peu sur le modèle du Film Centrum de Stockholm, dans le but de soutenir le développement d’un cinéma démocratique.
Objectifs
Produire et distribuer des films qui aident réciproquement le combat commun des étudiants et de la classe ouvrière. Le groupe affirme que sans les besoins des ouvriers pour ses films, et sans leur aide, ses films ne seraient pas fait ni distribués.
Principales activités
En plus de diffuser les films progressistes faits en Finlande en 16 mm, Film Kontakt a organisé un réseau de distribution hors salles, dans les organisations progressistes, les institutions culturelles. Il entend créer les conditions d’existence d’un autre cinéma, de même qu’il compte prendre les moyens pour favoriser l’établissement de cinémas « communaux ». Le groupe publie un catalogue des films diffusés tout comme il conseille les organisations et autres groupes sur les autres films disponibles en Finlande.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Beaucoup de films sur les luttes pour la démocratisation des villes: Fight for the City (collectif); Nature and Work (Timo Linnasalo); Republic Diary (Lasse Naukkarinen).
Bibliographie
Journal du XVI Festival de Leipzig (1973). Facts About Film Finland, (1972) No 1.
France
Cinélutte
58 rue des Batignolles. 75017, Paris, tél: 229.28.80. (Serge Le Péron).
Origines et historique
Regroupement de deux composantes qui se sont développées parallèlement: celle de l’IDHEC, l’autre au sein du département cinéma de la Faculté de Vincennes. Plusieurs des membres du collectif ont participé tour à tour aux films de l’ARC, aux États généraux de mai-juin 1968 et à des productions militantes diverses axées cependant sur une pratique en continuité.
Objectifs
Établir une pratique commune et un travail relativement prolongé de production et de diffusion, accompagné d’un travail politique réel au sein de la lutte des classes. Concrétiser une pratique de production, aussi bien que d’avoir une activité salariée dans la production bourgeoise que le groupe attaque. Rechercher une pratique de production où les germes de la production socialiste soient semés et développer une expérimentation scientifique aussi bien dans les domaines de la technique que dans ceux du langage audio-visuel.
Principales activités
Le cinéma de Cinélutte se situe en dehors du circuit commercial, et en dehors de la légalité bourgeoisie: leurs films n’ont pas de visa de censure. Les films sont diffusés essentiellement dans des circuits militants où chaque projection comporte des exigences rigoureuses. Sur le plan technique: le groupe exige des conditions décentes de projection: un film est une matière image et son si l’un des deux éléments est mal reçu il n’y a plus de film. Et sur le plan politique: un bilan politique de projection qui comprend le nombre de spectateurs, la composition politique et sociale de la salle, le cadre de la projection et un résumé des débats.
Principaux films produits
- Chaud! Chaud! Chaud!, collectif, (16 mm). Sur les grèves des lycéens contre la loi Debré, sur le service militaire à 18 ans.
- Jusqu’au bout (16 mm, 50 min, n&b), collectif. Tourné par un groupe de militants cinéastes français qui se sont intégrés à la lutte des travailleurs immigrés tunisiens en juin 1973.
- Soyons tout (16 mm, 60 min, n&b), Serge Le Péron. Reconstitution d’une grève dans une petite usine montrant les contradictions en présence au sein de l’usine. Attention aux provocateurs, (16 mm, 60 min, n&b) Documentaire montrant l’attitude du PCF durant la guerre d’Algérie.
- Shanghai au jour le jour (16 mm, 20 min, n&b). Film sur un quartier de Shangai et la condition de la femme dans une ville chinoise.
- Le groupe diffuse également Oser lutter, oser vaincre, (16 mm, 120 min, n&b). Collectif. La grève de Renault-Flins en mai/juin 1968, montrant la position du PCF et de la CGT.
Bibliographie
- Cahiers du Cinéma, No: 215-252. – Entretien.
- Écran 73, Nov. No: 19.- Sur Soyons tout, entretien avec Serge Le Péron.
- Supplément aux Cahiers du Cinéma No: 250.- « Pour un front culturel révolutionnaire ».
- Écran 74, décembre; no: 31.- « L’irrésistible ascension du cinéma militant en France ».
Cinéma Libre
c/o Coopast. 22 rue du Faubourg du Temple, 75011 Paris, tél: 355.66.88.
Objectifs
Constitué à la fin de 1971 pour répondre au besoin de nombreux camarades de se procurer des films pour des actions de propagande sur leur lieu de travail politique.
Principales activités
Le groupe s’était donné pour tâche de coordonner les demandes de films avec les possibilités de copies. Au départ le groupe diffusait ses films dans les associations politiques, les quartiers ou les écoles. « Ce collectif de diffusion fut longtemps animé par Bernard Clarens… Depuis un an, sous l’impulsion d’une nouvelle équipe, il entend effectuer un travail politique plus précis avec une liste de films sélectionnés avec davantage de rigueur idéologique. Il envisage de faire aussi de la production. (G. Hennebelle, in Écran 74, no: 31, Décl)
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Citroen-Nanterre (grèves de 1968); Flins 68-69; Le sel de la terre de Biberman; Appolon de Gregoretti; À bientôt j’espère; Compter sur ses propres forces; Un été à Narita; des films sur les travailleurs immigrés, les luttes paysannes, les luttes anti-militaristes, les luttes anti-fascistes et anti-racistes, sur les prisons, les problèmes urbains, l’enseignement, plusieurs des films de mai 68, des films sur la Chine, le Vietnam, et autres films sur les luttes du Tiers-Monde.
Bibliographie
Le groupe a déjà publié 2 dossiers-bilans de son travail jusqu’en 1972 et un catalogue de films. Se propose de publier un bulletin-bilan régulièrement. Écran 74, déc, no. 31. (Cinéma militant en France).
Cinéma Occitan
6 square des Peupliers, 75013 Paris, tél: 589.37.79. (resp: Guy Cavagnac).
Objectifs
Collectif qui se consacre à la défense et à l’illustration de la lutte pour la cause occitane dans une optique progressiste.
Principaux films produits
Gardarem Lo Larzac. 16 mm.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Cinéma Rouge
10 Impasse Guéméné. 75004, Paris.
Principaux films produits
A produit Le charme discret de la démocratie bourgeoise (16 mm, n&b, 60 min), collectif. Film d’inspiration trotskiste qui nous montre la droite en action lors du meeting d’Ordre Nouveau contre « l’immigration sauvage » et la complicité du pouvoir dans les mouvements ultras de droite.
CREPAC
(SCOPCOLOR). 12 rue Clavel, 75009 Paris, tél: 607.80.81. (dir: Roger Louis; ass: Sylvie Jezequel).
Origines et historique
Créé en avril 1968 par des professionnels de l’ORTF dans le but d’étudier le contenu et la forme de leurs émissions. (Centre de recherche pour l’éducation permanente et l’action culturelle). Juillet 1968 la CGT, la CFDT, la FEN et la Ligue de l’enseignement adhèrent au CREPAC et créent le SCOPCOLOR une coopérative de production cinématographique (Société coopérative ouvrière de production), qui entraine la production d’un journal filmé collectivement pour les organisations membres du CREPAC. En mars 1969 apparait le premier numéro du magazine audio-visuel Certifié exact.
Objectifs
Le groupe tente de proposer un instrument de travail pour les animateurs, les responsables syndicaux et les enseignants. Buts du CREPAC: l’audio-visuel comme moyen, l’information comme structure, l’animation comme relai et la laïcité comme déontologie.
Principales activités
Le groupe étudie et réalise des documents audio-visuels de formation et d’information économique; des programmes d’animation régionale; des programmes de formation pour les comités d’entreprise, responsables syndicaux; des programmes de films éducatifs dans le cadre de l’éducation des adultes. SCOPCOLOR est équipé et possède aujourd’hui la gamme complète du matériel technique nécessaire à chaque forme de production audio-visuelle. Le groupe travaille principalement en 16 mm, mais aussi en 35 mm, et avec la vidéo. Il a mis sur pied le SCOPMOBILE, qui comporte un ensemble mobile de moyens de diffusion, et d’enregistrement. Le SCOPMOBILE comporte en outre des moyens d’accueil, soit une tente pouvant accueillir une centaine de personnes. SCOPMOBILE recueille l’information locale et la diffuse sur une région donnée. CREPAC diffuse également des films étrangers en relation avec des problèmes français ou des problèmes de politique internationale. Il coproduit avec des télés étrangères ou des groupes sur des sujets d’intérêt commun.
Principaux films produits
Le magazine d’information Certifié exact comporte deux parutions par trimestre, près d’une trentaine de numéros parus. Plusieurs documents de commande produits pour les groupes membres et les secteurs coopératifs et de l’éducation permanente.
Bibliographie
- Image et Son. Jan. 72.- : « Une entreprise nécessaire ».
- Politique Hebdo, déc. 1971. « Un exemple de contre-information ».
- Brochures et Dossiers de Certifié-Exact, publiés par le CREPAC/SCOPCOLOR.
Slon/Iskra
74 rue Albert, 75013. Paris, tél: 589.94.63. :Inger Servolin resp).
Origines et historique
Le groupe Slon (Société pour le lancement d’œuvres nouvelles) est né en fait en 1967 sous l’impulsion de Chris Marker et dans le but d’enclencher la production de Loin du Vietnam (avec Godard, Klein, Guerra, Varda, Resnais, Michèle Rey, et Claude Lelouch). Cependant seuls les techniciens sont restés avec Slon. La véritable formation de Slon est née de l’expérience du groupe Medvekine lors de la grève de Rhodiaceta. Marker, Mario Marret et Antoine Bonfanti participèrent à la formation de ce groupe. En décembre 1967, il était devenu évident avec la prise de conscience des ouvriers de Besançon que le véritable cinéma prolétarien ne pouvait être l’œuvre que des prolétaires eux-mêmes. L’expérience du tournage de À bientôt j’espère et l’autocritique qui en suivit, donne naissance à l’équipe de cinéastes ouvriers de Besançon: le groupe Medvekine. Sur le plan de la diffusion Slon se propose d’assurer une certaine continuité de la production.
Objectifs
Slon est né d’une évidence: que les structures traditionnelles du cinéma constituent en elles- mêmes une censure plus lourde que toutes les censures. La nécessité de poser le problème de la production cinématographique sur une base coopérative et « parallèle » a conduit à faire vivre plusieurs expériences et à créer les conditions d’existence d’une aide concrète et d’une plateforme commune. Slon se veut donc un outil, qui se définit par ceux qui y participent concrètement.
Principales activités
En plus de son intervention au niveau de la production Slon a mis sur pied un réseau de diffusion de ses films et de films produits par d’autres groupes sur des situations étrangères à la France, mais en concordance de luttes, que ce soit en Europe, en Amérique ou dans le Tiers-Monde. En 1974, Slon devenait ISKRA, qui prend son nom du journal que dirigeait Lénine, mais qui veut aussi dire: Image, son, kinescope et réalisation audio-visuelle. ISKRA a choisi une définition de travail politique ouvert mais dont l’orientation entend commencer à ce préciser dans la pratique, son objectif est de travailler avec les militants et les organisations politiques de gauche, mais aussi de rejoindre un plus large public avec des films diffusés en salles commerciales.
Principaux films produits
Production de Slon:
- À bientôt j’espère (Mario Marret, Chris Marker, Pierre l’Homme), 16 mm, n&b, 43 min. La grève historique de la Rhodiaceta en mars 1967.
- Classe de lutte. Paul Cèbe, Bruno Muehl. Suite du film précédent par un groupe de militants. 16 mm, n&b, 37 min.
- Série du Magazine Nouvelle société. 16 mm, n&b, 10 à 12 min. ch. Produit par le groupe Medvekine de Besançon.
- Série On vous parle. 16 mm, n&b. Longueurs variés sur différents sujets concernant les affaires internationales.
- Le train en marche, 16 mm et 35 mm, n&b, 33 min. Alexandre Medvekine décrit son expérience du Ciné-train.
- Le bonheur. A. Medvekine 16 mm et 35 mm, n&b, 70 min. Un chef d’œuvre curieusement oublié depuis 1934. version française réalisée par Slon.
- La bataille des dix millions. Film de montage par C. Marker, 16 mm, n&b, 58 min. L’extraordinaire « discours-autocritique » de Fidel Castro le 26 juillet 1970.
- La sixième face du Pentagone. Marker, Reichenbach, etc. 16 mm, coul, 27 min. La marche d’octobre 1967 sur le Pentagone.
- Version française de La première année de Patricio Guzman. Une année dans le Chili d’Allende.
Groupe Iskra:
- Scènes de grève en Vendée. 16 mm et 35 mm, coul. 20 min. Collectif. Sur la grève des chemisières de Cerisay.
Bibliographie
- Cinéma 70, no: 151, décembre.- « Politique et cinéma ».
- Nouvel Observateur 1970 (?).- « La Caméra à l’usine ».
- L’Idiot International. Juillet 1970,- « Pellicule au Poing ».
- Cinéaste. Vol: 5, No: 2, « Working Class Cinéma in France ».
- Sight and Sound. Spring 73.- « Slon ». Time Out, March 3-9, 1972, « Work in Progress ».
- Les lettres françaises. 18-24, Nov. I970.- « Slon/Medvekine ».
- Le Monde diplomatique. Mai 1974,- « Iskra, les raisons d’une étincelle ».
- Politique Hebdo, 4 février I971.- « Un cinéma de lutte ».
Unicité
(Unité cinéma, télévision, audio-visuel). 50 rue Edouard Vaillant, 93170 Bagnolet. tél: 858.82.00. (J André Fieschi: prod.; Bernard Eisenschitz: diffusion.)
Origines et historique
Le « groupe » a d’abord porté le nom de Dynadia au moment de sa fondation après les grandes grèves de mai-juin 68. Il rassemble des gens d’image (cinéastes, hommes de télévision, photographes, graphistes etc.) dans le but fondamental de servir par ses moyens propres, la propagande du Parti communiste français.
Objectifs
Après mai 68, et face à la confusion qui régnait, les militants cinéastes membres du PCF étaient convaincus de la nécessité de faire des films axés sur des solutions et des propositions, bref sur la politique du Parti. Pour ce il fallait former, et structurer un appareil qui joue ce rôle sur le plan audio-visuel. Dynadia, puis Unicité maintenant, effectuent de la recherche audio-visuelle au service de la propagande, produit des films des vidéos pour le PCF et autres organisations de gauche en France.
Principaux films produits
- Vivre mieux, changer la vie (sur le programme commun).
- Lip, réalités de la lutte. Pourquoi la grève. Paul Séban.
- L’histoire vivante (un hommage à la Commune de Paris).
- La CGT en mai 1968. Paul Séban.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Le groupe diffuse ses films dans les assemblées, réunions syndicales et aussi alimente certains groupes en films. Quelques titres diffusés: La vie est à nous de Jean Renoir (1936), Prisons (un reportage photographique clandestin fait dans les prisons de Carabanchel en Espagne).
Bibliographie
- Cinéma 70 déc. no: 151.- « Le groupe Dynadia ».
- Image et son, no. 266, déc. 72. Journal du Festival de Leipzig 1974,-Entretien.
Unité de production cinéma Bretagne
(U.P. C.B.) 13 rue Jean Beausire, 75004 Paris. Tél: 887.46.87. (dir: René Vauthier) (Bois Sauvage. Plomélin 29. France).
Origines et historique
Fondé par le cinéaste René Vauthier au début de 1971.
Objectifs
L’unité veut que la population bretonne participe au travail du groupe qui voudrait être un des modes d’expression d’une réalité régionale. L’unité a pour but de donner aux habitants d’une région particulièrement défavorisée de France, les moyens de montrer, en s’aidant de l’image ce qu’ils sont et ce qu’ils souhaitent devenir.
Principales activités
L’Unité a déjà réalisé quelques films de longs métrages de même que des courts métrages, des films-enquêtes, des films éducatifs, des montages audio-visuels.
Principaux films produits
Avoir vingt ans dans les Aurès. 35 mm/16 mm, coul, 90 min. René Vauthier. L’histoire d’un groupe de jeunes Bretons qui s’est constitué en commando de chasse durant la guerre d’Algérie.
Bibliographie
- Le Monde, 16 avril 1971,- « Une expérience originale de décentralisation ».
- Écran 72. Mai, No: 5.- « De la Bretagne aux Arès ».
MK2
(Prod. Diff.) 55 rue Traversière, Paris 75012. tél: 307.92.74. – 307.89.61. (Marin Karmitz, Maurice Brover, Evelyn July).
Origines et historique
MK2 a tout d’abord existé en tant que groupe de production, pour le tournage de Camarades. Autre groupe issu des réflexions des États généraux du cinéma en mai 68, celui-ci dirigé par Karmitz a senti le besoin de rapprocher son travail de celui de la société, de celle des travailleurs. Dès le départ le groupe a choisi de travailler pour ce faire dans le secteur commercial tentant d’y réaliser une pénétration sur la base d’une praxis politique.
Objectifs
Sur le plan de la production de films MK2 vise les objectifs suivants: provoquer des discussions, sur une échelle la plus large possible à partir d’options fondamentales tout en montrant et en explicitant les luttes des travailleurs en France.
Principales activités
Les conclusions de l’expérience double de Camarades et de Coup pour coup ont démontré que pour continuer à pouvoir produire des films révolutionnaires en France aujourd’hui il importe de mettre sur pied un réseau de distribution commercial permettant de les rentabiliser. Il importe donc de sortir de « l’aire groupusculaire », et de rejoindre tout autant un public plus large à travers les circuits des salles traditionnelles. Il importe aussi pour MK2 de briser la distribution monopolistique dominée par les grandes firmes. En 1973 MK2 Diffusion commence à programmer une salle du Quartier Latin (Studio de la Harpe) avec des films comme Il ne suffit plus de prier d’Aldo Francia et La première année de Patricio Guzman. A l’aspect production, MK2-Diffusion vient donc apporter un appui et se propose d’utiliser les films politiques qui montrent les luttes populaires des peuples du monde qui peuvent servir les luttes populaires en France.
Depuis le début 74, MK2 a complété son opération diffusion par l’acquisition et l’organisation de trois salles de cinéma près de la Bastille à Paris. Les « Cinémas du 14 juillet » programment régulièrement des films français et étrangers qui montrent, explicitent et informent sur les luttes en cours. Une librairie et des publications complètent la documentation. D’autre part MK2 diffuse ses films dans les circuits 16 mm, dans les milieux militants, et travaille présentement à la formation d’un réseau de salles indépendantes en province.
Principaux films produits
- Camarades. Marin Karmitz. 35 mm, coul, 90 min (aussi 16 mm). Yan, jeune travailleur des Chantiers navals de Saint-Nazaire, décide de monter à Paris espérant y trouver un travail de bureau. A Paris il trouve d’abord le chômage, avant de se retrouver à l’usine chez Citroen. Confronté à la répression patronale il prend peu à peu conscience de la lutte de ses camarades de travail.
- Coup pour coup. Marin Karmitz. 35 mm, coul, 90 min (aussi en 16 mm). Des femmes dans un atelier de confection, décident de répondre coup pour coup à l’oppression dont elles sont victimes. La réaction du patron est immédiate: licenciement des meneuses. Pour obtenir la réintégration, ces femmes vont s’unir et se battre farouchement.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
- Le courage du peuple de Jorge Sanjinés;
- Chili terre promise de Miguel Littin;
- Quand le peuple s’éveille, collectif;
- Attica de Cinda Firestone;
- El tigre salto y mato de Santiago Alvarez;
- Le charbonnier de Mohamed Bouamari;
- L’ennemi principal de Jorge Sanjinés.
Bibliographie
- Écran 73. no: 20, déc.- « Cinéma militant en France ».
- Cinéaste. Vol: IV, No: 2, Fall 70.- « Towards a Proletarian Cinema ».
- Cinéma Québec, avril-mai 74.- « Transformer la diffusion ».
- Documents, brochures et catalogues de MK2 Diffusion.
Italie
Centro cinematografico documentazione proletaria
Via Arrigo Davila 61/3. 00179 Roma. tél: 79.44.187. (resp: Roberto Aristarco).
Objectifs
Groupe fondé à Gênes à la fin de 1968/début 1969 par des étudiants de l’Université. Le travail de production du groupe est né de l’exigence et du besoin de contre-information au sein de la classe ouvrière au niveau et au moment des luttes (luttes ouvrières, estudiantines, ou de quartier) et de confronter les contradictions internes de la lutte et de la situation sociale en générale.
Principales activités
Production en 16 mm principalement, diffusée entre les groupes et au sein du travail politique du groupe même.
Principaux films produits
- Répression à Gênes. 16 mm, n&b. (?) collectif. La dénonciation et l’arrestation d’ouvriers et d’étudiants telle qu’elle s’est déroulée après un complot entre la police et les fascistes.
- La cita dei padroni. 16 mm, n&b, 28 min. collectif. Une dénonciation de la ville capitaliste, à travers des moments de lutte spécifiques à Gênes.
- Quante belle figlie. 16 mm, n&b, 20 min. Documents d’actualité et scènes de la vie quotidienne montrent le discours sur le fascisme.
- L’imperialismo, particolare stadio del Capitalismo. 16 mm, n&b, 40min. Titre explicite.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Le groupe diffuse des films comme: Madina Boede José Massip sur la Guinée-Bissau; Hanoi mardi 13 de Santiago Alvarez; ainsi que des documents audio-visuels (montage, diapositives etc) sur différents sujets d’actualité.
Bibliographie
- Bianco Nero. No: 7/8, juil-août 1973.- « Esperienze di cinema militante », (1968-72).
Centro documentazione cinema elotta diclasse
Via Tasso 161, Rome.
Objectifs
Constitué à partir des dissidents du groupe Colletivo Cinema Milittante de Rome, et devenu autonome à partir de 1970. Fut d’abord un groupe qui choisit comme option de travail la reconnaissance des thèmes sur lesquels le groupe allait travailler, tant sur le plan de la distribution que de la production. Son but: tenter de faire un rapprochement plus rationnel entre les réalités qui donnent naissance aux films et celles où évoluent les militants.
Principales activités
Le groupe a d’abord réalisé des montages de diapositives, et s’est ensuite donné des moyens de production en propre ou qui lui sont facilement accessibles. Il possède des équipements de doublage.
Principaux films produits
- San Basilio. 16 mm, n&b, 20 min. Collectif. Un document de contre-information sur la lutte des habitants d’un quartier « dortoir » de Rome pour une rationalisation des transports en commun. Comment cette lutte sert de mobilisation pour aborder des problèmes plus globaux.
- Valpreda è ennocente. 16 mm, n&b, 55 min. Collectif. Le film tente de démontrer comment le cas Valpreda fut utilisé par l’État afin de créer des tensions au sein du mouvement de gauche en Italie et de le discréditer auprès du public.
Cinegiornali Liberi
(Activités discontinuées? Sans adresse connue).
Origines et historique
L’idée, ou la notion de ces Cinegiornali est née d’un projet de Cesare Zavattini annoncé dans la région de l’Emilie-Romagne à la fin de 1967. Il s’agissait de réunir le matériel qui serait tourné par toutes les personnes qui possèdent une caméra cinématographique, et selon une structure souple et efficace, de faire de ce tournage des Actualités « libres ». Dans la région « rouge » le projet fut accueilli avec enthousiasme. Il relançait l’idée de Vertov et de l’Homme à la caméra. A Rome il fut endossé par plusieurs cinéastes engagés. Dès 1968 un Centre d’organisation des Cinegiornali s’organise d’abord à Reggio mais il se déplace très vite sur Rome.
Objectifs
La constitution des Cinegironali se veut donc tout d’abord une contribution à la formation d’une opinion publique plus autonome, plutôt que comme un mouvement pour la libération du cinéma. Ses options sont doubles: 1- revaloriser l’image en déclin de l’intellectuel comme interprète de la société; 2- la dénonciation des conditions oppressives d’existence de la production et de la circulation culturelle en Italie, et principalement le cinéma.
Principales activités
En 1968 les Cinegiornali réalisent leurs premiers documents à Rome, Bologne, Parme, Turin, etc. Les thèmes sont divers: la manifestation d’un cinéma pauvre à Bologne, un meeting maoïste à Turin, ou une expérience de cinéma fait par des enfants. Fin 68 des participants au Cinegiornali décident de réaliser des documents sur les luttes des travailleurs de la région romaine et du Lazio. Plusieurs films sont ainsi réalisés par divers cinéastes. Son action se poursuit jusqu’en 1970 où les Cinegiornali interrompent leur activité par la publication d’un manifeste sur le rôle des régions dans la nouvelle structure du cinéma italien, lors du Festival de Poretta Terme.
Principaux films produits
- Appolon una fabbrica occupata. 16 mm, n&b, 70 min (aussi en super 8), Ugo Gregoretti. Réalisé en collaboration avec le groupe Unitelefilm.
- Roma Brucia ». 16 mm (??) G. Ferrara. Parallèle entre le Mai français et la situation stagnante en Italie. La majorité des Cinegiornali sont d’une durée de 5 min à une heure. Ils couvrent plusieurs sujets mentionnés dans ces lignes.
Bibliographie
- Bianco Nero. No: 7/8, juil-août 1973.- « Esperienze di cinema militante ».
Cinegramma
Via Caradosso 6. Milano. tél; 86.08.39. (resp.: Alberto Farassino).
Objectifs
Groupe formé vers la fin de 1971 sur la base d’un programme de recherches ayant trait au « statut du cinéma » à sa spécificité et à ses rapports avec les autres activités de la société. Groupe d’étude et d’intervention qui organise des projections de films, des débats publics, des textes, et des documents.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Collettivo Cinema militante
Via Passalacqua 6, Torino. tél: 54.92.53. (resp: Gianfranco Torri.)
Origines et historique
A commencé à fonctionner début 1969 sur la base des expériences concrètes de diffusion du Mouvement étudiant de Rome d’une part, et de l’autre, des travaux de documentation et de ré flexion d’un groupe fonctionnant à l’intérieur de la revue Ombre rosse de Turin. Cette rencontre et la formation du collectif sera le point de départ d’une activité « alternative » concrète particulièrement sur le plan cinématographique et sur celui du contrôle de l’information sur les luttes et le débat politique er général. Le Mai français, les États généraux du cinéma à Paris, le Festival de Pesaro, la découverte du Cinema Novo brésilien et des travaux de Solanas, ont représenté par la suite et confirmé la possibilité pratique de l’option du Collectif.
Objectifs
Le groupe de Turin est en quelque sorte « l’avant-garde » du mouvement (il existe des C.C.M. à Bologne, Florence, Milan, Gênes et à Padou) ce rôle de « leader » provient de la composition même du groupe turinois qui est formé de membres ayant une expérience plus directement liée au cinéma et aux problèmes politico-culturels. Objectifs de base des collectifs sur le plan de la production: ceux qui font les films doivent être « dans » la lutte si l’on veut utiliser la caméra comme outil pour généraliser cette lutte; ceux qui font les films doivent être « dans » le cinéma; le CCM ne croit pas à la théorie qui veut mettre les caméras dans les mains des ouvriers.
Sur le plan de la diffusion, deux options de base caractérisent le travail: négation pratique du film comme spectacle; utilisation du film comme instrument de débat.
Principales activités
Les activités du Collectif sont très diverses mais se résument ainsi: un travail en situation, à partir des centres italiens où le CCM a un collectif de travail soit sur le plan de la production ou/et de la diffusion. Un travail théorique et une pratique suivis d’un bilan de l’entreprise composent la démarche des principaux projets, et déterminent la continuité. En général la diffusion s’est faite (et se fait) sur trois paliers: projections dans les universités; projections dans les milieux ouvriers; projections dans les sièges de quelques partis politiques.
Bibliographie
- Bianco Nero. Nos: 7/8, juil-août 1973.- « Esperienze di cinema militante » (sur le CCM p. 26 à 55).
- Cinema Nuovo. No: 220.- « Cronistoria del cinema militante in Italia (1962 à 1972) » par G. Torri. Ombre rosse, Nos 3/4.- « Cinema Militante ».
Lotta Continua/Circolo Ottobre
Via Mameli 51, Roma. tél: 58.91.358/58.91.495.
Origines et historique
L’expérience cinématographique de Lotta Continua a été amorcée en 1971 avec la production du film Il 12 Dicembre réalisé en collaboration avec Pier Paolo Pasolini. Le groupe retient comme aspect positif de cet expérience la création des réseaux du Circolo Ottobre qui prirent naissance à partir de la circulation de ce film. Ces « circoli » à caractère politico-culturel constituent la base de diffusion pour les films produits par le groupe.
Objectifs
Le but premier du groupe était de produire et de diffuser des films « esthétiquement » valables et qui devaient fournir une information politique immédiatement utile à divers militants. La seconde phase de l’expérience se fixa comme objectif celui d’intervenir dans les points chauds en tournant du matériel sur le ou les événements en question. Ce matériel devait être utilisé de façon immédiate un peu comme « tract » tout en restant provisoire et relativement souple. Ce matériel devait être tourné non pas par des cinéastes de l’extérieur du groupe mais par des militants directement actifs dans la lutte. Dans le cas où des cinéastes du groupe désiraient faire un film de contre-information plus structuré, ils avaient alors accès au matériel tourné précédemment sur le sujet ou le point chaud en question, pour y apporter une analyse plus fondamentale. Le but ici, n’étant pas de faire un cinéma soi-disant révolutionnaire, mais bien un cinéma, instrument d’intervention politique.
En outre les Circoli Ottobre ont occasionnellement organisé des projections dans des salles de cinéma normales.
Principaux films produits
- 12 DicembreP.P. Pasolini. 16 mm/35 mm, n&b, 110 min. Le carnage et la destruction étatique comme réponse ou réaction des patrons aux grandes luttes ouvrières.
- Spezziamo la catena ». 16 mm, n&b, 55 min. (collectif avec l’assemblée autonome de l’Alfa Romeo). Les luttes à l’Alfa Romeo.
- E Nua ca simu, a forza du mundu. Anna Lajolo, Alfredo Leonardi e Guido Lombardi. 16 mm, n&b, 60 min. Reconstruction d’un « homicide blanc »: les causes et la mort d’un ouvrier victime de l’immigration interne.
- La fabrica aperta. (en collaboration avec le CCM de Turin), 16 mm/8 mm, n&b, 25 min.
Bibliographie
- Bianco Nero. Nos: 7/8 juil-août 1973.- « Esperience di cinema militante ».
- Quaderno informativo. No: 23.- « 7e Mostra internazionale del nuovo cinema Pesaro 1971 ».
- Ombre rosse. Nos 3/4.- « Cinema militante ».
Unitefilm
Via degli Sprovieri 14, 00152 Roma, tél: 58.86.26. (rel. ext: Paola Scarnati).
Objectifs
Comme l’Unicité en France, Unitelefilm est l’organe de production et de diffusion de matériel et de documents audio-visuels du Parti communiste italien. Il a été fondé vers 1962. Ses buts sont d’appuyer, d’informer et de documenter sur le plan audio-visuel, les politiques du Parti et de soutenir les luttes ouvrières par des documents, des projections, des débats. Ses activités regroupent plusieurs personnalités du monde cinématographique italien. Gian Maria Volonté, Carlo Lizzani, Ugo Gregoretti écrivent et réalisent plusieurs documentaires pour l’organisation. Plusieurs autres cinéastes italiens y réalisent des films sur différents sujets. Déjà, avant même que n’existe l’Unitelefilm en 1949, Carlo Lizzani réalisait le premier film militant italien (aujourd’hui encore distribué par Unitelefilm) Nel mezzogiorno qualcosa e’cambiato, un document sur le Sud italien, sorte d’enquête cinématographique, la première réalisée sur la région dans l’après-guerre.
Unitelefilm compte dans son catalogue des films réalisés dans le cadre de son activité par: Bertolucci, Leonardi, Lombardi, Lajolo, Ferrara, Scola et autres.
L’organisation participe à certains travaux théoriques sur le plan cinéma. La diffusion des films se fait principalement dans les réseaux de l’A.R.C.I. et des maisons du peuple du parti à travers le pays. L’ARCI est constitué de centres culturels et sociaux, et constitue un réseau organisé, structuré et d’un potentiel important pour la diffusion de documents de contre-information. En outre Unitelefilm diffuse les productions du Terzo Canale, groupe formé de cinéastes qui parmi leurs actions, avaient pendant un certain temps organisé, à partir d’un camion avec écran et appareils de projection, des projections dans les rues, lors de manifestations. Unitelefilm réalise également des versions de films étrangers utiles sur le plan national.
Principaux films produits
Unitelefilm publie un catalogue annuel qui contient près de 200 titres de films produits par l’UTF, le Terzo Canale, le groupe de propagande du PCI, et plusieurs groupes indépendants: Cinegiornali Libero, Comitato cineaste italiani contro la Repressione, etc.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Unitelefilm distribue ses propres productions de même que celles d’autres groupes et d’autres pays. Le catalogue comprend des films sur: les problèmes italiens, les problèmes urbains, des usines, des paysans, et des régions, sur les situations internationales; des témoignages sur le mouvement ouvrier italien; la lutte antifasciste; les traditions populaires; des films sur l’art; plusieurs des grands classiques soviétiques; et quelques films des pays socialistes qui trouvent peu de distributeurs en Italie: films de Jancso, Zoltan Fabri, et quelques films cubains.
NOTE:
Comme ailleurs, les contradictions italiennes étant tout autant spécifiques, nous ajoutons à cette liste quelques adresses utiles d’autres groupes, associations et individus qui sont autant de points de référence dans la démarche actuelle. Au delà de leurs contradictions propres ils peuvent aider la continuité du mouvement actuel.
San Diego Cinematografica
Via Cesare Beccaria 94. Rome, tél: 31.83.42.-31.80.26 (dir: Renzo Rossellini.)
Film Studio
70 Via Delgi Orti d’Alberti. Rome, tél: 65.04.64 (dir. Adriano Apra.)
Video Base
Via Satrico/00183 Rome, tél: 756.08.80. (A. Leonardi, A. Lajolo, G. Lombardi.)
Norvège
Norsk Filmsenter
Box 59. Blindern. Oslo 3. tél: 46.98.67. (resp: Eva Mannseth).
Origines et historique
Groupe fondé en 1972 dans le but de refondre les rapports entre les travailleurs du cinéma et le public. Principalement un groupe de diffusion. Le groupe compte environ 90 membres. Les films sont déposés par les cinéastes membres. Le groupe diffuse environ une trentaine de films en 16 mm.
Principales activités
Le groupe diffuse des films norvégiens, suédois, quelques films français, et des films allemands. En outre il diffuse plusieurs films sur la situation en Amérique latine (Colombie et Chili en particulier).
Le groupe participe à l’élaboration de l’enseignement du cinéma et de ses techniques dans les écoles. Plusieurs des membres présentent des films et donnent des cours d’introduction aux techniques du film.
Bibliographie
- Fant. no. VI/3.-23-72.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Pays-Bas (Hollande)
Cineclub
P.O. Box 1626. Amsterdam, tél: (020)-45. (Bep. Bremer; Ad Van Praag.)
Origines et historique
Créé en 1966 à Amsterdam, par un groupe d’étudiants reliés pour la plupart au mouvement Provos. Au début il s’agissait de « casser » la censure et de « briser » les habitudes d’un public trop bourgeois. A l’époque aucun film politique ne pouvait passer en Hollande. Le Cineclub organisait des projections périodiques pour y présenter des films de contre-information. Le premier de ces films fut Le ciel et la terrede Joris Ivens. Non seulement ces films furent montrés devant des milliers de personnes mais ils obligeaient les journaux à en parler et plus tard les pressions exercées sur certaines chaînes de TV permirent de faire passer ces films à la télévision. Très vite d’autres villes en Hollande formèrent des Cineclubs mais ces circuits restaient accessibles surtout aux étudiants et aux gauchistes. En 1968 le Cineclub d’Amsterdam décida d’organiser une structure pour lui permettre d’importer d’autres films, et de les diffuser non seulement dans son circuit, mais aussi dans les écoles, les clubs de jeunesse, et dans les groupes communautaires. Le rôle des Cineclubs diminua et la circulation des films ainsi importés et diffusés se rationalisa au profit d’un auditoire plus large, et plus varié. Très vite des contacts furent par la suite établis avec le U.S. Newsreel et les États généraux en France, et Cineclub s’engagea dans la production de films collectivement. Le premier fut sur l’occupation de l’administration de l’université. Il fut réalisé et diffusé en collaboration avec les étudiants, les travailleurs et le peuple d’Amsterdam. Les projections étaient suivies de débats. L’action et l’organisation de Cineclub a permis de se situer comme groupe de pression afin de changer la nature de la diffusion et l’éventail de films offerts par la télévision en Hollande.
Objectifs
Les buts du Cineclub ont toujours été définis par la pratique. Le groupe n’utilise pas que le cinéma dans son travail, mais aussi le cinéma, dans le but d’acquérir une plus grande efficacité. Se veut maintenant de plus en plus un groupe d’intervention sociale qui travaille principalement en milieu ouvrier avec les jeunes travailleurs. Une grande importance est par ailleurs accordée aux luttes dans le Tiers-Monde, et son incidence sur les luttes en Europe.
Principales activités
Parmi ses activités le Cineclub a organisé une école libre pendant une semaine, où des leçons, des films et des discussions ont fait l’objet d’une expérimentation de décloisonnement. Une Semaine de la liberté à Amsterdam. Cineclub a également importé en Hollande le film de Karmitz Coup pour coup et a réalisé une version en néerlandais pour diffusion politique de même qu’il a organisé la sortie commerciale du film dans plusieurs villes. Son action a été particulièrement efficace dans les luttes urbaines, surtout dans le Jordaan d’Amsterdam: un quartier populaire menacé de « rénovation » par les entrepreneurs de la ville. Cineclub a de plus organisé plusieurs Week-ends de films politiques à Amsterdam et ailleurs en Hollande.
Principaux films produits
- Maagdenhuisfïlm. (collectif) 16 mm, n&b, 55 min. L’occupation des bâtiments de l’administration de l’Université d’Amsterdam au temps des Provos.
- Iroek, Het Kind van de Rekening. (collectif) 16 mm, n&b, 50 min. A travers le portrait d’un jeune garçon du Jordaan, le film retrace le portrait de ce quartier populaire d’Amsterdam.
- Jordaanfilm (collectif) 16 mm, n&b, 50 min. Documentaire de contre-information sur le quartier du Jordaan et les actions populaires menées pour sa conservation.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Dans un intéressant catalogue ponctué par des caricatures de Siné (extrait de CIA) le Cineclub offre une sélection de films de Newsreel, des collectifs italiens, des États généraux de Mai 68, des films cubains, et une collection de films de l’Amérique latine de court et de long métrages. Des films de Félix Green sur l’Indochine, de Joris Ivens, des films du FLN Vietnam, les films de Sanjinés, Solanas, Rios, des films sur la Palestine, le film de Tshushimoto sur Minamata, des documentaires sur la Chine de Félix Green, la majorité de ces films sont disponibles en 16 mm. Quelques titres en 35 mm.
Bibliographie
- Politique Hebdo, 16-ll-72.- « La Semaine de la liberté ».
- Time Out, Londres, mars 72.- « Amsterdam Cineclub ».
- Cineclub Filmboek (Catalogue de films).
Fugitive Cinema Holland
Nicolaas Maesstraat 68. Amsterdam, tél: (020) 76.43.20. (resp. Willum Thijssen).
Het Vrij Circuit
Rozengracht 101-103. Amsterdam. Tél: (020) 25.24.23. (resp: Gerrard Verhagen).
Origines et historique
D’abord formé vers la fin de 1971 dans le but de distribuer les films du Fugitive Cinéma de Anvers, en Hollande et ailleurs en Europe du Nord, Fugitive a poursuivi un travail de réflexion sur les structures capitalistes du cinéma en collaboration avec un groupe de la revue Skrien (Reel Film). L’acquisition de nouveaux films à caractère socio-politique, pour diffusion à la fois commerciale et non-commerciale, a mené à l’élaboration du Vrij Circuit, qui considère comme « réseau libre » tous les utilisateurs et les diffuseurs de films engagés. Un travail de recherche et de réflexion politique est venu compléter ce travail sur le plan et de la diffusion et de la production.
Objectifs
Het Vrijcircuit est un système économico-social pour distribuer et projeter des films… Comme dans l’industrie capitaliste les moyens de production sont aux mains d’un petit groupe, ce fait n’est pas sans conséquences sociales et politiques. Le « circuit libre » a donc pour but de stimuler la consommation non commerciale, la projection et la production des films… L’accent est mis surtout sur les films d’intérêt politique éducatif et artistique. À travers la continuité de Fugitive (dist), Vrij Circuit (expl), et de la revue Skrien (critique/théorie), le groupe entend contribuer à la conscientisation du public dans une perspective d’évolution vers la société socialiste.
Principales activités
Le Vrij Circuit est donc omposé de trois organisations: Fugitive Holland qui diffuse/distribue des films de long et court métrage en 16 mm (parfois 35 mm) à la fois pour le Vrij Circuit et dans d’autres secteurs: collèges, universités, groupements politiques, associations, syndicats etc. La revue Skrien qui réalise en collaboration des documents critiques et théoriques sur le cinéma, la politique, et les structures du cinéma en général. Le Vrij Circuit se voudrait, au niveau fonctionnel, le regroupement et/ou la rencontre des groupes ou associations de « consommateurs » qui utilisent le film. Ce regroupement pourrait rationnaliser les acquisitions et la diffusion des films, en déterminant mieux les besoins et l’utilité des films.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Films de long et court métrage. Catalogue de Fugitive Tout va bien, J.G. Godard; Strat gia del ragno, Bernardo Bertolucci; Othon, J.M. Straub; Sambizanga, Sarah Maldoror; Mandabi, Ousmane Sembene; Ole Dole Doff, Jan Troell; El primer ano, Patricio Guzman; Le charbonnier, M. Bouamari; Kashima Paradise, Yann Le Masson/Benie Deswarte; Les mille et une mains, Souhal Ben Barka; La semillas de la aurora, collectif Montevideo; La salamandre, Alain Tanner; Paranoïa, Adriaan Ditvoorst; Valparaiso mi amor, Aldo Francia, Les dupes, Tewfik Saleh; plusieurs courts métrages de contre-information, expérimentaux, documentaires. Fugitive distribue également certains films dans d’autres pays européens.
Bibliographie
Documents distribués par le Festival de Nyon, oct. 1973. Skrien Mag. No: 37/sept 1973. Skoop Mag. Vol: IX, no: 3, août 1973. Catalogue de Fugitive Cinéma 1974.
Films for Social Change
Rijksuniversiteit te Utrecht, Sociologisch Instituut. Heidelberglann 2, de Uithof, Utrecht, tél: (030) 53.18.68. (Leonard M. Henny).
Origines et historique
(Voir historique du groupe section USA)
Objectifs
Les buts du Bureau européen, sont de représenter les films et les cinéastes américains et latino-américains en Europe d’une part, et d’autre part de pouvoir aider les cinéastes européens à trouver une distribution pour leurs films aux U.S.A.
Principales activités
En plus de distribuer les films des cinéastes américains qui travaillent avec la Coop, le groupe hollandais produit quelques films en collaboration avec l’Université d’Utrecht et traitant de sujets et/ou problèmes hollandais. La production récente s’est particulièrement consacrée à cerner les problèmes des jeunes travailleurs en Hollande. Sur le plan diffusion, le groupe tente de regrouper quelques films pour en faire des programmes thématiques: écologie, sociologie, résistance urbaine, Tiers-Monde et mouvement de libération, mouvement de protestations aux U.S.A. etc.
Principaux films produits
- Films produits en Hollande: Where Have All The People Gone? collectif. 16 mm. 30 min, coul. Le film retrace quelques-unes des actions menées par les groupes de résistance à des projets de « rénovation » urbaine. Il analyse les actions qui ont réussi et celles qui n’ont pas réussi.
- Do You Still Believe It?collectif. 16 mm, n&b, 20 min. Un document sur les conditions de travail et de vie des jeunes ouvriers.
Bibliographie
- Films for social change in Europe. Status report. Publié par le groupe.
- Catalogue et documents publié par Films for Social Change, Hollande.
- Document on Alternative Medias, par L. Henny pour les Rencontres de Montréal 74.
Portugal
Animatografo
Escadinhas da Achada No. 10, 3° Esq. Lisbonne, 2. tél: 87.33.91. (Antonio da Cunha Telles).
Principales activités
Groupe de diffusion qui a mené une action concertée dans le Portugal d’avant avril 74 dans le but de changer la nature et les restrictions sur le plan de la diffusion des films. A diffusé plusieurs films du Tiers-Monde au Portugal ainsi que plusieurs films progressistes venus de pays européens et américains; des films de Rocha, Bertolucci, Tanner, Oshima, Bergman. Arcand, Handwerker.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
OCerco, Meus amigos de A.C. Telles; Vilarinho das fumas, Antonio Campos; O Mal-Amado, Fernando Motos Silva; films sur le mois d’avril 74.
Royaume-Uni
Berwick Street Film Collective
7-9 Earlham St. London.W.C. 2. tél: 240.23.50. (collectif: Scott, Karlin, Trevelyan, Mordaunt).
Origines et historique
Groupe collectif de travail formé en 1968. Plusieurs des membres du groupe ont eu une expérience de travail dans le domaine de « l’agit-prop »: tournage rapide et montage sous forme d’actualité de grèves, d’actualités, de démonstrations etc., dans un but de contre-information. Le groupe s’est formé dans le but d’apporter une réflexion plus rationnelle sur le cinéma par rapport à une pratique et à une théorie sur une pratique politique du cinéma. Le but est de travailler sur des films plus analytiques, sur des documents plus réfléchis.
Objectifs
Réaliser un travail sur le plan critique et théorique par rapport au cinéma et sur un plan plus pratique ré-examiner les rapports entre cinéastes et le mouvement des travailleurs et le mouvement socialiste en général.
Principales activités
Les activités du groupe sont principalement orientées vers la production et les problèmes d’organisation matérielle et politique de cette production. Un des objectifs a été d’établir des services de montage pour le groupe de même que pour rendre ces services accessibles à d’autres groupes de cinéma politique.
Principaux films produits
- The Hour Before Dawn. Richard Mordaunt. 16 mm, 100 min, n&b. Film tourné en Irlande du Nord entre juillet 1969 et juillet 1973. C’est une chronique quotidienne sur l’émergence du mouvement socialiste, un mouvement qui se veut la contre-partie de la violence de l’impérialisme britannique. C’est un film sur la nécessité de la survivance d’un peuple et sa détermination à combattre l’oppression.
Bibliographie
- Screen. Winter 1972/73.- « Left Film Distributors ».
Cinema Action
35a Winchester Rd., London. N.W.3 tél: 586.27.62. (Gustav Lamche).
Origines et historique
Groupe « agit-prop » formé en 1969 par des ouvriers des secteurs de la métallurgie, des transports, des postes, des maçons et autres, dans le but de créer un collectif de travail cinématographique. Il s’agissait pour le groupe de filmer des exemples typiques de la lutte des ouvriers et de faire circuler les films parmi les organisations ouvrières aux prises avec des conflits identiques.
Objectifs
Réaliser des films pour les organisations syndicales et réunir les conditions pour les projeter pendant les manifestations, réunions, grèves, assemblées etc. Appuyer cinématographiquement par le tournage et le montage de « tracts » filmés, les différentes actions du mouvement ouvrier.
Principales activités
Le groupe a tourné 25 films jusqu’à présent, qui ont été montrés dans les circonstances citées plus haut. Chaque membre de Cinema Action doit travailler un jour complet par semaine sur un projet. Les membres ne peuvent s’adonner au cinéma que pendant leur temps libre et sur une base collective. Le projet est présenté à une réunion et le tournage et le montage sont faits collectivement. Au début le groupe ne tournait que des cinétracts. Maintenant avec l’appui des syndicats, le groupe tourne des films plus longs qui recoupent d’autres sujets d’actualité politique.
Principaux films produits
- Arise Ye Workers. 16 mm, n&b, 23 min. Un mouvement de masse des travailleurs s’oppose à la loi anti-grève des dockers à Londres. Le mouvement de solidarité conduit les autorités à relâcher les leaders emprisonnés par les autorités.
- The UCS Struggle. 16 mm, n&b, 23 min. Un film sur l’occupation des chantiers navals de la Clyde en Écosse.
- People of Ireland. 16 mm, n&b, 105 min. Dans un secteur de London Derry « libéré » les travailleurs réclament une république socialiste. Les barricades sont détruites, mais la lutte continue.
Bibliographie
- Journal du Festival de Leipzig 1973.
- Journal du Festival de Leipzig 1974.
Liberation Films
6 Bramshill Gardens. London, N.W. 5.1 J.H. tél: (01) 263.06.13 (resp.: Tony Wickert).
Origines et historique
Formé en juillet 1970, Liberation Films a d’abord pris en mains les films du groupe américain Newsreel que le groupe Angry Arts (fondé par des Américains expatriés) avait d’abord fait circuler en Angleterre. Puis lors de la conférence des groupes de diffusion anglais (Other Cinema, Politkino, Cinema Action) en 1972, Liberation Films se transforma en un groupe d’action conseil au niveau de la production, distribution et projection des films. Il s’agit d’un groupe de production/diffusion à caractère non lucratif.
Objectifs
Le groupe entend produire et diffuser des films pour les enseignants, conférenciers, travailleurs communautaires, et organisateurs militants politiques dans le but de: 1- aider les gens à mieux comprendre la société et la communauté dans laquelle ils vivent; 2- de soulever les questions du contrôle et de la responsabilité dans cette société; 3- faire connaître et rendre accessible l’information et la connaissance sur les pays qui cherchent l’auto-détermination; 4- aider les gens à reconnaître les forces et les pouvoirs qui contrôlent leur vie de façon à les conscientiser dans le sens d’une libération qui doit être le point de départ d’une société autonome et socialiste. Ce but d’informer et de provoquer des débats et une action devrait contribuer à une meilleure participation entre les gens qui veulent participer aux affaires de leur société et de leur communauté.
Principales activités
Les films produits et/ou diffusés par le groupe le sont dans une perspective d’intervention dans le processus historique en cours. Les actions ou l’activité du groupe sont envisagés comme une sorte d’outil. Plusieurs secteurs dans plusieurs domaines utilisent les films de Liberation Films. Les films produits et/ou diffusés touchent les centres sociaux ou communautaires, les enseignants, les groupes d’étudiants au niveau collégial et/ou universitaire, les groupements politiques, les groupements cinématographiques, et les groupes régionaux.
Principaux films produits
- A Woman’s Place. 16 mm, n&b, 30 min. Un documentaire sur l’évolution du mouvement de libération de la femme au Royaume-Uni.
- All You Need’s an Excuse. 16 mm, n&b, 10 min. Un film qui montre les activités d’un groupe d’action communautaire de North Hampstead.
- Something to Talk About. 16 mm, n&b, 45 min. Un film qui montre comment un enseignant utilise une série de films dans les classes de jeunes élèves.
- Starting to Happen. 16 mm, n&b, 45 min. Un film qui montre comment on a utilisé le vidéo portatif dans le but de catalyser une action communautaire dans un quartier sud de Londres.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
En plus de poursuivre la distribution en Angleterre des films du Newsreel, Liberation Films distribue des films du groupe Slon, les films de Félix Greene sur la Chine, des films de Santiago Alvarez, Emile de Antonio (In the Year of the Pig), Salt of the Earth de Biberman, Zéro de conduite de Jean Vigo et un film de Kwatee Nee Owo sur les trésors de l’art nègre cachés par le British Museum: You Hide Me.
Bibliographie
- Screen, Winter, 1972-73.- « Left Film Distributors ».
- Catalogue de Liberation Films.
The Other Cinema
12-13 Little Newport St. London WC2H-7JJ. tél: (01) 734.85.08. (Nick Hart Williams, Andi Engel).
Origines et historique
La formation du groupe remonte à 1969, lorsque des cinéastes comme Albert Finney, Ken Loach, Richard Lester, Tony Garnett, Harold Pinter et Joseph Losey réunis dans le cadre des Rencontres des cinéastes britanniques, constatèrent que la situation de la distribution des films en Grande Bretagne était lamentable, et qu’en particulier les films progressistes des cinéastes du Tiers-Monde et d’autres pays occidentaux n’avaient pas leur place sur les écrans britanniques. Les cinémas de Londres en particulier, sont contrôlés par le monopole Rank/ABC, et le même monopole contrôle la distribution et une majorité des salles dans le reste de la Grande-Bretagne. L’impossibilité pour un cinéaste, un producteur ou un distributeur indépendant qu’il soit anglais ou étranger de percer ce monopole de fait, établi avec la conspiration des Majors américains, fut le motif de départ du groupe Other Cinema.
Le besoin de briser ou du moins de pratiquer certaines brèches dans ce monopole impliquait que les films présentés et défendus par le groupe soient différents, qu’ils soient au service d’une idéologie différente de celle des monopoles. D’autre part la question des réseaux libres était fort débattue à ce moment en Angleterre et Other Cinema entendait mettre les films acquis au service des organisations qui utilisent le film dans une perspective socio-politique en même temps qu’il entendait mener un combat pour rendre ces films accessibles à un public plus large dans les salles de cinéma londoniennes.
En juillet 1973, le groupe Politkino, qui diffusait lui aussi une sélection de films à caractère politique s’est joint au groupe Other Cinema. Les films acquis par Politkino (dirigé par Andi et Pam Engel) étaient montrés jusqu’alors, à Londres dans le cadre des activités du Club Politkino et diffusé par la suite aux groupements politiques. Other Cinema est un regroupement à buts non lucratifs et diffuse des films en 16 mm et en 35 mm.
Objectifs
La diffusion et la projection de films à caractère politique (plus spécifiquement du Tiers-Monde) dans le but d’informer, d’éduquer et de permettre le développement d’une solidarité à tous les niveaux de la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme. Pour ce faire, pratiquer toutes les brèches possibles dans le but d’affaiblir le monopole de la distribution contrôlé par la MPEA et ses acolytes de toutes nationalités.
Principales activités
Les activités du groupe ont commencé par la présentation en salle à Londres du film de Pontecorvo: La bataille d’Alger, un film acheté par un distributeur et laissé sur les tablettes pendant plus de 4 ans. Présenté par Other Cinema le film a tenu l’affiche pendant 8 semaines au cinéma King’s Cross. Les activités de Other Cinema se sont par la suite orientées du côté de la présentation de films non distribués tout autant que des films acquis par le groupe. Des présentations de programmes spéciaux lors du Festival d’Édimbourg, une manifestation consacrée au cinéma latino-américain au Collegiate Theatre et au National Film Theatre, la présentation régulière de programmes au Collegiate ont contribué à faire connaître en Angleterre les films et un cinéma d’information et de réflexion qui était auparavant inaccessible à la majorité du public britannique.
La création de groupes et/ou de clubs à Bristol et à Birmingham ont également rendu accessible plusieurs de ces films au milieu urbain de ces villes industrielles. Publication de documentation, catalogues et information générale sur les films diffusés.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Le catalogue du Groupe Other Cinema/Politkino contient plus de 200 films, en 16 mm et en 35 mm. Certains films sont en diffusion non commerciale d’autres le sont pour distribution en salles.
Des films africains de Sembene: Emitai, Mandabi, La Noire de…; les films de J.L. Godard: Gai savoir, Pravda, Vent d’est; Pano ne passera pas de Ody Roos et Danielle Jaeggi; les films de J.B. Straub: Othon, Nicht Versöhnt, Machorka-Muff; des films de Werner Herzog: Even Dwarfs Started Small, Fata Morgana, Lebenszeichen; les films de Steven Dwoskin: Benefit of the Doubt de Peter Whitehead, et The Fall; Makin It de Simon Hartog; La villegiaturade Marco Leto; Tropicide Gianni Amico; Peasants of the Second Fortressde Shinsuke Ogawa; la presque totalité des films latino-américains de Solanas, Sanjinés, Rios, Rocha, Ruy Guerra, Littin, Tupamarosde Lindquist; Asylumde Peter Robinson; The Brig des frères Mekas; Finally Got the News de Peter Gessner; Icede Robert Kramer; Malcom X de John Taylor et Lebert Bethune; Maidstone de Norman Mailer; des films du Newsreel; Punishment Park de Peter Watkins; Point of Order de Emile de Antonio; Lenin in October de Mikhail Romm; Le train en marche de Marker et Le bonheur de Medvekine.
Bibliographie
- Screen, Winter, 1972-73.- « Left Film Distributors ».
- Ink, 18 aug. 1971,- « Repression: Movies ».
- Sight and Sound, Summer 1971,- « Towards Another Cinema ».
- Time Out. Aug. 27 sept 2, 1971.- « Left Movies ».
- Sight and Sound. Winter 1969-70.- « Declarations of Independence ».
- Sunday Times. 7-3-71. Take One. Vol: III, no: 4, The Other Cinema.
Suède
Film Centrum
Taptogatan 4 (nb.th.) 115.28 Stockholm tél: 67.51.76. (Maria Cederquist/Godfried Talboom relation étrangère; Jan Lindquist, Ulf Berggren, coord, membre fondateur: Cari Henrik Svenstedt).
Origines et historique
Le groupe fut fondé en 1967 par des cinéastes suédois dans le but de répondre à un besoin quasi désespéré d’un organisme de diffusion pour le cinéma non commercial en Suède. La loi suédoise, selon le groupe, a deux importantes lacunes: d’une part elle a toujours négligé l’aspect diffusion et d’autre part les structures établies ignorent la participation du public. Dans la structure actuelle c’est le public qui paie cette déficience de l’institut. Ne se reconnaissant plus dans les films suédois ils ont déserté leur cinéma national.
Objectifs
Le but premier de Film Centrum est donc de rétablir ce lien en produisant et en diffusant des films qui correspondent aux préoccupations et aux revendications du peuple suédois. Son action veut combattre le mercantilisme et la spéculation de type industrielle qui entrave le cinéma et empêchent les cinéastes d’établir un contact réel avec le peuple, dans le but de reprendre en mains les moyens de production.
Principales activités
Ses activités se sont très vite orientées dans le sens d’une participation plus profonde et plus consciente avec les syndicats, les associations politiques et ouvrières, les universités, écoles, bibliothèques, hôpitaux, prisons etc. Ses préoccupations sur un plan national se sont aussi vite élargies aux luttes des peuples du Tiers-Monde dans le but de conscientiser leurs compatriotes à ces luttes, et aider au développement d’une solidarité véritable qui s’est manifestée par la diffusion et la production de films sur et par des cinéastes du Tiers-Monde, tout comme le Film Centrum a encouragé la production de films sur des situations politiques, des mouvements de libération. Il est intervenu dans plusieurs cas dans le but de donner des outils d’information à ceux de ces pays qui n’en avaient pas. Le groupe a publié un catalogue exhaustif des films et des adresses utiles pour obtenir ou diffuser des films sur le Tiers-Monde. Le groupe a publié plusieurs autres documents sur ses activités.
En 1972, il créait le Folkets Bio (Cinéma du Peuple) où il présente des films à caractère politique dans un quartier de Stockholm dans le but de promouvoir une culture populaire. En plus Film Centrum est actif sur le plan d’un regroupement des forces progressistes sur le plan de l’audio-visuel en Suède.
Il joue également un rôle de Centre d’information pour le cinéma progressiste dans le monde en général. Afin de défendre la liberté de parole et d’informer sur les luttes anti-coloniales et anti-impérialistes dans le monde. Il s’agit d’une organisation de base, qui travaille à l’intérieur d’un Front culturel plus large.
Le groupe publie en outre une revue Film & TV qui est l’organe d’information pour le Film Centrum et le Folkets Bio.
Film Centrum favorise également les productions indépendantes progressistes en Suède, soit sur le plan production, soit sur celui de la diffusion.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
- Tupamaros. Jan Lindquist;
- Hommes libres de la Guinée-Bissau, Axel Lohman et Rudi Spee;
- The Helper, Rune Hassner;
- La grève des mineurs de 69-70, Alf Israelsson et Margareta Vinterheden;
- Den Vita Sporten, Grupp 13;
- Misshandlingen, Lars Forsberg;
- Kamraterde Lasse Westman et Lena Ewert;
- Quand les balles commencent à fleurir, Malmer et Romare;
- Adalen 73collectif; Santiago ville violéede Jan Sandwvist;
- Change Sweden, Jan Lindqvist;
- Ordine Publico, Cari Henrik Svenstedt;
- Une nation est née, Malmer et Romare;
- Faro Island, I. Bergman.
Bibliographie
- Time Out, 4 oct. 1973.
- Cinéma Québec, no. I971.- « S’attaquer à la propriété des moyens de production ».
- Écran 72, no: 6, juin 1972.- « Cinéma militant en Suède ».
- Leipzig Festival 1973, journal.
- Cinéma du Peuple. Revue du groupe film & TV, 7 numéros parus.
- Collection: Material Film Centrum 10 ou 12 publications sur la diffusion, la vidéo, la projection des catalogues annuels etc. Film Fran Tredje Varlden. Material (3). (Films du Tiers-Monde) par Kerstin Allroth Stockholm 71. Des textes de Einsenstein (Material 1), Brakhage (Material 2) et Schaeffer (Material 5).
Suisse
Centre d’Animation Cinématographique
Case Postale 423. 1211-Genève-16. tél: 44.94.44 et 34.92.95. (Claude Richardet).
Objectifs
Groupement fondé en 1973 (?) dans le but d’apporter un soutien à la diffusion du cinéma suisse, et à l’importation temporaire et à l’achat de copies de films afin de les mettre à la disposition des groupes suisses.
Le Centre fait partie d’une organisation appelée Cine Libre et qui regroupe le Kellerkino de Bern; le Film Podum de Zurich; l’Association suisse des critiques de cinéma; l’Association suisse des réalisateurs de films; le Centre Suisse du cinéma de Zurich; et la communauté suisse de travail jeunesse/mass-média.
Principales activités
Les activités du groupe se limitent à la projection et à la diffusion de films ou programmes de films sur une base éducative, culturelle et non lucrative.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Film Coop Zurich
Postfach 326. 8039 Zurich, tél: 25.44.22 (Richard Dindo). Groupe de diffusion/production de films politiques et militants.
(aucune autre information au moment d’aller sous presse)
Film Pool/Association pour le Centre suisse du cinéma
Postfach 171/Spiegelgasse 7. 8025 Zurich, tél: (08) 47.28.60 (resp.: David Streif). Film Pool Romandie. 4 place du Château, Nyon. tel: 61.36.50 (Nathalie Nath).
Origines et historique
L’Association de travail du Centre a été fondée en 1967. Elle fut créée dans le but d’assurer une représentation cohérente et directe des cinéastes auprès de la Confédération dans le but de changer l’attitude et les structures existantes (ou non existantes) et de promouvoir l’idée d’une politique cinématographique en Suisse.
Objectifs
Le Centre suisse du cinéma entend promouvoir le cinéma suisse dans une perspective socioculturelle. Le Centre et la branche diffusion, le Film Pool, ne sont en aucune façon rattachés aux structures traditionnelles de l’industrie cinématographique et n’entendent pas non plus les défendre ni les promouvoir. Le Film Pool pour sa part est une organisation de prestation de services sans but lucratif pour le cinéma suisse.
Principales activités
Le Film Pool est dépositaire de la production suisse et voit à sa diffusion non commerciale, sa présentation dans les festivals, Semaines de cinéma suisse. Le Film Pool fonctionne de façon coopérative. Tous les cinéastes conservent leurs droits entiers sur les films qu’ils déposent. Un tarif de location est établi pour chaque film. 25 % sont prélevés pour l’administration et le fonctionnement du Film Pool (promotion, expédition, permanence) et 75 % retournent au cinéaste. Le catalogue du Film Pool contient près d’une centaine de titres tant en 16 mm qu’en 35 mm, films de court, moyen et long métrage. Les films sont diffusés dans les circuits parallèles et dans certaines salles en Suisse. Des organismes comme le Film Podium (Zurich), Kellerkino (Berne) et le Centre d’Animation cinématographique (Genève) projettent régulièrement des films suisses.
Nature de la diffusion, mécanismes et principaux films diffusés
Parmi les titres on retrouve plusieurs films de Tanner, Soutter, Goretta, mais aussi des films moins connus et qui brossent de la Suisse un portrait socio-politique plus résolument authentique.
- Braccia si, uomini no, de P. Ammann et R. Burri;
- Lo stagionale de A. Bizzari;
- Le moulin sis à la Quielle de C. Champion;
- Peintres naïfs de la Suisse de l’Est de R. Dindo;
- Bananera libertad de P. Von Gunten;
- Alfred R. de G. Radonowicz;
- Unser Lehrer de A. Seiler;
- Siamo Italiani de A. Seiler;
- La question du logement de H & N Sturms;
- Les derniers passementiers de Y. Yersin.
Bibliographie
- Cinéma Québec, octobre 1972.- « Des alliés disponibles ».
- Catalogues du Film Pool 1973 et 1974.
Yougoslavie
Neoplanta-Film
21000 Novi Sad. Bulevar Revolucije 12. tél: 20.855.-20.992 (Serjan Illic, Svetozar Udivicki).
Objectifs
Coopérative de production fondé en 1968. La petite société entendait produire des films avec le minimum d’intervention bureaucratique, et le maximum de liberté de création. Le groupe a surtout produit des films de court métrage à caractère politique sur différents problèmes urbains, ouvriers, agricoles etc. En 1971, après quelques difficultés d’ordre politique le groupe a cessé d’exister et plusieurs des films en cours de production ont dû être abandonnés.
Les objectifs du groupe étaient de réunir le maximum de jeunes cinéastes autour de projets précis afin de permettre la réalisation de films engagés. La formule de production permettait de produire à un coût moindre des films plus directement axés sur la situation et les problèmes nationaux. Neoplanta a pu bénéficier plus tard, après sa formation, de l’assistance du Fonds d’aide de la province de Vojvodina qui lui a permis d’entreprendre la production de quelques longs-métrages.
Principaux films produits
- Crni Film (Film noir) de Zelimir Zilnik. 16 mm, n&b, 15 min. Un document sur la société de classes en Yougoslavie.
- 70-te Sezonci (Travailleurs saisonniers 70), de Prvoslav Marie. 16 mm. n&b, 12 min. Un document sur les travailleurs saisonniers.
- Taj Covek Do Mene (Cet homme près de moi) de Branco Milosevic. 16 mm, n&b, 11 min. Le caractère multi-racial et multi-national de la province de Vojvodina.
- Druga Obala (L’autre rivage) Miroslav Antic. 16 mm, n&b, 12 min. Deux hommes parlent de la révolution, de la collectivisation en Vojvodina , des temps actuels.
- Vesela Klase (Une classe heureuse), Bojana Marijan Makavejev. 16 mm, n&b, 12 min. Un film fait avec un groupe de travailleurs qui écrivent, peignent, jouent la comédie et expriment une créativité qui leur est propre.
- Studentski Dogadaji (Étudiants en marche), Zelimir Zelnik. 16 mm, n&b, 10 min. Un document sur les manifestations d’étudiants, leur attitude critique, l’enthousiasme et la discipline qui se dégage de cette forme de protestation.
- Early Works (Travaux précoces) de Zelimir Zelnik, 16 mm et 35 mm, n&b, 80 min. D’après Travaux précoces, de Marx.
- W.R. Mysteries of the Body (W.R. Les mystères de l’organisme) de Dusan Makavejev. 35 mm et 16 mm, coul. 90 min. Un film « agit-prop », et une fable sur les travaux de W. Reich.
Film non complétés: Das Kapital de Zelimir Zelnik, d’après Marx.
Bibliographie
Un catalogue des films et de la composition de Neoplanta.
Ce texte est issu du cahier no 2 des Rencontres de Montréal : Comité d’action cinématographique (Québec). Cahiers des Rencontres internationales pour un nouveau cinéma. Montréal : Comité d’action cinématographique, 1975, 4 vol. Bibliogr. ; Ill. Cote PN 1993.4 R39