Le fonds Neam Cathod (Jean Décarie)
Jean Décarie, qui s’est fait connaitre sous le nom d’artiste de Neam Cathod, a offert ses archives à la Cinémathèque québécoise en 2013.
Biographie DE JEAN DÉCARIE
Né en 1954, Jean Décarie a une formation de musicien et obtient en 1986 une Maîtrise en musique, spécialisée en composition électroacoustique, de l’Université de Montréal. Comme compositeur et artiste, il apparaît sur la scène artistique montréalaise à la fin des années 1970 et au début de la décennie suivante notamment par des activités de concerts et performances électroacoustiques et par la production d’œuvres vidéographiques. Il est aussi l’un des trois animateurs principaux du collectif Département d’Entraînement à l’Insanité (DEI). À partir de 1983 et jusqu’en 1989, il est Directeur technique des Productions et Réalisations indépendantes de Montréal (PRIM), un centre de production important pour les vidéastes et artistes de cette époque. À ce titre, il est au cœur des développements technologiques du centre et assiste plusieurs artistes et réalisateurs en début de carrière dans la réalisation de plusieurs œuvres : François Girard, Luc Bourdon, Istvan Kantor (alias Monty Cantsin) et d’autres. En 1990, il devient professeur à l’École des médias de l’UQAM où il enseigne toujours. Tout au long de sa carrière, il a enseigné la composition électroacoustique, le montage vidéo et la création interactive.
Ses œuvres personnelles (ou coréalisée avec DEI) ont fait l’objet de nombreuses diffusions dans des contextes de festivals au Canada et à l’étranger; Quelques-unes sont considérées par plusieurs critiques d’art comme parmi les plus significatives et les plus fortes réalisées dans les années 1980 au Québec et au Canada. Danlkû (1989) en particulier a marqué les esprits par la virulence de son propos. Mais elle avait été précédée par Blind Light (1982) et He Was Alive, Now He’s Dead (1983). Ensemble, ces trois œuvres établissent l’esthétique de l’artiste et ses préoccupations fondamentales, une vision sombre de la vie, une monstration de la violence médiatique et une force que l’on peut qualifier de « dionysiaque » qui lui vient certainement de la musique.
La Cinémathèque présentait ces œuvres vidéographiques et d’autres de l’artiste lors d’une rétrospective qu’elle lui consacrait en 2013.
Le fonds Neam Cathod (1978 – 2003)
Actuellement en cours de traitement, le fonds Neam Cathod comprend des documents textuels (dossiers d’archives et scénarios), des documents iconographiques (affiches, photographies, diapositives et négatifs), des documents sonores et audiovisuels afférents (comme des versions de musiques originales), un appareil, ainsi que des éléments de tirage et du matériel de conservation sur des supports vidéo et numériques.
Le fonds témoigne des activités vidéographiques de Jean Décarie et de sa participation au collectif DEI. Il place le vidéaste au centre d’une évolution historique, celle de l’art vidéo au Canada et au Québec dans les années 1980.
Il documente également le travail de compositeur de Jean Décarie ainsi que ses activités lorsqu’il était directeur technique de PRIM. Cette position lui a en effet permis de collaborer avec de nombreux artistes à titre de monteur ou concepteur de trames sonores. De 1986 à 1988, Jean Décarie assumera également la direction technique d’une des performances importantes de Monty Cantsin (Istvan Kantor), Bagdata.
Plusieurs documents éclairent par ailleurs le travail de Jean Décarie auprès de jeunes cinéastes en début de carrières, comme François Girard, Istvan Kantor, Luc Bourdon, Alain Thibault et Martin L’Abbé. Il agit alors aux titres variables de compositeur/concepteur de la musique et de la trame sonore, de technicien au montage et aux effets spéciaux, ou de directeur photo.
Enfin, le fonds Neam Cathod comprend un « hallucinoscope », un appareil que Jean Décarie invente et développe en combinant un « drumbox », une boîte à rythme électronique, avec un générateur d’effets spéciaux. Cet appareil permettait notamment d’agir au montage par la permutation hyper-rapide de plusieurs sources vidéo. Appareil unique, il l’utilisera pour la réalisation de son œuvre maîtresse Danlkû (1989), mais aussi à partir de 1986 pour la préparation des bandes vidéo d’une œuvre méconnues de François Girard, l’installation Couleurs.
Séries constituant le fonds
Le fonds Neam Cathod étant actuellement en cours de traitement, les séries suivantes sont provisoires et seront mises à jour ultérieurement :
ANTIQUA 78 R.P.M. [VIDÉO] (Canada : Québec, Jean Décarie, 1985)
BLIND LIGHT [VIDÉO] (Canada : Québec, Jean Décarie, 1982)
DANLKÛ [VIDÉO] (Canada : Québec, Jean Décarie/Michel Giroux, 1989)
HE WAS ALIVE, NOW HE’S DEAD [VIDÉO] (Canada : Québec, Jean Décarie, 1983)
HALLUCINOTRON [INSTALLATION VIDÉO] (Canada : Québec, Jean Décarie, 2000 / 2002)
I AM MONTY CANTSIN [VIDÉO] (Canada : Québec, Istvan Kantor/Jean Décarie/D.E.I., 1989)
L’APPÂT [VIDÉO] (Canada : Québec, Jean Décarie, 1992)
MOTEL KUBINIANA [VIDÉO] (Canada : Québec, Jean Décarie/Michel Giroux, 1991)
JEAN DÉCARIE : COLLABORATEUR (Musique, montage, caméra…)
Pour les vidéogrammes suivant :
DAS BRUNCH [VIDÉO] (Canada : Québec, François Girard, 1984)
DIALOGUES [VIDÉO] (Canada : Québec, Istvan Kantor, 1986)
AN OLD MAN TELLS A STORY [VIDÉO] (Canada : Québec, Istvan Kantor, 1986)
HUMAN SCOPE [VIDÉO] (Canada : Québec, François Girard, 1984)
DISTANCE [VIDÉO] (Canada : Québec, François Girard/Luc Bourdon, 1984)
REVERSE LETTER [VIDÉO] (Canada : Québec, Luc Bourdon, 1984)
SPAGHETTI : UNE OBSESSION [VIDÉO] (Canada : Québec, Miguel Raymond/Alain Thibault/Martin L’Abbé, 1985)
JEAN DÉCARIE : INSTALLATIONS ET PERFORMANCES
JEAN DÉCARIE : TRAVAUX ÉTUDIANT
JEAN DÉCARIE : DOCUMENTS PERSONNELS
JEAN DÉCARIE : « INVENTEUR »