La Cinémathèque québécoise

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Anciens périodiques

Des bouts de films comme des bouts de vie

Je m’inscris comme producteur- cinéaste de films d’animation, dans un monde où la présence des fem­mes se fait de plus en plus engagée et forte.

Les femmes québécoises sont laborieuses. C’est peut-être qu’elles ont été entourées de femmes-abeilles. Nous avions l’exem­ple de nos mères et celui des re­ligieuses enseignantes.

À l’intérieur de ces ruches, nous commencions à nous imaginer. Avant la petite école je remplissais des “scrap-books” et je m’amusais??? à assembler des milliers de pièces de casse-tête. Pendant plusieurs années en nageant le mille, je me préparais peut-être à faire du film d’anima­tion. Je n’oublie pas les jeux, les séances, le piano, le cuir repoussé, les fleurs sur velours, la pyrogravure. Et je finissais toujours par être le peintre des déménage­ments et des grands ménages. J’oubliais les samedis matins aux Beaux-Arts. Un peu plus sérieuse­ment, j’ai fait les Beaux-Arts en peinture, gravure et enseignement et enfin une spécialisation en design graphique à l’Université du Québec.

Si j’avais su!?!

Les rêves que l’on fait, enfants et adolescentes, sont nos motivations d’adultes. Après avoir rêvé d’être soeur supérieure, missionnaire, cloîtrée, j’ai préféré m’imaginer en artiste majeure de mon époque, rien de moins.

Par la force des choses et par goût, je suis devenue une touche-à-tout: peintre, muraliste, pho­tographe, recherchiste, pro­ducteur-graphiste et illustrateur et aussi concepteur en télévision et en publicité.

Mon intérêt pour la production et le film d’animation s’est développé au cours de visites dans différentes boîtes d’animation européennes et américaines.

Je suis maintenant en pleine réalisation.

Le film d’animation concilie les rêves et la réalité. J’aime ce que je fais. C’est une déclaration d’amour. J’envisage mon métier comme un échange d’idées et de talents divers à partir de l’idée première jusqu’à la copie zéro.

Dans le fond ce que j’aime avant tout, c’est la magie des interrela­tions dans les équipes de film d’animation. Pour revenir encore à l’image religieuse, ma job est telle­ment fatigante et agréable que c’est presque un péché mortel (sic).

Le péché véniel consiste à faire démarrer toutes ces productions. J’ai le talent que je peux. Celui de la vente est plus difficile à acquérir. J’arrive toujours à financer mes projets, mais de justesse.

C’est un acquis, depuis 1974 Les films Québec Love survivent.

Comme les bouts de vie sont reliés aux bouts de films, j’espère que toute cette énergie servira Les films Québec Love ici et à travers le monde.

Pour les femmes, en tout cas, l’an 2000 ne sera pas ce que prévoient les auteurs de science-fiction. Heureusement, malgré la mentalité traditionnelle des “Yvettes” et de plusieurs hommes, des femmes sont en train de prouver leur originalité en actions.

Ensemble les hommes et les femmes dessinent l’histoire. Bravo!