Un cinéma de défense des droits des Autochtones
La série des films montagnais d’Arthur Lamothe
“Une Chronique des Indiens du Nord-Est du Québec”
Anne André, une Montagnaise de Shefferville et de Sept-lles, quand elle a écrit son livre Je suis une maudite sauvagesse 1, a précisé qu’elle entreprenait ce travail “pour se défendre et pour défendre la culture de ses enfants” (Préface). De son vrai nom indien An Antane Kapesh, elle a aussi participé aux films de la CHRONIQUE DES INDIENS DU NORD- EST DU QUÉBEC, comme des dizaines d’autres Montagnais, jeunes et vieux, dans le même esprit: en faire des films de lutte, un cinéma de défense des droits des Montagnais. Ce qui justifie pleinement Arthur Lamothe, principal artisan-réalisateur de ces films, de les avoir appelés “films montagnais” (et non « films québécois” au sens strict). Ce n’est pas un jeu de mots ni une fantaisie ethnologique. Ces Montagnais, comme la majorité des autres peuples et nations autochtones au Québec et au Canada, n’ont décidément pas le temps ni le besoin d’écrire, de participer à des films ou à d’autres manifestations culturelles pour enrichir la mosaïque du “multiculturalisme” du pays. S’ils le font, c’est bien plutôt pour témoigner de l’oppression dont ils sont victimes et des luttes qu’ils mènent de plus en plus ouvertement pour la reconnaissance de leurs droits nationaux et culturels.
Personne n’ignore plus, depuis quelques années, ne serait-ce qu’aux États-Unis et au Canada, le nombre et la diversité de ces luttes. On a encore en mémoire les affrontements armés de Wounded Knee, de Akwesasne (St-Régis), la mort suspecte de deux Montagnais à la Moisie en 1977 2, celle plus récente de David Cross à Kahnawake, et chaque jour de plus en plus de manifestations d’Inuit et de divers groupes d’Indiens avec ou sans statut, de Métis, de femmes indiennes, etc. À l’été 80, la plus spectaculaire de ces démonstrations fut “le train de la Confédération”, dont Trudeau avec mépris refusa de rencontrer les participants, tout occupé qu’il était à renégocier une constitution canadienne de deux peuples fondateurs.*
Car justement, il s’agit bien de « droits nationaux » et non de vagues revendications de culture artistique. Il est clair maintenant que pour la majorité des Inuit et des Autochtones du pays, la survie passe d’abord et avant tout par le droit politique à l’autodétermination, ainsi que par sa matérialisation dans les droits territoriaux, le mode de vie, la langue, l’école, etc.
Ces dossiers nationaux sont maintenant partout : à Ottawa, à Québec, dans toutes les autres provinces, à la Ligue des droits et libertés 3, en Grande-Bretagne, aux Nations-Unies. Cela force même certains députés à évoquer le fait aux Communes, comme par exemple Bob Rae, néo-démocrate, qui déclarait récemment :
“L’histoire des relations des gouvernements canadiens et des autochtones est remplie d’exemples d’injustice et de discrimination dont il n’y a pas lieu d’être fier… Il est tragique que de nombreux Canadiens, à cause du comportement de leurs compatriotes, aient pu avoir le sentiment d’être tolérés au Canada au lieu d’y être acceptés de plein droit. Il est très inquiétant de noter certains indices d’une renaissance du pire genre de discrimination raciale avec la résurgence du Ku Klux Klan et d’associations analogues au Canada” 4.
Il n’y a donc pas que les Québécois et les francophones hors Québec qui revendiquent l’égalité de leurs droits nationaux et culturels. Les Inuit et les Indiens le font de plus en plus, ils sont décidés à lutter jusqu’au bout. On ne pourra plus reculer dans l’histoire. Rémi Savard, l’anthropologue qui a collaboré aux films d’Arthur Lamothe, déclarait il y a deux ans : “Je le prédis sans fierté aucune : nous aurons bientôt sur les bras une crise d’octobre autochtone”(…) “J’irais encore plus loin : tant que ne sera pas réglé le contentieux (québécois) avec les autochtones sur la base de l’égalité réciproque, nous ne réussirons pas à nous définir parfaitement comme peuple” 5. Plus récemment, Savard commentait ainsi les événements de Restigouche :
“Contrairement à ce qui est généralement véhiculé par les médias, ce ne sont pas les Indiens qui se refusent au partage des responsabilités et des ressources, mais bien le gouvernement du Québec. Dans le cas de Restigouche, et en l’absence de toute espèce d’insurrection appréhendée, ce gouvernement a décidé de régler un problème constitutionnel par un déploiement policier de type octobre 70” (Le Devoir, 17 juin 1981).
Personne ne peut plus donc feindre l’ignorance ou l’apolitisme vis-à-vis de l’oppression et de la discrimination des autochtones du pays, au Québec comme ailleurs. “Le mépris n’aura qu’un temps”, disait déjà un autre titre de films d’Arthur Lamothe. Car, toute proportion gardée, le fait autochtone, c’est l’apartheid du Canada, même si ça n’en a pas toutes les formes racistes politiques et juridiques comme en Azanie (Afrique du Sud).
C’est dans ce contexte que se situe la CHRONIQUE DES INDIENS DU NORD-EST DU QUÉBEC. Même si cette série de films n’a pas eu comme objectif d’illustrer tous les aspects des luttes politiques, juridiques, sociales et culturelles des Montagnais, on peut dire qu’il s’agit d’une des plus importantes contributions cinématographiques à avoir été produites au Canada et au Québec pour décrire le problème autochtone et s’associer à son mouvement de luttes.
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Dans cette communication, je vais d’abord décrire les principaux thèmes des films touchant les questions des droits et de la culture montagnaises (I, II, III); ensuite, je tenterai de dégager l’importance de cette CHRONIQUE… dans les tendances contradictoires actuelles du cinéma québécois (IV); en conclusion, je soulèverai quelques éléments sur la question d’un cinéma autochtone au pays.
La CHRONIQUE… est, dans son état actuel, un ensemble de 12 films de long métrage, dont la production par les Ateliers audiovisuels du Québec a débuté en 1973 et qui n’est pas encore achevée. La première série (1974-79), CARCAJOU OU LE PÉRIL BLANC, comprend 8 films, et a été produite avec l’aide de Radio-Canada; la seconde série, INNU ASI/ LA TERRE DE L’HOMME (1979), est formée actuellement de 4 films, dont la première diffusion vient de se terminer à Radio-Québec.
- KAUAPISHIT MIAM KUAKUATSHEU ETENTAKUESS/Carcajou ou le péril blanc
- MISTASHIPU/La grande rivière
- NTESI NANA SHEPEN/On disait que c’était notre terre (1,2,3,4)
- KU EST ETS H ES KAMIT/L’autre monde
- PATSHIANTSHIUAPA MAK MISTIKUSSIUPAPA/Le passage des tentes aux maisons
- PAKUASHIPU/La rivière sèche
- INNU ASI/La terre de l’homme
- PUKUANIPANAN/Campement d’hiver où est tendu le filet
- MUSHUAU INNU/L’homme de la toundra
- INNIUN NIPATAKANU/Ethnocide délibéré?/A Calcuiated Extinction?
- NINAN NITASSINAN/Notre terre
Malgré son ampleur et son importance, cette série de films est encore très mal connue. Elle a déjà circulé un peu en Europe, a reçu un accueil chaleureux en France. Au Canada- Anglais, on vient tout juste de la découvrir, par la présentation de A CALCULATED EXTINCTION? au dernier festival Canadian Images de Peterborough. Au Québec, elle subit les avatars de tant de films québécois “parallèles” depuis quelques années, à savoir qu’elle est ignorée de presque tout le monde à toute fin pratique. La diffusion de la première série CARCAJOU OU LE PÉRIL BLANC à Radio-Canada, il y a quelques années, avait été mal programmée (le dimanche soir un été, ou en reprise le lundi soir très tard en saison), puis avait subi des difficultés et l’amputation de l’avant- dernier film LE PASSAGE DES TENTES AUX MAISONS. Ce n’est que tout récemment, avec la nouvelle série INNU ASI, d’abord en avant-première à la 8e Semaine du cinéma québécois (oct. 80), puis dernièrement à Radio-Québec, que le travail de ces films commence à émerger.
Dans l’opinion publique, cependant, il n’y a pas eu grands débats autour de ces films. Malgré tout, récemment, un échange de lettres, dans les journaux locaux de la Côte-Nord, est peut-être un signe de déblocage. D’abord, une lettre indignée, que vient de faire paraître une ex-enseignante de Shefferville à propos de ETHNOCIDE DÉLIBÉRÉ?, attaque violemment Arthur Lamothe en le traitant quasiment de “pauvre type” et elle essaie d’expliquer tout le dévouement des Blancs qui, comme elle, ne demandent qu’à “faire sortir les Indiens de leur torpeur »! À cela, neuf jeunes Montagnaises ont répliqué :
« … C’est vous qui faites pitié de vouloir décider à notre place ce qui est bon pour nous. Vous vous trompez quand vous dites que le film n’est pas un bon film.
“Nous sommes contentes d’avoir eu la chance de dire ce que nous pensons de l’école… Par son film Arthur Lamothe nous permet de faire comprendre aux Blancs ce que nous avons senti pendant nos années à l’école… Arthur Lamothe nous comprend et par ses films d’autres Blancs peuvent nous entendre et nous comprendre”.
Le plan général des films est le suivant. Première série : le film d’ouverture, MISTASHIPU décrit, dans le cadre de la rivière à saumon La Moisie, quelques exemples actuels et historiques de discrimination, ainsi que de dépossession des droits territoriaux et de pêche.
Le deuxième titre, ON DISAIT QUE C’ÉTAIT NOTRE TERRE, subdivisé lui- même en quatre films, donne des exemples de formes de pensée et de discours Montagnais; des exemples aussi de système de communication en forêt, de piégeage, de chasse à l’ours, tout en rappelant encore quelques faits historiques de perte de droits, de spoliation de la nature par les industries (coupe des arbres); enfin on présente des exemples de résistance des Montagnais pour conserver quelques-uns de ces droits; luttes pour garder la réserve à Sept-lles dans les années ’50, ou encore pour avoir droit de passage sur les chemins de la compagnie Quebec Cartier Mining et accéder aux territoires de chasse.
Ensuite, le sixième film, L’AUTRE MONDE, en rappelant au passage la question des “clubages” des rivières à saumon, montre surtout la pratique ancienne (à la fois hygiénique et spirituelle) de la tente à suerie, sorte de sauna des Montagnais. Le septième, LE PASSAGE DES TENTES AUX MAISONS, fait intervenir Rémi Savard expliquant le changement forcé des habitations des Montagnais, avec un exemple, celui de la réserve La Romaine depuis 1971; c’est aussi dans la conclusion de ce film que Savard ex- plique la forme et le sens des regroupements collectifs de lutte des Montagnais pour la défense de leurs droits. Enfin, LA RIVIÈRE SÈCHE explique la vie dans les tentes et la cuisson du porc-épic 6.
Dans la seconde série INNU ASI, le premier film : CAMPEMENT D’HIVER OÙ EST TENDU LE FILET, traite de la pêche au filet sous la glace, puis du rituel du repas de poisson; le deuxième, L’HOMME DE LA TOUNDRA, illustre la fabrication de la raquette; le troisième, ETHNOCIDE DÉLIBÉRÉ?, décrit le racisme et la discrimination à l’école, et s’interroge sur l’avenir de la jeunesse Montagnaise; enfin, le dernier, NOTRE TERRE, trace le portrait détaillé et documenté des droits territoriaux des Montagnais.
Pour l’essentiel, il y a trois groupes de thèmes qui sont présents dans ces films:
- la question des modes de vie et de la culture montagnaise;
- les faits d’oppression (dépossession) et de discrimination;
- les luttes du peuple et l’avenir des enfants.
Ces thèmes ne se présentent pas selon cet ordre dans les films; ils s’y recoupent plutôt, s’entrecroisent, même si parfois tel ou tel film aborde un sujet plus spécifique. Je pense qu’il est néanmoins plus aisé de les regrouper ainsi pour la clarté de l’exposé.
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Le territoire, c’est notre sang
“The Land is our Flesh”, expression d’une Indienne dans le film WE CAN sur les revendications des Métis de la Saskatchewan 7.
Les revendications territoriales des bandes attikamèques et montagnaises pour leur part sont intitulées : Notre terre, nous l’aimons et nous y tenons.
La question des conditions de vie et de culture des Montagnais est basée avant tout sur la conception autochtone des territoires, à laquelle se rattache la fonction de la chasse et de la pêche, puis, par voie de conséquence, les formes de nourriture et les types d’habitation. De tout cela, enfin, la musique et certains rites donnent une expression symbolique de caractère spirituel.
Un des grands mérites de la CHRONIQUE… est de nous offrir, surtout par le témoignage direct de vieux Indiens, une description très détaillée de ce système social et de son lien avec la nature.
De tous ces éléments, la signification des territoires est primordiale et tous les autres en découlent. Le territoire est cette portion de terre dont l’Indien connaît les ressources et les richesses (dont “il a fait l’inventaire”), et dont il peut faire une utilisation rationnelle pour les besoins de la vie, les besoins de l’homme (Indien et autres). Sur cette base de connaissance, la vie autochtone, à travers les siècles et jusqu’à tout récemment, avait développé une somme incroyable de moyens de communication, d’aliments et, si on peut dire, d’utilisation de “matières premières » pour la confection de certains objets utilitaires (exemple: la raquette, faite de bois et de peau de caribou, ou encore le tambour). Pour sa part, la nourriture, basée principalement sur la viande “des animaux des Indiens”, s’est constituée de poissons, de caribou, perdrix, ours, porc-épic, etc.
Ce n’est qu’en comprenant cet ensemble et les liens qui le tissent qu’on peut saisir le caractère essentiel du concept autochtone du droit au territoire, qui n’est en rien la propriété privée d’un lieu et de ses richesses, ni encore moins leur utilisation à des fins de profit, mais bien l’utilisation de la nature pour la vie. Dans ce sens, les Montagnais rappellent qu’ils n’avaient nul besoin d’aller posséder ou conquérir le territoire d’un autre peuple; bien plus, quand d’autres sont arrivés, les Indiens ont toujours voulu partager, dans la mesure où ils n’avaient pas de biens personnels à défendre, mais simplement à continuer d’utiliser avec d’autres la terre de l’homme. Avant les réserves, rappelle-t-on, les Indiens et les Canadiens vivaient ensemble; les Indiens ont aussi servi de guides indispensables pour conduire à l’ouverture de postes de traites; ils ont aussi aidé à découvrir le minerai de fer. Ils avaient ouvert assez de routes et de sentiers, que les Blancs se sont servis naturellement de ces tracés pour le chemin de fer du Labrador.
Ce droit au territoire, ainsi conçu, implique le droit à la chasse, à la pêche et au piégeage, comme nécessité de subsistance (nourriture et outils de base). Ce droit implique aussi la nécessité du nomadisme en tant que moyen d’utilisation de la nature. On comprend mieux ainsi comment la mise sur pied de la “réserve” et son intégration forcée — violente — n’est que le bout d’une chaîne qui nie tous les autres droits, territoriaux, ceux de chasse et pêche, nourriture, habitation, et dépossède au bout du compte les Autochtones de leur base matérielle de vie.
De leur côté, la danse et la musique montagnaises (tambour et chant) sont toujours exprimées comme l’aboutissement de cette logique du territoire, de la nourriture, de la vie. Par exemple, une chanson dans LA RIVIÈRE SÈCHE rappelle les pièges à vison; dans L’AUTRE MONDE, François Bellefleur explique : “Lorsqu’on cherche de la nourriture, et qu’on consulte le tambour, ils apparaissent sur la peau du tambour, ceux qu’on va tuer. Celui qui chante, c’est celui qui voit”. Dans MISTASHIPU, après un an de routes autrefois, on rappelle que les Indiens se retrouvaient à l’embouchure de la Moisie pour manger du caribou et danser.
Malgré tous les aspects positifs de cette description des territoires et de la vie des Montagnais, on pourrait souhaiter que la CHRONIQUE… ait pu donner plus d’éléments et être plus explicite sur les habitudes nouvelles intégrées historiquement dans le mode de vie indien, par ex. la traite des fourrures, certains types de nourriture, les maisons. Quand on donne l’exemple du fusil, on se rend compte que l’Indien l’avait adopté comme outil de progrès, certes, mais qu’il en était devenu plus dépendant par rapport au fournisseur de munitions qui le forçait au trappage et lui soutirait un profit de l’échange…
Malgré tout, jamais les Montagnais ne vont décrire leur ancien mode de vie de façon idyllique; au contraire ils relatent souvent comment dans le passé ils ont eu de la misère, qu’ils ont souffert de la faim, et été en danger de mort! Ils soulignent cependant qu’ils étaient libres, heureux et qu’ils ne connaissaient pas la peur. Ce qui amène à comprendre que, pas plus qu’ils n’ont été contre le partage des territoires, les Autochtones n’ont été contre le progrès. Ainsi, dans l’habitation, les aspects positifs soulignés des maisons (chaleur, confort), n’efface pas le fait que les Autochtones y ont été mis de force, dans un sédentarisme qui excluait automatiquement le droit à la chasse (“L’autre jour, on a écouté parler Jean Chrétien. Jean Chrétien a dit, les territoires des Indiens dans le bois, à cette heure, ce n’est pas à eux autres, ça appartient à la Reine… On a entendu dire à Ottawa, dans un “meeting” : “Ils n’ont pas besoin de ça, la chasse, aujourd’hui”) 8.
Cela excluait aussi tous les autres droits d’un coup. Cette exclusion nous amène au coeur même de l’oppression des Autochtones et de la discrimination faite à leur endroit.
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“Ça existe en fait la discrimination… Entendez-vous, là, les Blancs?” (ETHNOCIDE DÉLIBÉRÉ?)
La violence exercée contre les Autochtones au Canada compte maintenant plus d’un fait historique tragique, dont celui de l’écrasement, par l’armée (la troupe) fédérale, du gouvernement manitobain des Métis et la pendaison de Riel, de même que l’extermination à Terre-Neuve des Indiens Béotuk. Dans ce dernier cas, comme le rappelle le film LA RIVIÈRE SÈCHE, quelques membres auraient réussi à traverser le détroit de Belle-Ile et à se réfugier chez les Montagnais de la Côte-Nord du Québec.
Les Montagnais eux-mêmes sont victimes de discrimination systématique et de spoliation surtout depuis le développement industriel accéléré, commencé il y a quelques décennies, du Grand Nord québécois : travaux hydro-électriques, bois et papier, mines et industries afférentes. Tout y a passé : droits territoriaux, droits de chasse et pêche, libre circulation, etc. Il est difficile de voir autre chose que de la violence, non seulement dans la dépossession des droits nationaux cités, mais encore dans le passage forcé des Montagnais au sédentarisme — leur mise en enclos dans les réserves — dans le passage non moins forcé des tentes aux maisons, à l’école des Québécois, à la langue française, et jusqu’à la confirmation écrite dans une convention collective de travail du maintien des Indiens dans les plus basses catégories d’emploi! 9
Il n’est pas besoin que la violence soit toujours celle des armées, de la police ou de la peine de mort des tribunaux pour apparaître comme telle. Comment qualifier des traités illisibles qu’on fait signer à des Autochtones? Des lettres en langue étrangère aux Indiens pour réclamer des trop-perçus d’allocations de bien-être social? Un enseignement forcé dans une langue étrangère? Mais aussi le ségrégationnisme subtilement, mais réellement présent à l’école, en ville, dans les hôtels (à l’église aussi, autrefois, pas de bancs pour les Indiens, ils sont obligés de s’asseoir sur le plancher) et, par-dessus tout, le mépris sur tout un peuple (les “sauvagesses”, les “Pictawish« , les “ça pue”, etc.), c’est-à-dire, pour utiliser un mot presque tabou au Québec et au Canada, le racisme!
Ici, il faut toucher quelques instants cette question du racisme au Québec, d’autant plus que pour beaucoup, il y a eu longtemps le sentiment que le racisme ne pouvait pas exister au sein d’une nation (d’un peuple) qui subit elle-même une oppression dans le Canada, et dont les droits fondamentaux ne sont pas encore reconnus. Il a fallu effectivement la résistance et la révolte des Autochtones pour révéler ce phénomène objectif qui dépasse, et de loin, la connaissance et la conscience qu’en ont bien des gens, même parmi certains démocrates et progressistes. C’est, dans la CHRONIQUE… une des révélations les plus claires que l’existence de ce racisme et de cette violence multiforme exercée sur les Montagnais dans tous les aspects de leur existence : politique, sociale, linguistique et culturelle. La CHRONIQUE … a permis enfin aux Montagnais d’exprimer fermement et sans détour, sans rancœur, mais avec audace, cette dramatique condition de discrimination qui leur est faite, en tant que travailleurs, assistés sociaux, étudiants, sous-citoyens de réserves, et en plus, comme si ce n’était pas assez, en tant qu’Indiens tout simplement. C’est un des grands mérites et un point d’honneur de cette série de films que d’être le tribunal de cette dénonciation.
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“Je me défends tant que je peux … ils devraient nous traiter tous pareils. Je ne veux pas m’accaparer des droits de mes semblables. Je veux seulement mes droits” 10
La réappropriation par les Montagnais de leurs droits fondamentaux ne peut se faire qu’à travers une lutte incessante. Pour récupérer leurs droits politiques et culturels, les Autochtones ont eu, surtout depuis quelques décennies, à résister et à lutter dans un cadre bien particulier, celui du contexte de la grande industrialisation des territoires nordiques du Canada et du Québec, et ils ont eu à affronter de plain-pied la convergence d’intérêts des monopoles et des gouvernements.
Ainsi, dans MISTASHIPU, les Montagnais, privés de leurs droits de pêche au saumon dans la Moisie, doivent-ils s’opposer au barrage armé et aux tirs des gardes de sécurité des clubs privés. Les discours politiques québécois expliquent de leur côté que les industriels américains ont investi dans ces clubs pour protéger rationnellement le patrimoine de pêche. Dans ce contexte, la lutte des Montagnais pour récupérer leurs droits de pêche se heurte à la propriété privée de richesses naturelles, à la loi qui fixe cet interdit, à la spoliation du patrimoine (“les Américains des clubs ne mangent pas le poisson, ils l’enterrent”), au racisme qui appelle cette lutte un “danger des sauvages contre les clubistes » comme disent des journaux régionaux; d’autre part, quand on leur permet de pêcher, les Montagnais doivent parfois payer 6 $.
Autres exemples: Marcel Jourdain doit lutter contre l’interdiction qui lui est faite de son droit de circulation, aux barrières de Quebec Cartier Mining, ou encore contre la défense d’être photographié aux portes de l‘lron Ore. Ces interdits sont l’occasion pour Jourdain de rappeler aussi les luttes des années 50 pour conserver la réserve de Sept-lles, qu’on a voulu déplacer plus à l’est, hors de la zone de développement de cette ville industrielle. D’ailleurs, c’est à Sept-lles qu’éclate en 1975 le scandale des travailleurs Montagnais, la grève anti-discrimination des ouvriers indiens de I’lron Ore.
D’autres luttes importantes sont faites dans le domaine de l’école, de la langue et de la culture. Dans ON DISAIT QUE C’ÉTAIT NOTRE TERRE IV, Mme Jourdain exprime son appui aux jeunes qui se battent pour conserver leur langue indienne, et dans ETHNOCIDE DÉLIBÉRÉ?, le comité éducatif analyse la situation de discrimination dans une école québécoise de Shefferville et explique la nécessité de développer l’école montagnaise.
Ainsi, petit à petit, apparaît la forme collective d’organisation de la résistance et de la lutte: occupations des rives de la Moisie, grèves, actions des comités de parents ou d’associations pour les questions scolaires et domiciliaires, administratives, etc.
Aujourd’hui, par le biais des représentants nationaux des Attikamek-Montagnais, on est passé à la lutte politique générale pour le droit à l’autodétermination et à la renégociation des droits sur la base de l’égalité et du partage équitables. Même s’ils n’apparaissent pas dans les films, on peut citer ici à titre d’exemple, quelques passages du manifeste du Conseil Attikamek-Montagnais (créé en 1975), manifeste envoyé en 1979 au ministre des Affaires indiennes et du Nord, et qui affirmait entre autres:
« … Après avoir longtemps réfléchi et examiné sous différents angles notre situation actuelle au point de vue territorial, économique, politique, social, culturel, nous avons conclu que nous ne pouvions plus la laisser se détériorer davantage suite à l’incurie séculaire de notre tuteur légal, le gouvernement du Canada, envers la défense de nos droits face à des gouvernements provinciaux accaparateurs de nos territoires et de leurs ressources au profit des entreprises privées. Pour l’avenir de nos peuples, de notre culture et de nos enfants, nous avons le devoir de tout mettre en œuvre, d’utiliser toutes nos énergies pour obtenir la reconnaissance de nos droits autochtones, de nos droits indiens, de nos droits de peuples souverains, afin de construire sur cette base un avenir acceptable pour les générations futures. Nous savons que nous n’avons plus le choix; il nous faut agir maintenant ou accepter de dépérir au sein de la société dominante.” (…)
“Nous ne comprenons pas non plus pourquoi la notion de propriété privée de la terre qui est la vôtre doit primer sur la notion de propriété collective qui est la nôtre. L’appropriation privée de la terre et de ses ressources nous apparaît à la base d’un système fondé sur l’exploitation de l’homme par l’homme que traditionnellement nos ancêtres ont toujours refusé. Nous sommes les représentants de sociétés communautaires dans lesquelles la répartition des ressources s’est toujours faite sur des bases égalitaires et nous voulons consacrer ce principe de base”. (…)
“Nous avons toujours été d’abord et avant tout des chasseurs vivant en étroite dépendance de la nature et la respectant, puisqu’elle est notre mère, dispensatrice de tous les biens nécessaires à notre survie… Nous affirmons bien haut que nos droits aboriginaux sont des droits de souveraineté, car comment aurait-il pu en être autrement dans notre situation aboriginale de complète autonomie économique, sociale, politique, culturelle et religieuse. Nous étions les maîtres absolus des terres et de leurs ressources, des lacs, des rivières et des forêts qui nous assuraient notre subsistance dans une interdépendance totale avec la nature”. 11
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Films montagnais, cinéma de guérilla?
Le processus de production d’une série comme la CHRONIQUE … qui met en évidence la mémoire de la culture montagnaise, sa destruction violente et rapide pour les besoins de l’industrialisation du Québec, ainsi que la résistance et les luttes des Indiens pour regagner leurs droits nationaux, nous ramène au cœur même du caractère du cinéma québécois et de sa fonction historique et sociale.
Au seuil des années 80, il y a de nettes tendances dans le cinéma québécois à vouloir faire le post mortem du cinéma de la Révolution tranquille des années 60. Ainsi, a-t-on vu l’an dernier la sortie des BONS DÉBARRAS saluée comme le glas du documentaire québécois et l’accession à un pattern de cinéma commercial de fiction spécifiquement québécois. Dans ce contexte, il n’y a qu’un pas pour que des films encore récents comme ceux de Gilles Groulx, et d’Arthur Lamothe, ainsi que plusieurs autres, apparaissent comme les derniers souffles d’une agonie. D’ailleurs, dans la jeune génération des cinéastes, techniciens, étudiants en cinéma, la lutte est parfois dure entre les tenants d’un cinéma québécois de type commercial et ceux du cinéma d’engagement, qu’il soit de fiction ou documentaire. Comme le disait Bernard-Richard Emond, “le style “National Géographie” est plus “spectaculaire, vendable et rentable” que, par exemple, le “style Lamothe”. 12
La CHRONIQUE… serait-elle rétrograde par rapport à cette tendance du cinéma québécois d’aller vers les patterns du commerce? Se pourrait-il aussi que cette CHRONIQUE… soit doublement rétrograde, par rapport aussi au cinéma québécois direct qui, sous la poussée des gains politiques du nationalisme, ces dernières années, s’est beaucoup cantonné dans la “québécitude”, et a conduit à ce qu’on appelle parfois le “cinéma- macramé” ou le “cinéma-sirop d’érable” et qui a fait dire à Bernard- Richard Emond : “Si un spectateur étranger visionnait, au hasard, une dizaine de documentaires tirés de la production récente, il aurait peut-être l’impression que le Québec est une société rurale et traditionnelle et que les Québécois passent leur temps à giguer, turluter, labourer et tisser des ceintures fléchées”’ 13.
De fait, la CHRONIQUE… se démarque de ces deux tendances et, en ce sens, elle est bien dans la continuation du direct québécois des années ‘60 qui, tout en s’inscrivant dans le mouvement national de la Révolution tranquille, liait à ce mouvement des droits nationaux le constat ou le mouvement des revendications populaires et ouvrières 14.
Aujourd’hui, faire la CHRONIQUE… en mettant en évidence les droits nationaux culturels des Montagnais du Québec, c’est objectivement questionner, même par l’implicite, son rapport avec les droits nationaux du Québec. Rapport d’unité ou rapport contradictoire? Sans le dire expressément, sans en faire la démonstration explicite, la CHRONIQUE… donne la réponse de l’unité nécessaire. C’est bien d’ailleurs pourquoi ces “films Montagnais” font partie du “cinéma québécois”, ils se rejoignent sur le même terrain de l’unité et de la lutte contre la discrimination, sans tomber dans le chauvinisme national.
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Cette qualité prédominante, qui fait la force et l’impact de la CHRONIQUE… n’empêche pas qu’il y ait quelques faiblesses à la série, encore que ce soit secondaire par rapport aux mérites de base.
La première difficulté réside justement dans l’implicite, qui est lié, je crois, à une conception plus ou moins empiriste du cinéma direct où, sous couvert de laisser la parole aux intervenants, de ne pas “mettre en scène” la réalité qu’on veut décrire, on finit par ne plus se permettre d’intervention trop visible (dans le montage, les commentaires, les liaisons musicales, etc.)
Pour ce qui est du contenu lui-même, dans l’ensemble de la CHRONIQUE… je crois qu’il aurait pu être utile de donner une vue plus précise des organisations populaires et politiques de défense des Montagnais. C’est évoqué dans LE PASSAGE DES TENTES AUX MAISONS, c’est montré un peu plus par le Comité consultatif dans ETHNOCIDE DÉLIBÉRÉ?, mais le fait que c’est pratiquement absent, ou non mentionné en commentaires, laisse un peu plus de place et d’effet à la dimension triste ou tragique de l’évolution du peuple Montagnais. Dimension réelle, certes (accentuée dans le montage par les liaisons musicales de Jean Sauvageau), mais qui est toujours dépassée par l’esprit de résistance et de lutte, comme en témoignent tous les discours de Marcel Jourdain, ou encore comme on peut voir dans cet exemple de la fin d’ETHNOCIDE DÉLIBÉRÉ? An Kapesh explique : “Les jeunes disent dans leur chanson: on ne voit rien pour l’avenir”. Puis elle ajoute: “Mais si on pense comme il faut, on trouvera peut-être une solution« . Si la CHRONIQUE… avait donné une idée plus tranchante encore de la continuité historique de cet esprit de lutte, jusqu’à ses formes actuelles d’organisations sociales et politiques, nous aurions eu une meilleure compréhension de l’état actuel du problème de survie du peuple montagnais, son rapport avec celui des autres nations Inuit et autochtones, et, par-dessus tout, son rapport avec la société des Blancs. Sur ce dernier point, en plus de montrer les effets dévastateurs de la spoliation de la nature par les monopoles des Blancs, il aurait été intéressant d’avoir quelques données sur la dégradation humaine et sociale engendrée par ce système des Blancs chez les Montagnais: situation des femmes, alcoolisme, effets négatifs du sédentarisme, etc., à la manière dont par exemple les problèmes d’identité chez la jeunesse sont abordés à la fin d’ETHNOCIDE DÉLIBÉRÉ?
La seconde difficulté, liée toujours à cet empirisme, est de l’ordre de la construction (composition, structure) des films. Dans CARCAJOU… cette composition, qui s’est voulue surtout symphonique — les thèmes s’entrecroisent d’un film à l’autre — le tout faisant un bloc, cette structure est difficile à saisir et on ne voit pas toujours l’articulation entre la description culturelle du passé et les revendications actuelles.
Ce double défaut, sans enlever en rien la justesse des descriptions des Montagnais, en atténue jusqu’à un certain point l’impact et rend plus difficile la saisie de toute la richesse des matériaux documentaires. Idéalement, il faudrait voir la série en continuité, et au complet, ce qui est très difficile dans les conditions ordinaires de diffusion télé ou dans les salles. Ce défaut a d’ailleurs été corrigé pour l’essentiel dans INNU ASI, où chaque film a un sujet central, presque unique, et permet une vue plus claire de chaque aspect, sans rien enlever à l’ensemble.
Conclusion : À quand un cinéma des Inuit et des peuples autochtones?
Pour terminer, on peut soulever la question même de l’accession des Autochtones à leur cinéma, à leur contrôle de l’audiovisuel, de la télévision, etc. L’existence même de la CHRONIQUE… renvoit à ce problème, parce que, dans son projet même — donner la parole aux Montagnais —, cette série, qui devient document et archives de la culture montagnaise, est la preuve formelle que les Autochtones n’ont pas accès à ce moyen moderne de communication.
Au dernier festival Canadian Images de Peterborough, un film comme celui de la Nation Déné 15, ainsi que le panel sur le cinéma inuit et autochtone a soulevé ce problème. On a pu remarquer alors qu’il devient plus clair que l’accès à l’audiovisuel doit maintenant faire partie des revendications des Autochtones; car en 1981, dans un pays comme le Canada, ou encore le Québec, que les Autochtones n’aient pas ou peu de presse, pas de cinéma et de télévision qu’ils puissent contrôler, c’est les priver d’un outil important d’information, de revendications et d’affirmation.
Dans ce sens, il faudrait, dans la profession cinématographique et dans les médias, chez les enseignants et les critiques, chez tous les démocrates et les progressistes, réfléchir un peu plus maintenant à ce que Willie Dunn 16 disait au panel de Canadian Images : il faut associer les Inuit et les Autochtones aux mêmes revendications que beaucoup de cinéastes canadiens-anglais, québécois, acadiens font actuellement de la nécessité d’un meilleur contrôle du cinéma et de l’audiovisuel, et de leur utilisation pour les intérêts des couches populaires, les droits démocratiques, etc.
Cette proposition de Willie Dunn n’est pas un voeu innocent, au moment même où on est en plein coeur des débats du Comité d’Étude de la politique culturelle fédérale, dit Comité Applebaum-Hébert. Rappelons que ce Comité a bien tenu à préciser, dans son guide de débats, qu’une des principales tendances des politiques culturelles de l’État fédéral depuis plusieurs années a été, entre autres, “de favoriser l’expression créatrice et les choix culturels compte tenu de la dualité linguistique de notre pays, de ses diversités régionales et autres” (je souligne).
Il n’y a donc pas de traces, dans ces orientations, pour les diversités nationales au Canada, particulièrement celles des divers peuples autochtones.
Est-ce à dire que, là aussi, comme dans le projet constitutionnel, les Autochtones sont déjà exclus du débat?
Cet article a été écrit par Réal LaRochelle. Critique, il enseigne au Cegep Montmorency.
“Tout indique que vous êtes prêt encore une fois à semer la violence en territoire Micmac, afin de faire respecter les directives de pêche que votre gouvernement entend imposer aux Indiens.
Notes:
- Montréal, Leméac, 1976, Collection Dossiers. “Note de l’éditeur : ce témoignage n’engage que la responsabilité de son auteur” (sic). ↩
- Voir Mistashipu. La Rivière Moisie. La mort suspecte de deux Montagnais et les sophismes du Ministre de la Justice. Par le Comité pour la défense des droits des Autochtones, Ligue des Droits et Libertés, Montréal. ↩
- Voir aussi : Les Autochtones et nous : vivre ensemble. Par le Comité d’Appui aux Nations Autochtones de la Ligue des Droits et Libertés. Contient :
- Présentation de la situation des Autochtones au Canada
- L’administration des Affaires indiennes
- L’autodétermination politique des autochtones
- Le développement du Nord canadien et les autochtones
- Le 22 avril 1981, dans le cadre du dernier débat sur le projet constitutionnel de Trudeau avant son acheminement pour examen par la Cour Suprême. A noter que Rae dit auparavant : nous, les Canadiens “en tant que nation » (donc, une seule nation au Canada); par ailleurs, les Inuit et les peuples Indiens sont inclus dans le vocable “Canadiens”. ↩
- Dans Destins d’Amérique. Les Autochtones et nous, Montréal, L’Hexagone, 1979. Extrait de l’Appendice 2 : “Associés ou ennemis? » ↩
- Pour une analyse détaillée des films de la série CARCAJOU… voir la brochure de Jean-Daniel Lafond et Arthur Lamothe, Images d’un doux ethnocide, 1979, publiée par les Ateliers audio-visuels du Québec. Les Ateliers ont aussi publié un résumé en anglais des films de toute LA CHRONIQUE. ↩
- WE CAN. 27 min., 1980. Réalisé par Don List, sous l’égide de la Donner Canadian Foundation. Distribution : University of Regina. ↩
- Dans MISTASHIPU. ↩
- Ce cas de discrimination est expliqué en détails dans la quatrième partie de ON DISAIT QUE C’ÉTAIT NOTRE TERRE.. ↩
- ON DISAIT QUE C’ÉTAIT NOTRE TERRE IV. ↩
- « Notre terre, nous l’aimons, et nous y tenons ». Dans Recherches Amérindiennes au Québec, vol. IX, no 3, 1979, pp. 171 à 182. ↩
- Dans Recherches Amérindiennes au Québec, vol. IX, no 3, 1979, p. 265. ↩
- « Passé composé, présent indéfini. Le documentaire québécois envahi par le patrimoine”, dans Vues d’ici et d’ailleurs, 8e Semaine du cinéma québécois, oct. 1980. ↩
- Quelques exemples : les films de Gilles Groulx, GOLDEN GLOVES et LE CHAT DANS LE SAC; d’Arthur Lamothe, BÛCHERONS DE LA MANOUANE, LE MÉPRIS N’AURA QU’UN TEMPS; de Denys Arcand, ON EST AU COTON et QUÉBEC : DUPLESSIS ET APRÈS. ↩
- DENE NATION. 30 min. 1 979. Réalisation : René Fumoleau, Distribution : DEC Films. ↩
- Chansonnier MicMac, et cinéaste pour deux films de l’ONF : BALLAD OF CROWFOOT, 1968, 10 min.; et THE OTHER SIDE OF THE LEDGER : AN INDIAN VIEW OF THE HUDSON’S BAY COMPANY, 42 min., 1972, film non distribué pendant quatre ans. ↩