La Cinémathèque québécoise

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Un film pour une chanson d’adieu

Voilà QP encore obligée de réviser ses politiques. SON COPAIN n’est pas un échec, mais on ne peut affirmer que c’est un succès. Jean Devaivre nous a confié que l’argent qu’il avait investi dans le film ne lui fut jamais rem­boursé, ce qui indique bien que la production ne recouvrit jamais totalement ses mises de fonds. QP décide donc d’abandonner la production interna­tionale et de revenir au sujet local. Déjà son armoire à projets est bien garnie de scénarios tirés de radioromans. Mais au lieu de continuer à exploiter cette vague, QP préfère s’essayer à un sujet tout à fait original.

Le 5 mai 1951, on peut lire dans RadioMonde que QP prépare un long métrage avec Gérard Barbeau, ce jeune chanteur qui en moins de trois ans a connu une carrière phénoménale ici et en Europe. On apprend également que le film sera commandité par un groupe de citoyens de Verdun que le frère Gervais, le protecteur de Barbeau, a réuni. Est-ce ce mode de financement, est-ce le sujet du film qui déplaît à L’Anglais ou sont-ce d’autres raisons comme son réenrôlement de 60 jours à l’armée à cause de la guerre de Corée? Toujours est-il que celui-ci démissionne de la QP le 21 mai par un court télégramme : « Paul L’Anglais vient de démissionner pour se consacrer entièrement à la radio et à la télévision ». Point d’autres explications donc que ce communiqué laconique. Il est remplacé le 24 par Richard Jarvis qui travaillait déjà pour la QP, était responsable de la Selkirk et avait déjà remplacé son prédécesseur en septembre 50 lors du tournage de THE SCARLET PEN lorsque celui-ci s’était blessé. C’est donc Jarvis qui se voit confier l’administration des $60,000 versés par les Verdunois et des $25,000 avancés par France-Film.

Le 29 juin, Barbeau signe son contrat. Le tournage est prévu pour le mois d’août. Ce même mois de juin, l’écrivain canadien-anglais de St-Eustache, Joseph Schull 1 qui vient de remporter un prix avec sa pièce THE BRIDGE, travaille au scénario du film. Le mois de juillet passe entre autres à traduire ce scénario en français. Le 26, Delacroix arrive au Québec; René Germain vient de lui proposer par téléphone la réalisation du film. Le choix de ce vétéran français jusque-là attitré à RFD (à cette date presqu’en faillite) peut surprendre. Germain devait penser que le Québec ne possédait pas de réalisateurs valables et capables de tourner rapidement et à bon compte. Et tant qu’à prendre un étranger, autant en choisir un qui connaisse le milieu; or le plus chevronné, c’est Delacroix. Les investisseurs espèrent par ailleurs réussir avec ce nouveau film une bonne affaire financière en exploitant une veine de films qui firent la gloire, quelques années auparavant, du jeune chanteur américain Bobby Breen. Alors autant ne pas prendre de risques.

Le premier souci de Delacroix est de compléter la distribution du film. À cet effet, il fait passer des auditions et réaliser des bouts d’essais. C’est ainsi que sont tour à tour engagées Nicole Germain, Janine Fluet (le 10 août) et Juliette Béliveau (le 15). Delacroix s’occupe aussi de finir le découpage du film et de mettre au point les détails techniques (dont notamment l’enga­gement du directeur de la photo, le Hollandais Akos Farkas). Il y a finalement une précaution à prendre: la voix de Barbeau est en train de muer et cette voix constitue la principale valeur marchande du film. Il faut donc enregis­trer d’avance toutes les chansons qu’il interprétera. Le 22, le tournage com­mence. Un détail frappe les observateurs: le dialogue est volontairement épuré de toute expression québécoise. Que voulez-vous, on rêve toujours à l’exportation! 2. Et cela avec un scénario simpliste bâti sur mesure pour permettre à notre rossignol local de nous sonner les cloches…

Une fois le film terminé, 20 jours ouvrables plus tard, France-Film et Le courrier du cinéma se chargent de parler régulièrement de leur bébé : « Il con­vient d’écrire ici que ce film de la QP est remarquable notamment par l’origi­nalité de son récit qui a su utiliser le jeune chanteur en le plaçant dans des conditions de plausibilité qu’on ne retrouve pas toujours dans les films dits musicaux. Le reproche qu’on a pu faire à certains films canadiens, à savoir que le scénario en était toujours la grande faiblesse, n’existe plus ici… La sortie du ROSSIGNOL sera donc un événement capital » (décembre 51).

Même enthousiasme en janvier pour ce film « qui va se classer parmi les premiers. » Même optimisme dans l’autre revue spécialisée Le film. Dela­croix se prête aussi à ce jeu publicitaire lorsqu’il fournit ses impressions du film. (L’Autorité, 9-2-52). Le mot de la fin revient encore au Courrier du cinéma qui écrit, presque la veille de la première : « Les ambitions du cinéma canadien sont plus modestes; son but n’en est pas moins idéal, c.-à-d. nous révéler à nous-mêmes et mettre en lumière des talents de valeur. Ne ferait-elle que cela, notre jeune industrie du cinéma aurait justifié et confirmé sa raison d’exister… En réalisant LE ROSSIGNOL, la QP a voulu que ce film participe à des événements de la vie contemporaine. Après le succès de SÉ­RAPHIN, il convenait d’évoluer dans un autre champ d’action ». Rappelons-nous d’avoir déjà entendu pareil discours à propos des LUMIÈRES DE MA VILLE; chose curieuse, ces propos devinrent toujours des chants du cygne.

La signature du contrat : J.A. DeSève, le frère Grevais, Gérard Barbeau, son père, René Germain
La signature du contrat : J.A. DeSève, le frère Grevais, Gérard Barbeau, son père, René Germain
Coll. Cinémathèque québécoise

Sons de cloches pour un rossignol

Ce film qui doit marquer une rupture avec la production précédente connaît sa première le 29 février 1952 au St-Denis et est programmé dès le lendemain dans tout le circuit France-Film. L’accueil de la presse ressemble à celui des productions antérieures : on compare, on dit que c’est un pas en avant, on encourage pour l’avenir, on louange nos talents locaux en notant qu’il y a encore des points à améliorer. La presse anglophone a aussi une réaction égale à elle-même : le cinéma québécois (la réalité québécoise?) lui est suffisamment étranger pour qu’elle y voie parfois des qualités qui échap­pent aux gens du cru. Il y a finalement René Lévesque, toujours aussi sévère. Cette fois-ci s’ajoutent à ce portrait général plusieurs lettres des lecteurs qui n’approuvent pas toujours les critiques. Voyons donc un échantillonnage de cette intéressante prose :

LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES

« Le film… représente un progrès certain, dans le secteur mouvement, sur les films canadiens-français qui l’ont précédé. L’action n’y traîne pas, grâce à un scénario techni­quement habile et à un découpage ef­fectif. Si, malgré cette qualité du mouvement, quelques belles images et la présence de deux ou trois acteurs, LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES demeure un demi-échec, c’est qu’il achoppe à une difficulté commune à tous les arts du langage au Canada français : le dialogue. La partie parlée du film (Schull et Cloutier) oscille entre un naturel canadien-français assez savoureux et une fade correction dont on ne saurait dire si elle est française ou ca­nadienne. Une telle hybridation, jointe à une certaine naïveté dans l’expression, produit une impression irréductible de fausseté que les acteurs ne parviennent pas à dissiper.

Le cas du personnage principal, incarné par le petit Gérard Barbeau, est à cet égard particulièrement complexe… Avouons d’ailleurs, à la dé­charge des dialoguistes, que le pire advient quand il chante; il se transforme alors en quelque soprano d’opéra, et articule avec une préciosité insupportable… À voir par les nombreux admirateurs de Gérard Barbeau et par tous ceux qui ont à cœur, malgré tout, d’aider à la subsistance d’un cinéma canadien ».

Gilles Marcotte, Le Devoir 3-3-52

Le ROSSIGNOL généreux envers son vaste public 

« Compte tenu de son (à Barbeau) inexpérience cinématographique, de la double tâche exigée de lui : jouer la comédie et chanter dix chansons; compte tenu d’une réalisation bouclée en cinq semaines, il faut re­connaître à cette bande certaines qualités. Le mouvement est meilleur; la photographie est bonne; certains interprètes possèdent maintenant une réelle présence, une aisance plus dégagée devant la caméra. Il con­vient aussi de dire qu’on a délaissé le style folklorique pour nous offrir des situations de notre époque dans un cadre de notre temps. Cette évolu­tion doit être signalée.

Le scénario de Joseph Schull offre une certaine consistance et l’impression de hachure qu’en donne le film provient sans aucun doute de l’obligation d’y glisser (d’y incorporer aussi, mais c’est plus difficile) les dix chansons chantées par la vedette… Il manque au film un fond émotif, des scènes en profondeur, une observation psychologique poussée. Une impression de superfi­ciel se dégage de l’ensemble; on avait un sujet mais on l’a laissé en route pour axer l’intérêt sur les chansons…

Le couple Nicole Germain et Jean Coutu semble avoir été constam­ment freiné et nous apparaît inca­pable d’aller nettement vers une caractérisation pleinement modulée… Louons QP d’avoir tenté de sortir des sentiers battus. Le cinéma est une longue patience et la récom­pense, si elle se fait un peu attendre, viendra bien un jour.

Léon Franque, La Presse 3-3-52

LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES sera probablement un succès commercial

« Du côté technique, on notera une amélioration sensible sur les productions précédentes, notamment dans le montage, la photographie, et ensuite dans l’interprétation car les artistes semblent beaucoup plus à l’aise devant la caméra. Ce qui est regrettable, c’est de voir autant de talents perdus dans une histoire aussi peu originale, aussi banale. Le dialogue est assez amusant, mais mon Dieu que le scénario est ennuyeux.

Roland Côté, Le Canada 3-3-52

Canadian Movie at the St-Denis

A simple story, simply told. LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES as a movie makes up in earnestness what it lacks in polish and technical accomplishment”.

B.D., The Gazette 3-3-52

Nicole Germain et Janine Fluet
Nicole Germain et Janine Fluet
Coll. Cinémathèque québécoise

St-Hyacinthe Main Setting For an Entertaining Story

The charm of the village people, the humour and pathos of young Guy’s vicissitudes and the very pleasant songs he sings carry the film’s real-appeal. Not even the in­trusion of the pouting pianist and her love-sick impresario, distracting though it may be, can take away from the film the calm and peaceful atmosphere of a friendly French-Canadian village and the genuine, wholesome and lovable people who live there. From the technical stand- point the film is commendable. Especially is some of the photography in St-Hyacinthe effectively conceived. It rates a more than favourable comparison with many foreign-produced films”.

G.R.B. The Montreal Star 3-3-52

LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES

“De tels personnages, qui s’inscrivent dans la mémoire, ou même de simples personnages raisonnable­ment vivants, on n’en trouve pas un seul dans le dernier roman-savon sur pellicule de la société QP. On n’y trouve qu’une série de caricatures sans consistance qui existent et se distinguent les unes des autres sans qu’on ait besoin de les numéroter, uniquement parce qu’elles ont des anormalités, des tics ou encore, comme on dit chez nous, des ‘patois’, comme le polichinelle a sa bosse.

Raconter le scénario serait une méchanceté gratuite. Il s’agissait simplement de fournir au jeune soprano Gérard Barbeau l’occasion de chanter. Après une exploitation radiophonique un peu précipitée, cette jolie voix d’enfant devient ainsi la victime d’une caméra également sans scrupule. Quant au dialogue… Comme on ne pouvait le faire chanter sans arrêt, on fait aussi parler le malheureux soprano; et le rossignol, alors, se met à croasser. D’ailleurs, presque toutes les répli­ques sont lourdes, ou fausses, ou vides, et souvent les trois à la fois.

Faute de temps, je ne vous infligerai pas les raisons pour lesquelles à mon humble avis, une insignifiance aussi parfaite, et qu’on sent hélas assez parfaitement satisfaite, ne mérite, pas même au noble titre de l’Achat chez nous, le moindre mot d’encouragement.

Il ne saurait être question non plus de critique constructive. On ne construit rien sur rien. Et pour commettre une telle production, il fallait justement la plus incorrigible des nullités, la nullité soigneusement en­tretenue par souci commercial — c’est un commerce triste et sans vie, qui va chercher le client au plus bas étage possible, à ce deuxième sous-sol où les bargains sont le primaire, la platitude et une certaine prétention.

Je ne m’excuse pas de ne pas nommer les interprètes: ils seront sans doute très heureux — même s’ils ne l’avouent pas — qu’on esca­mote la part qu’ils ont eue à ce nouveau malheur préhistorique du cinéma canadien”.

René Lévesque, Radio-Canada,
Revue des Arts et des Lettres, mars 1952

Blessé, le rossignol réconcilie tout le monde : Jean Coutu, G. Barbeau, No. Germain, O. Légaré
Blessé, le rossignol réconcilie tout le monde : Jean Coutu, G. Barbeau, No. Germain, O. Légaré
Coll. Cinémathèque québécoise

Comme nous l’avons dit précédemment, le film et l’appréhension qu’en ont les critiques soulèvent aussi de longs débats dans les journaux. Par exemple, André-Marie Chénier, dans Le Droit du 12 mars prend à partie le journaliste Victor Vicq de vouloir défendre “une nouvelle faillite du cinéma canadien”, un film peu substantiel, insipide. Vicq se sent obligé de répondre deux jours plus tard et son argumentation tient en quelques lignes: “Pour ces raisons, nous ne sommes guère déçus par LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES, parce que ce film canadien, vu en Canadien, possède assez de matière pour plaire à la majorité des Canadiens”.

Le Devoir reçoit aussi un fort contingent de lettres. Le 11 mars, une lectrice part du commentaire de René Lévesque pour vanter Gérard Barbeau et montrer comment le cinéma l’a desservi. Un autre, le 20, trouve que le film “sort des sentiers battus et l’emporte définitivement sur toutes les réalisa­tions antérieures”, se demande “comment les critiques peuvent-ils se pro­noncer avec autant de légèreté, se donner, pour ainsi dire, des airs de petits-maîtres” et estime que les journaux anglais étant d’une honnêteté plus élé­mentaire, cela constitue une situation humiliante pour la critique française de Montréal. Quelques jours plus tard, une autre lectrice répondra à ce dernier lecteur. On peut trouver bizarre une telle polémique autour du film, mais on peut penser qu’un accueil sévère provoque toujours plus de prises de position qu’une critique mi-figue, mi-raisin.

Le mot de la fin

Avec LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES, la QP termine ses acti­vités cinématographiques. Elle ne fait pas faillite, non plus qu’elle quitte immédiatement le domaine du cinéma. Pour l’instant, elle essaie de louer ses studios aux compagnies qui les désirent, mais il n’y en a pas beaucoup. Par ailleurs, à l’époque de la sortie du ROSSIGNOL, QP semble avoir plusieurs problèmes financiers. C’est pourquoi trois de ses employés, Michel Duhamel (chef du service d’électricité), Jean-Louis Trudel (gérant du studio) et J.A. Benoit (chef du service de menuiserie) devront le 5 mai 1952 s’adresser à la cour pour recevoir chacun les quatre semaines de salaire que la compagnie leur doit ($60.00 par semaine). Un mois plus tard, l’ingénieur du son Marc Audet (qui possédera bientôt son propre studio), doit aussi poursuivre la compagnie pour se faire rembourser les $600 qu’elle lui doit pour la livraison d’une enregistreuse en avril 1951. On ne sait pas exactement jusqu’à quand QP continuera à fournir ses services au monde du cinéma. Chose sûre elle est toujours là en avril 54 pour fournir de l’équipement à la compagnie new-yorkaise Brandt car elle doit faire appel aux tribunaux pour se faire payer avant que cette compagnie quitte le Canada.

Cette activité oscillante nous est par ailleurs confirmée par l’état de compte du Bureau du revenu de la province de Québec en ce qui a trait à la taxe que les corporations doivent verser au trésor public: 1/10 de 1% sur le capital versé, plus $25.00 de taxe sur la place d’affaires. Pour 1949-50, QP paie 1057.44 $; pour 50-51, 1155.21 $. Pour les deux années subséquentes, 51-53, elle ne paie pas son dû, soit 2270.81 $; cela indique nettement une mauvaise passe financière. Par contre elle paie la taxe 53-54 (1013.70 $) et 54-55 (1021.14 $). En 56 elle cesse de payer et se fera alors poursuivre par le gouver­nement pour rembourser le solde (51-53) avec intérêts qu’elle doit.

De son côté Paul L’Anglais caressera quelques projets de longs métra­ges. Ainsi au printemps 52, on apprendra que Marcel Dubé travaille à un scé­nario tiré de sa pièce ZONE, et cela à la demande de Paul L’Anglais Produc­tions qui a pris une option sur la pièce. Mais la grande préoccupation de L’Anglais en ces années-là, ce sera la télévision.

Le 19 septembre 1952, RadioMonde titre : “La télévision à St-Hyacinthe”. Le journal écrit : “Depuis quelques semaines, des pourparlers se sont engagés entre QP et une compagnie américaine aux fins de filmer dans les studios canadiens des émissions en vidéo qui seraient ensuite diffusées par les postes des pays voisins… Les Américains occuperaient les studios maskoutains pour une période de 35 semaines par an, laissant 17 semaines à la QP pour réaliser des films de cinéma 3”.  Naturellement rien ne dit que L’Anglais soit mêlé à ce projet qui n’aboutira pas. Par contre on apprend, quelques semaines plus tard que L’Anglais caresse un projet semblable, sauf que ce serait lui qui se chargerait de produire pour les Américains. Il ne nous appartient pas de faire l’histoire de la carrière de L’Anglais à la télévision. De notre point de vue, il demeure l’homme de la QP et d’un film indé­pendant, TIT-COQ.


LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES

noir et blanc, 97 min. (8730’) approx.

Réalisation : René Delacroix. Scénario : Joseph Schull. Dialogues: Joseph Schull, Eugène Cloutier, Louis Morrisset. Directeur de la photo : Akos Farkas. Caméraman : Roger Racine. Montage : Anton van de Water. Décors : Jacques Pelletier. Son : Oscar Marcoux. Assistant réa­lisateur : Jacques Blouin. Maquillage : Marie-Laure Cabana. Costumes et habillage : Juliette Marcoux. Scripte: Andréanne Lafond. Musique : Allan Mclver. Direction musicale : Jean Des­lauriers. Producteur : Richard Jarvis. Directeur de production : Paul Colbert.

Interprétation : Gérard Barbeau (Guy Boyer), Nicole Germain (Nicole Payette), Jean Coutu (René, son imprésario), Juliette Béliveau (grand-mère Boyer), Clément Latour (le curé), Ovila Légaré (le restaurateur Antonio), Hector Charland (l’archevêque), Roger Baulu (le présen­tateur), Juliette Huot (serveuse de restaurant), Georges Paquin (Claude, le rival de Boyer), Janine Fluet (une religieuse), Yves Létourneau (Gariépy), Denise Dubreuil (la soubrette), Blanche Gauthier (une dame patronesse), J.R. Tremblay (le maire), Fanny —Mme J.R.— Trem­blay (une dame patronesse), Mario Duliani (un maître d’hôtel), Adrien Villandré (camionneur), Roland Bédard (camionneur), Pierrette Groulx (figurante), Jeanine Mignolet (figurante), Marie-Laure Cabana (religieuse), les chœurs des Petits chanteurs du Bon Dieu et de la Manécanterie de Granby.
Techniciens membres de l’IATSE

Dans un petit village vit un orphelin qui habile chez sa vieille tante. Dans le même village, le curé de la paroisse vient de doter le clocher de son église de nouvelles cloches. Afin d’en défrayer le coût, il organise une soirée de gala avec l’aide de sa chorale et le concours bénévole d’une pianiste de renom, originaire de la paroisse. Mais tout ce petit monde fourmille d’intrigues. L’orphelin, qui est aussi le soliste de la chorale, ne peut chanter ce soir-là parce que ses habits sont déchirés au cours d’une bagarre avec son rival. La pianiste, prise dans des problèmes sentimentaux, consent à ce récital à contrecœur. Et lorsque le jeune rossignol, grimpé dans un arbre, se met à chanter à l’extérieur de la salle en même temps qu’elle joue du piano, cela fait dé­border le vase. Le concert est un fiasco. Mais les événements prendront une heureuse tournure grâce à ce rossignol qui chante partout: restaurant, couvent, presbytère, etc. Il se réconciliera avec la pianiste, qui elle-même se réconciliera avec son fiancé et le curé aura assez d’argent pour payer ses cloches.

Notes:

  1. Né en 1912, Schull est un écrivain de théâtre qui écrira aussi à cette époque quelques œuvres pour la télévision : LA ONZIÈME HEURE (52) réalisée par un gars de la QP, Jean Boisvert, JE ME SOUVIENS (55- une partie de la série) et LE PONT DE MONTREUIL (56).
  2. La veille du tournage, Delacroix déclare : « Le film canadien, tant qu’il sera destiné à la consommation locale, sera forcément un film à petit budget. Pour franchir les frontières, il faudra que les acteurs parlent ce français international que l’on parle ici, dans les milieux de la radio par exemple. Vous réussirez ainsi à éliminer la paysannerie de vos films et obtien­drez quand même un cachet régionaliste très recherché partout dans le monde » (propos rap­portés par Yves Jasmin).
  3. On se souviendra qu’à Montréal aussi on avait envisagé de transformer les studios Re­naissance pour qu’ils servent à Radio-Canada.