La Cinémathèque québécoise

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Wild Oysters

Générique

A National Telefilm Associates, Inc. Release N.T.A.
A Max Fleischer Animated Antic
Pop and Mom in WILD OYSTERS
Produced by Charles Bowers under the Bowers Process
Music by Jack Austin
Scored and conducted by King Ross and Landt Trio and White
Photographed by Harold L. Muller
J.H. Hoffberg Production, 1940

Description des séquences

1- Cuisine. Une lampe à huile, une pompe à eau, un poêle à bois, une horloge ancienne. En arrière-plan, à droite, un escalier. Des os s’échappent d’une poubelle. Un chien portant pantalon à carreaux, les pattes de derrière chaussées de souliers, celle de devant avec des gants, entre, aboie, avale les os entiers et le couvercle de la poubelle. Un chat vêtu de la même façon est installé sur le poêle et ingurgite lui aussi des objets métalliques. Une souris passe la tête hors de son trou.

2- Logis des souris à l’étage au-dessous. La mère souris est encore au lit dans sa boîte de sardines. Le souriceau dans le sien en forme de boîte d’allumettes. On voit un réveille-matin grandeur nature, une corde à linge, des pinces à charbon. On entend une chanson. Le père souris crie à son rejeton d’aller chercher du lait et tente de l’expulser brutalement. Au même moment, la tête du chat apparaît dans l’ouver­ture du logis des souris et le souriceau bat en retraite. Avec un vilebre­quin, la souris perce un trou dans le parquet de la cuisine située à l’étage au-dessus, attrape la queue du chat, l’introduit dans le trou et la noue solidement.

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3- Cuisine. Le chat est cloué sur place et pousse des miaulements déchirants. Le chien s’approche pour lui porter secours et subit le même sort. Immobilisés face à face, le chat profite de l’occasion pour liquider une vieille querelle et taloche copieusement le chien. Ils ten­tent vainement de se dégager. Le souriceau à l’abri des assauts du chat s’introduit dans la cuisine, atteint la bouteille de lait, retire le bouchon avec sa queue transformée en vilebrequin, se glisse dans la bouteille et lape tout le lait. Il est maintenant prisonnier au fond de la bouteille vide et appelle à l’aide. Des huîtres dans leurs écailles posées sur une assiette sommeillent. L’une d’elles, furieuse d’être dérangée, sort de son écaille, rampe jusqu’à la bouteille, injurie le souriceau et retourne dormir. Le souriceau réussit en balançant la bouteille à la faire tomber, s’en échappe et va frapper chez l’huître. Excédée, elle ameute ses congénères et elles encerclent le souriceau. Celui-ci se coince dans une écaille. Les huîtres se moquent de lui et lui pince le derrière. Elles se soudent l’une à l’autre et forment une sorte de serpent qui serait passé au rouleau compresseur. Elles s’accrochent au pantalon du souriceau. Il réussit à s’en débarrasser. Caucus des huîtres. Poursuite entre les huîtres et le souriceau. Une lutte s’ensuit d’où le souriceau sortira vainqueur.

4- Logis des souris. Le souriceau est rentré précipitamment avec l’huître à ses trousses. Corps à corps, escalade le long d’une poutre, chute du souriceau tête première dans une crème de beauté. Pour en finir avec l’ennemi, la mère affolée attrape une boîte de craquelins pour attirer l’huître et détourner son attention. Après l’avoir gavée, elle lui assène plusieurs coups de rouleau à pâte.

5- Cuisine. L’huître s’est échappée. Elle s’en prend maintenant au chat toujours immobilisé, lui pince le museau et se glisse dans son pantalon. Le chat réagit violemment. Dans son effort pour se débarrasser de l’huître, il arrache une partie de la planche du parquet à laquelle il était retenu. Le chat est libéré, mais reste aux prises avec le morceau de bois attaché à sa queue nouée.

* * *

La série Animated Antic produite par le Studio Fleischer a eu une vie éphémère. Une douzaine de films ont été réalisés mettant généralement en vedette les personnages les plus réussis de GULLIVER’S TRAVELS, premier long métrage des Fleischer. Il est inattendu d’y découvrir un film de cette série signé Bowers, puisqu’on ignore quel détour ou hasard l’ont conduit à collaborer avec les frères Fleischer. Ce film a été réalisé avec des marionnettes de chiffon et des objets animés. On y retrouve des animaux grands dégustateurs de ferraille, un thème cher à Bowers, et ses mollusques préférés, les huîtres baladeuses qu’on pouvait voir dans WHOOZIT. Au niveau du scénario, cette historiette sans conséquence joue sur l’éternel an­tagonisme du chat et du chien, du chat et de la souris. À la rigueur, on pourrait y déceler une allusion au triomphe du faible sur le fort, la souris astucieuse piégeant chat et chien, les huîtres rampantes l’em­portant sur tous leurs ennemis. Le film tourne court et porte à penser qu’il est incomplet. Postérieur aux comédies en prises de vues réelles et séquences animées, le hiatus est grand entre les deux styles par le matériau, la conception et le traitement. L’originalité et l’invention caractérisées des comédies ‘nouveau genre’ sont disparues et n’ont aucune commune mesure avec cette œuvrette. Seule similitude, l’utilisation des marionnettes, encore le matériau diffère-t-il. Signe particulier : il se démarque de la production courante à cause du mode de représentation.