La Cinémathèque québécoise

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O – Les possibilités de distribution non-commerciale (chapitre 64-69)

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Pour fins d’information, j’énumère quelques possibilités dans le domaine non-commercial.

BIBLIOTHÈQUES

64 – Il existe plusieurs endroits où l’on peut diffuser le cinéma canadien à un coût dépassant à peine celui des copies. Les plus importants sont les bibliothèques qui se divisent en deux catégories :

  1. les bibliothèques nationales qui desservent un public éparpillé à la grandeur du pays.
  2. les bibliothèques reliées à des organisations et qui ne desser­vent que leurs membres.

Dans la première catégorie, la plus importante est l’Imperial Institute qui touche un vaste public partout au pays. Chaque film déposé y est bien utilisé et de façon régulière. La nouvelle bibliothèque créée par la Co-operative Wholesale Society, mê­me si elle ne touche que ses mem­bres, peut être assimilée à une bi­bliothèque nationale avec un public potentiel de cinq à six millions.

Dans la deuxième catégorie, les bibliothèques les plus importantes sont rattachées aux autorités sco­laires locales. Les films qu’on leur soumet sont très diffusés dans leurs écoles et parfois dans des groupes d’adultes de leur région. Le British Film Institute (National Film Li­brary) dessert un grand public bien qu’il ne soit composé que de ses membres. La National Association of Cooperative Education Committees possède une bibliothèque cen­trale qui alimente leurs spectacles itinérants. Tout film fourni à cette association serait utilisé presque chaque soir dans les spectacles qu’elle organise. On projette actu­ellement de créer une bibliothèque éducative centrale en Écosse qui couvrirait beaucoup plus que les écoles et sur laquelle on devrait donc compter. Les autres biblio­thèques importantes de cette nature sont celles rattachées aux mouve­ments cinématographiques des dif­férentes églises. Celles-ci ne dif­fusent actuellement pas beaucoup mais cela devrait se développer avec l’achat de projecteurs.

Sauf pour l’Imperial Institute, il ne devrait y avoir aucun tarif de loca­tion dans ce réseau.


SPECTACLES ITINÉRANTS

65 – On peut atteindre une diffusion large en utilisant les services ambu­lants qui existent déjà. Plusieurs grandes industries comme celles du Gaz, du Pétrole et du Charbon en exploitent déjà qui atteignent plu­sieurs millions d’habitants. La plu­part d’entre elles acceptent volon­tiers, de temps en temps, de pro­grammer des films d’intérêt général en même temps que les leurs. Cela pourrait fournir un excellent débouché aux films canadiens. Plu­sieurs associations de voyage pos­sèdent elles aussi leur propre spec­tacle ambulant, comme la Worker’s Travel Association. Celle-ci est en train d’établir graduellement un ser­vice éducatif itinérant. La même chose se passe dans les organisa­tions cinématographiques reliées aux églises; on devrait s’efforcer de les intéresser aux films cana­diens pour qu’ils en prennent dans leurs programmes.

On peut aussi leur rattacher le tra­vail de l’Overseas League qui, par exemple, organise en Écosse des fêtes pour enfants. Au cours des dernières années, la League a loué des cinémas pour ses fêtes du samedi matin et à d’autres occasions aussi. Les écoliers y sont invités largement et la fréquenta­tion annuelle atteint environ 50,000 personnes.


FOIRES

66 – L’Empire Exhibition de Glasgow a bien démontré l’attrait qu’exerce le cinéma : la plupart des grandes industries et ministères s’y servent du film publicitaire à bon escient. On devrait tenir compte de ces manifestations cinématographiques dans tout travail de cinéma. Au plan cinéma, l’Ambassade du Canada de­vrait s’intéresser aux nombreuses expositions qui existent en Angle­terre. Les foires régionales dans les grandes villes de province et les foires nationales comme celle de l’Olympia attirent un public intéressant.


CINÉ-CLUBS

67 – Il y a plus de cent ciné-clubs en Grande-Bretagne. Ils peuvent être d’un apport précieux à tout bureau de relations publiques en ce qu’ils constituent un groupe assez influent. La plupart des critiques de ciné­ma sont membres de ces clubs et c’est là qu’ils apprennent à connaître les nouveaux documentaires et les films spécialisés. Il con­vient d’accorder aux ciné-clubs une attention particulière dans tout plan de diffusion parce qu’ils constituent au sein du public britannique un des groupes les plus importants qui in­fluencent l’opinion publique.


UNE APPROCHE PLANIFIÉE POUR LES ÉCOLES

68 – La meilleure façon d’atteindre les écoles est de passer par l’Imperial Institute Library. Si cet institut était bien pourvu de copies 16mm des nouveaux films canadiens, la moitié du problème serait déjà ré­solue.

L’autre façon est de faire appel aux commissions scolaires locales qui ont leur propre bibliothèque. Chaque grande ville comme Man­chester, Cardiff, Glasgow ou Edinburgh possède sa propre cinémathè­que et leurs films circulent systématiquement dans chaque école. Ce système de distribution est en plei­ne expansion puisque de plus en plus de commissions scolaires dé­veloppent leurs services.

Si une équipe itinérante pouvait se consacrer au vaste domaine des re­lations publiques, elle couvrirait sans trop de frais une bonne partie des écoles de jour. Cela serait éco­nomique, que le projecteur soit acheté ou loué.

On ne doit pas considérer la ques­tion des écoles uniquement comme un problème de distribution. On doit également porter attention au choix des films. On devrait four­nir un document d’accompagnement pour chaque nouveau programme canadien. Et même dans ce cas-là, plusieurs institutions ont besoin d’être bien guidées dans l’utilisation du cinéma à des fins civiques. Pour plusieurs films industriels réalisés dans ce pays, on prépare mainte­nant un répertoire où chaque film sera inclus dans une sorte de mo­dèle; cela devrait guider les instituteurs dans leur utilisation des documentaires. Il faudrait réaliser quelque chose de semblable pour les films canadiens. La plupart des instituteurs de ce pays ne pensent au Canada qu’à l’occasion du cours de géographie. Le cinéma pourrait aider mieux que ça le Canada et il faudrait orienter l’enseignant dans cette direction.


LA PUBLICITÉ COMMERCIALE AMBULANTE

69 – On doit envisager de manière différente la publicité directe et la publicité indirecte telle qu’on peut la pratiquer à l’Empire Library ou dans des conférences. Par exem­ple la Gas Association et le Gene­ral Post Office insèrent de la pu­blicité directe dans les program­mes que leurs équipes itinérantes offrent au public. Néanmoins il est recommandé d’éviter la publicité di­recte dans les salles et les écoles. On doit la restreindre seulement aux endroits où le grand public as­siste à des spectacles gratuits. Ce public est maintenant habitué à cet­te douche de publicité directe qui accompagne les films d’intérêt gé­néral. Par contre le public du ré­seau éducatif n’accepte pas cette présence et toute tentative de lui refiler de la publicité directe ne ferait que causer du tort aux re­lations entre l’Ambassade du Ca­nada et les écoles. Le public des cinémas ne pense qu’au divertis­sement et accepte la publicité seu­lement dans les salles de quartier, et encore durant l’entracte. Dans la mesure où une autorité gouvernementale comme l’Ambassade du Canada a assez facilement accès à la partie divertissement du pro­gramme des cinémas, il serait im­poli d’habituer les distributeurs à associer ses films à de la publici­té directe. Programmer de la pu­blicité directe dans les salles au­rait pour effet de nuire aux autres relations cinématographiques avec les cinémas.

C’est pourquoi le General Post Of­fice et les autres associations in­dustrielles comme celles du pétro­le, du gaz, du blé ou du tabac pré­fèrent les spectacles ambulants. On peut d’une part louer des salles publiques, y installer son équipement et rejoindre le public soit par la publicité, soit par des invi­tations lancées aux membres d’or­ganisations commerciales, fémini­nes, éducatives ou d’affaire selon ce qu’on désire. On peut d’autre part se rendre d’association en association et projeter dans leurs salles. Comme il existe plusieurs centaines de ces salles dans cha­que grande ville industrielle, on peut ainsi couvrir correctement l’ensemble du territoire.

Ces représentations sont gratuites. Parmi ces deux possibilités, la se­conde est préférable parce qu’elle se passe dans un cadre plus inti­me et, du point de vue gouverne­mental, est probablement plus ef­ficace. Mais toute campagne d’envergure devrait faire appel à ces deux méthodes.

Il est possible d’organiser très efficacement ces représentations itinérantes et d’en programmer, avec un bon horaire, au moins deux par jour. Cela est très important si on veut utiliser de façon la plus éco­nomique le matériel et le person­nel et maintenir les dépenses per capita dans des limites raisonna­bles. Pour ce qui est des appareils et des projectionnistes, certaines organisations les demandent au be­soin, d’autres ont les leurs. Le General Post Office, qui possède le plus vaste réseau de spectacles itinérants, a ses propres postes de projection, fait circuler à la gran­deur du pays son personnel et organise sa propre distribution. Les industries du pétrole et du gaz, qui sont aussi de bons utilisateurs, possèdent leur propre personnel qui planifie et supervise la distri­bution mais engagent au besoin des équipes de projection. Les meu­niers n’ont pas de responsable du cinéma mais engagent une firme commerciale, la Publicity Films, qui programme, supervise et voit à la projection. Il faut déterminer selon chaque circonstance la mé­thode la plus économique. Comme l’Ambassade du Canada aura pro­bablement son propre commissai­re au cinéma, il serait peut-être préférable la première année de louer des projecteurs et de voir, d’après cette expérience, si l’on doit ou non en acheter.