Pour l’ensemble des participants une présence à Montréal répondait à une variété de critères. Il y avait un consensus général qui était celui d’avoir l’occasion d’échanger avec d’autres cinéastes venus du monde entier à un moment où le cinéma traversait de profonds bouleversements. Les changements apportés par les nouvelles vagues en France, en Italie, en Allemagne et ailleurs avaient ouvert la voie à un Autre cinéma. D’autres, en Suisse, en Belgique, en Hollande, en Suède ou au Danemark, vivaient l’émergence de leurs propres cinématographies nationales. Vaste phénomène issu de la pensée critique d’après-guerre (Bazin, et les Cahiers du Cinéma en tête) tout comme des grandes théories politiques et esthétiques du marxisme (Vertov, Balazs, Adorno, Brecht, Arnheim, Benjamin, ou Kracauer….).

Plusieurs voyaient également dans les expériences canadiennes et québécoises de Société Nouvelle ou Challenge for Change et du Vidéographe des outils et un processus exemplaire traversé par mai 1968 et le climat social de l’époque ; Mouvement qui chez-nous coïncidait avec l’émergence de notre propre cinématographie.

Les cinéastes venus de ce que nous nommions alors le « Tiers-Monde » étaient alors aux prises avec des dictatures ou une absence de véritable démocratie dans leur pays. Plusieurs de ceux-ci vivaient alors en exil. Ils utilisaient le cinéma comme outil d’information. Ils avaient à travers les écrits de Glauber Rocha, Fernando Solanas ou Julio Garcia Espinosa, élaboré leur propre théorie de « libération » du cinéma du joug industriel. Ils avaient vu dans cet événement l’opportunité de se retrouver d’abord entre eux, et aussi de se confronter aux idées venus d’Europe.

De part et d’autres ce mouvement planétaire posait la question de la forme des films en même temps qu’il remettait en question la structure économique du cinéma. Tous et chacun cherchaient à Montréal l’occasion de comparer et/ou mettre en commun des moyens et des outils propres à changer le cinéma.

Les extraits qui suivent voudraient mettre en perspectives ces diverses aspirations. Voici la liste de ceux qui ce sont exprimés en ce sens dès les premiers jours de la Conférence.

André Pâquet

 

Lucien Hamelin (Canada), sur le C.Q.D.C. À la table : Rodolfo Broullon (États-Unis d’Amérique), Gino Lofredo (Tricontinental FilmCenter, New-York, États-Unis d’Amérique), Marin Karmitz et Maurice Brovert (MK2, Paris, France), Ferid Boughedir (Tunisie), Walter Achugar (Cinemateca del Tercer-Mundo, Uruguay). Juin 1974. Extrait de 3 min 30 s. Support d’origine : Vidéo bobine 1/2 pouce. Coll. Cinémathèque québécoise.

Marin Karmitz (France), sur le fonctionnement de MK2. Juin 1974. Extrait de 7 min 23 s.
Support d’origine : Vidéo bobine 1/2 pouce. Coll. Cinémathèque québécoise.

Exposé de Fernand Dansereau (Canada) sur la notion de public de la «base» dans une société comme le Québec à partir de son expérience avec le Groupe de Recherches sociales et In-Média. Illustration avec un graphique ! Extrait de 19 min 05 s. Support d’origine : Vidéo bobine 1/2 pouce. Coll. Cinémathèque québécoise.

Inger Servolin (France) sur le groupe Slon (l’expérience de Loin du Vietnam en France). Juin 1974. Extrait de 10 min 28 s. Support d’origine : Vidéo bobine 1/2 pouce. Coll. Cinémathèque québécoise.

Tahar Cheriaa (Tunisie) parle de l’organisation de la FEPACI et des divers fronts qui caractérisent les luttes pour le cinéma dans le Continent Africain. Juin 1974. Extrait de 5 min 57 s. Support d’origine : Vidéo bobine 1/2 pouce. Coll.  Cinémathèque québécoise.

Échange entre Gilles Groulx (Canada) et Jean-Marc Garand (Canada) sur les limites de Société Nouvelle et la Censure à L’ONF. Juin 1974. Extrait de 7 min 14 s. Support d’origine : Vidéo bobine 1/2 pouce. Coll. Cinémathèque québécoise.

Françoise Girault (Canada) sur le travail du C.I.P. -Champ Libre. Discours sur le cinéma « politique » et/ou « militant » au Québec ! Juin 1974. Extrait de 10 min 26 s. Support d’origine : Vidéo bobine 1/2 pouce. Coll. Cinémathèque québécoise.