Toujours à l’avant-garde


De retour à Montréal, en 1927, Raoul Barré se lance dans des projets innovateurs et audacieux.
Convaincu que l’animation peut avoir des vertus pédagogiques, il élabore un scénario illustré pour un projet intitulé Le Tourisme dans Québec, dont l’objectif est de faire comprendre la pertinence de développer le tourisme étranger, « une industrie destinée à répandre dans toute la province des millions de dollars ». Il propose également au frère Marie-Victorin de l’Université de Montréal d’animer des schémas scientifiques dans des films éducatifs sur la botanique et les sciences naturelles.
Le projet Microbus 1er a aussi un aspect éducatif, mais Barré lui donne une tout autre orientation. Microbus est d’abord un personnage de cartoon, que Barré décrit comme le « dirigeant impérissable des générations successives de microbes » et dont les aventures regorgent de gags burlesques et satiriques. Pour mener à bien la production du film, le réalisateur fonde une compagnie, la Educational Art and Film Co. of Montréal, sorte d’école privée où les étudiants apprennent les rudiments de l’animation sur cellulos en travaillant à un projet précis. Nous ne connaissons pas l’identité des étudiants ayant été embauchés par Barré. Toutefois, un document trouvé dans les archives léguées par Marie-Paul Barré semble indiquer une répartition des tâches parmi les étudiants, dont n’apparaissent que les noms de famille.
Raoul Barré a l’idée de faire coproduire Microbus 1er en France, comptant sur la complicité de son frère Hercule, commissaire du commerce du gouvernement canadien à Paris, pour effectuer les démarches nécessaires.
Le scénario de cette œuvre inachevée et la multitude de croquis, de décors et d’études dessinés par Barré annoncent une œuvre prometteuse, pleine de fantaisie graphique et de trouvailles visuelles, d’un humour loufoque et irrévérencieux.



Le document semble indiquer une répartition des tâches parmi les étudiants qui auraient été embauchés par Raoul Barré.
